L’Avent

« Si l’enfant-Dieu ne naît pas en toi, alors gueuletonne, bois jusqu’à plus soif. Noël ne sera qu’une fête conviviale dont tu auras manqué le mystère.
S’il ne naît pas encore en toi… au cours d’une retraite, d’un temps de silence, d’un événement heureux ou tragique, prépare-toi doucement à son arrivée.
S’il ne naît pas encore en toi… ne soit pas impatient. Dieu nous atteint tous et toutes, sur terre, sans exception. Seulement il nous attend à son heure.
S’il ne naît pas en toi… tu ne reconnaîtras pas celui ou celle qui frappe à ta porte et tu taperas toujours sur l’étranger, donc sur l’Enfant-Dieu.
S’il ne naît pas en toi… tu laisseras agir tes gosses au gré de leurs instincts et tu les aideras à grandir dans toutes les disciplines sauf l’essentiel.
S’il ne naît pas en toi… tes mômes ne sauront jamais le sens à donner à leur vie. Le mystère de l’arrivée sur terre d’un Bébé venu nous dire que seul l’amour compte donne une puissance vitale qui transforme et dynamise une existence.
S’il ne naît pas en toi… alors tu vas surgâter tes gosses en refusant de les faire communier à la misère des milliers de jeunes de leur âge qui vivent des calvaires atroces, en Afrique et partout dans le monde.
S’il ne naît pas en toi… la religion que tu véhicules à travers ta phrase rituelle : « je suis croyant, pas pratiquant » ne sera qu’un paravent religieux dérisoire qui te privera d’une force incalculable.
S’il ne naît pas en toi… prépare-toi à un beau Noël païen où tu réjouiras seulement ton estomac, laissant vide ton âme.
S’il ne naît pas en toi… tu peux au moins l’implorer devant chaque crèche que tu apercevras en lui disant : « dis-moi pourquoi tu es si grand et si fragile à la fois » ;
S’il ne naît pas en toi… ce Bébé qui a pris d’avance la dernière place n’aura rien à te dire.
Si tu essaies d’éveiller ou de réveiller en toi ce mystère de la naissance de l’Enfant-Dieu, tu te donnes toutes les chances pour un Noël de partage et de tolérance, à la force irrésistible.
Elle ne te quittera plus, cette force, si, partant d’une naissance prodigieuse, tu chemines durant l’année sur la route des mystères de la souffrance et de la mort du Christ.
Il te donnera alors une gueule de ressuscité. »
Père Guy Gilbert

Dom Helder Camara

Dom Helder Camara, évêque au Brésil

« Un jour, une délégation est venue me soir à Recife : « Vous savez, Dom Helder, il y a un voleur qui a réussi à pénétrer dans telle église. Il a ouvert le tabernacle. Comme il ne s’intéressait qu’au ciboire, il a jeté les hosties par terre dans la boue… Vous entendez, Dom Helder : Le Seigneur vivant jeté dans la boue !… Il faut faire une grande cérémonie de réparation. »
– « Oui, je suis d’accord. On va préparer une procession eucharistique. On va réunir tout le monde. »

Le jour de la cérémonie, quand tout le monde était là, j’ai dit : « Seigneur, au nom de mon frère voleur, je te demande pardon. Il ne savait pas ce qu’il faisait. Il ne savait pas que tu es réellement présent et vivant dans l’Eucharistie. Ce qu’il a fait nous touche profondément. Mais, mes amis, mes frères, nous sommes tous aveugles. Nous sommes choqués parce que notre frère, ce pauvre voleur, a jeté les hosties, le Christ eucharistique dans la boue, mais dans la boue vit le Christ tous les jours, chez nous, au Nordeste. Il nous faut ouvrir les yeux ! » et je disais que le meilleur fruit de la communion au Corps du Christ serait que le Christ ainsi reçu nous ouvre les yeux et nous aide à reconnaître l’Eucharistie des pauvres, des opprimés, de ceux qui souffrent. C’est sur cela que nous serons jugés au dernier jour.

Un mois consacré aux défunts

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à la prière pour les défunts. Ils font partie de notre vie, de notre histoire. Leur départ a été pour nous une séparation douloureuse. Beaucoup ont de la peine à s’en remettre ; pensons à la douleur de ces parents qui ont vu partir leur enfant dans un accident, une maladie, une mort violente… Pour d’autres cela s’est passé d’une manière plus paisible. C’est ce qui arrive quand on sait qu’un défunt a vécu toute sa vie pour cette rencontre avec le Seigneur.

Prier pour les défunts, c’est raviver notre espérance face à la réalité mystérieuse de la mort. Nous nous rappelons que la résurrection de Jésus nous ouvre un chemin. Avec lui nous sommes sûrs de triompher de la mort et du péché, dès maintenant et pour l’éternité.

Cette prière nous invite également à réfléchir sur notre vie et à voir ce qui en fait la valeur. La seule chose qui en restera c’est notre amour pour Dieu et pour tous nos frères. Tout ce que nous aurons fait au plus petit d’entre les siens c’est à lui que nous l’aurons fait. « Dis-moi quel est ton amour et je te dirai qui tu es. » (Saint Jean Paul II)

Pour nous chrétiens, la mort est un passage vers le monde de Dieu. Voici un texte de Mgr Rabine qui nous le dit autrement :
« Une des formes les plus saisissantes de la mort m’a toujours semblé être celle-ci : un bateau s’en va : il va quitter notre rive. Pour nous qui sommes sur cette rive, nous voyons les passagers du bateau qui nous quittent. Cela nous rend tristes. Mais pour ceux qui sont de l’autre côté, quelle joie de les voir arriver. Et pour ceux qui sont partis, après la tristesse des adieux à ceux qu’ils aiment et qui les aiment, quel bonheur de découvrir enfin ces horizons infinis, horizons infiniment plus beaux que ceux qu’ils ont laissé ici sur notre rive. Et voilà qu’en pensant au bonheur qui les attend, nous oublions notre tristesse, notre peine et que nous nous réjouissons de les savoir plus heureux qu’ici. Notre rive à nous c’est la terre. L’autre rive où ils parviennent c’est le ciel. C’est ça la mort. Il n’y a pas de morts mais des vivants sur les deux rives. » Mgr Joseph Rabine (D’une rive à l’autre)

Tout au long de ce mois de Novembre, nous accompagnerons nos défunts de notre prière fraternelle. Nous penserons aussi à le remercier de ce qu’ils ont été pour nous. C’est en effet grâce à eux que nous sommes devenus ce que nous sommes. Et surtout, nous laisserons le Christ entrer dans notre vie car il veut nous aider à faire de notre vie une marche vers ce que l’Évangile appelle le « Royaume de Dieu. »
Jean C.

Fête de tous les saints

Peut-on être saint aujourd’hui ? Bien sûr. C’est même l’idéal de tout chrétien. Attention cependant. Être saint ne signifie pas terminer sa vie dans un calendrier mais ressembler à Dieu qui est vraiment saint : « Saint, Saint, Saint le Seigneur ! » proclament les croyants à la messe. Il est Amour, nous dit saint Jean. Il s’agit donc d’aimer. Si nous voulons savoir ce que cela signifie, regardons Jésus. Il est le modèle de tous les saints. Pour aimer comme lui, laissons-nous envahir par l’Esprit qu’il nous a envoyé. Souvent les saints sont représentés en prière. Pourtant, être saint ce n’est pas passer toute sa vie dans une église, mais vivre avec amour sa vie de tous les jours. C’est près de Dieu que les saints ont trouvé la force de vivre ainsi jusque dans les moindres détails. Être saint, c’est chercher Dieu tout au long de sa vie – en aimant tous ceux qu’il met sur notre route. Il peut y avoir des faux pas, des marches en arrière et même des chutes. L’essentiel est de toujours repartir, de se relever, de faire confiance. Certains chercheurs de Dieu sont plus connus. Ils sont proposés comme modèles à tous les chrétiens. Tant d’autres sont inconnus, mais sont tout aussi saints. Peut-être en connaissons-nous dans nos familles, dans nos villages, parmi nos proches… La fête de Toussaint nous rappelle que nous sommes tous appelés à devenir des saints. La tentation est grande de dire que “ce n’est pas pour moi pauvre pécheur”. Il faut le dire et le redire, elle est pour chacun de nous ; au ciel, il n’y a que des saints et des saintes. Certains ont été de grands pécheurs, mais ils ont accueillir le pardon de Dieu : pensons à Pierre qui avait renié le Christ, Paul qui avait persécuté les chrétiens, saint Augustin qui avait passé toute une partie de sa vie dans la débauche… Leur rencontre avec le Christ a complètement bouleversé leur vie. C’est ce qu’il veut aussi pour chacun de nous : il est capable de venir nous chercher très loin et très bas.

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Du pape François :

Aux célébrants chrétiens d’Halloween… Sa Sainteté le Pape François dit : « Quelle tragédie à voir aujourd’hui, et les chrétiens célébrant la fête de Satan (Halloween) !!!  » QU’EST-CE QUI EST ARRIVÉ À NOTRE FOI ? Nous mourons spirituellement. C’est le jour du Dieu de la mort (Samahin) pour le peuple de Selat, où les âmes des morts parcourent la terre et ils doivent être heureux de ne pas faire le mal. Pour représenter ce temps, les gens visiteraient des maisons comme le font les esprits et demanderaient leur consentement pour collecter de l’argent. Alors que des sacrifices humains étaient faits cette nuit-là. Ils ont placé la citrouille sculptée pour se moquer des chrétiens honorant les crânes et leurs restes. Comment les chrétiens peuvent-ils célébrer la fête de satan, Jésus est venu nous sauver de sa présence tueur d’âme. Nous sommes ignorants dans notre foi ! La diaspora nous a enseigné des habitudes et des traditions qui insultent Dieu. Nous avons oublié que nous avons incrédule Satan et toutes ses œuvres au moment de la mort !? Nous avons oublié que nous sommes les enfants béni de Dieu qui font la course pour entrer dans le royaume !? La parole de Dieu s’est manifestée aujourd’hui dans les Révélations et a prouvé que nous périssons la bête (Satan),et mettons son sceau sur nos fronts, au lieu de blasphème contre Dieu, Enseignons à nos enfants la sainteté, le paradis et les vêtements de grâce, ne leur apprenons pas à acquérir les vêtements du diable et à les imprimer jusqu’à ce que cela devienne normal. Célébrer Halloween est une fête satanique, contrairement à la volonté de Dieu qui exige la grâce vivante, le salut et frapper à la porte du Royaume. Et c’est pourquoi je le dis avec une bouchée, celui qui fête Halloween nie son christianisme et déclare Satan roi de sa vie. J’espère que ce discours atteindra tout chrétien croyant comprendre que l’origine d’Halloween est satanique dans ses pratiques, ses dimensions et ses origines. Approchons-nous du puissant Jésus, grandissons dans la foi, repoussons le diable dans notre société et dans notre cœur, et soutenons une rouille préventive contre ces pratiques. « 

Halloween… Non, merci

Halloween est au départ une fête celtique d’origine irlandaise. Le Nouvel An Celtique ! Il y a environ 3000 ans, le calendrier Celte ne se terminait pas le 31 décembre, mais le 31 octobre. Et cette dernière nuit de l’année était la nuit du dieu de la mort (Samain ou Samhain) (Source)

Mois du Rosaire

Chaque année le mois d’Octobre c’est celui du Rosaire. C’est un temps fort qui débouche sur la fête de tous les saints le 1er novembre.

Le Rosaire est une forme de prière qui s’est progressivement élaborée au cours du Moyen Age et qui a été popularisée au XIIème siècle par saint Bernard puis par les dominicains. Une fête de Notre Dame du Rosaire est célébrée le 7 octobre. Cette fête a été instituée par le pape Pie V en 1573, après la victoire de Lépante en 1571 pour remercier Marie de cette victoire.

L’ensemble du mois d’octobre où l’on prie plus particulièrement la Vierge est le mois du Rosaire. Ce nom de rosaire vient de l’usage de couronner de roses les statues de la Vierge au Moyen Age, ces roses étant le symbole des prières adressées à Marie.

Avec Marie, nous sommes invités à rendre grâce au Seigneur qui continue à faire des merveilles. Dans le monde de Dieu, les premiers sont les derniers ; les exclus, les humbles ont la première place dans son cœur. Marie se reconnaît proche d’eux. Elle nous le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement qui l’a poussée à faire ce long déplacement vers sa cousine Elizabeth.

Marie n’a pas hésité à rejoindre Élisabeth avec Jésus en elle. La même Marie continue à nous rejoindre chaque fois que nous l’appelons. Quand elle était au pied de la croix, Jésus lui a confié toute l’humanité : s’adressant à Jean, il dit : « Voici ta mère » et à Marie : « Voici ton fils. » A partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. Alors n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pouvons toujours compter sur elle.

Avec Marie, il n’y a pas de situation désespérée. Quand tout va mal, nous pouvons toujours nous tourner vers elle. Quand nous sommes en manque de paix et de joie, elle est là. Et comme à Cana, elle le dit à son Fils. Et Jésus nous invite à « puiser à la Source » de celui qui est l’amour, la paix et la joie. Et quand nous sommes tombés au plus bas, elle se baisse pour nous ramasser. Elle qui a misé toute sa vie sur l’amour, elle nous aide à nous remettre debout pour reprendre notre route à la suite du Christ.

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour ce merveilleux cadeau que tu nous fait en nous donnant Marie sa Mère. Elle est celle qui n’a eu comme souci « que tout se passe selon la Parole de Dieu ». Avec elle, nous comprenons que la foi est d’abord un bonheur venu de Dieu.

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».

Plusieurs applications peuvent nous aider à prier le Rosaire
Rosaire sur Radio Salve Regina
Rosaire avec Radio Maria
Chapelet à Lourdes

 Pour les smartphones et les tablettes, il existe une application qu’on peut installer : « Chapelet de Lourdes »

Prier le chapelet en temps d’épreuves

De Marie, ce fut l’expérience. Prions-la pour que ce soit la nôtre.

Le miracle permanent

Avant de passer de ce monde à son Père, Jésus nous a laissé un trésor inestimable : l’Eucharistie, sa présence réelle au milieu de nous, depuis plus de 2000 ans. Ce n’est pas par hasard si le Concile Vatican II affirme que l’Eucharistie est « source et sommet de la vie chrétienne » (Lumen Gentium 11) « L’Eucharistie fait l’Église et l’Église fait l’Eucharistie ». En d’autres mots, sans la messe, l’Église ne pourrait exister. L’Eucharistie est un miracle permanent. Un miracle incroyable ! Un miracle auquel nous pouvons assister toutes les fois que nous le voulons ! Dans les mains du prêtre, le pain devient le Corps du Christ et le vin devient son sang. Même si rien n’est visible pour nos yeux de chair, une transformation extraordinaire a lieu… Pour beaucoup d’entre nous, ce miracle de l’Eucharistie est  devenu comme normal. Nous communions régulièrement, certains le font même tous les jours, et souvent, nous ne pensons pas suffisamment au mystère auquel nous communions. Si nous y réfléchissions davantage, nous pourrions perdre pied. Dieu lui-même met son Corps entre nos mains. Dieu lui-même descend nous visiter. C’est tellement inouï qu’il n’est pas étonnant que, dans l’histoire de l’Église, bien des personnes ont eu du mal à accepter cette réalité de foi… … Rendons grâce pour ce don extraordinaire de sa bonté et apprenons à recevoir toujours plus dignement celui qui se donne à nous par son corps et son sang. (Revue Il est vivant)

La croix glorieuse

La croix est devenue un signe pour les chrétiens. Nous la retrouvons dans nos églises et nos maisons mais aussi aux carrefours de nos chemins ou encore sur les tombes de nos défunts. Dans bien des cas, elle fait partie des signes que les chrétiens des générations anciennes nous ont légués.

Oui, bien sûr, mais cette croix, c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants : Nous pensons à celle qui s’appelle longue maladie, exclusion, accusation et condamnation injuste. Les médias nous parlent régulièrement des catastrophes et des accidents spectaculaires. On nous dit que telle personne a été transportée à l’hôpital, puis on n’en parle plus. Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui portent une lourde croix dans les Centres de rééducation, et ça dure des mois et des années.

Cette croix si douloureuse pour beaucoup, Jésus l’a portée avant nous. En voyant cet instrument de supplice, nous pensons à la souffrance morale, l’accusation injuste, la haine. Les évangiles nous décrivent le mépris des accusateurs qui voulaient la mort de Jésus ; mais la souffrance de Jésus c’était la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon des disciples.

Mais saint Jean nous invite à regarder au-delà. Il nous montre Jésus élevé sur la croix. Cette élévation n’est pas seulement physique. Ici, c’est de son exaltation et de sa glorification qu’il s’agit. Nous regardons la croix non pour y voir l’horreur subie par le condamné mais la glorification du Messie.

Pour nous aider à comprendre cela, l’évangile un événement très connu de l’Ancien Testament. Au cours de leur traversée du désert, les Hébreux se sont plusieurs fois révoltés contre Dieu. Or voilà qu’ils se sont trouvés dans une région infestée par des serpents venimeux. Il y eut de nombreux morts. Alors le peuple pense que la colère de Dieu s’est abattue contre eux et qu’ils sont punis à cause de leur péché. Ils demandent alors à Moïse d’intervenir en leur faveur auprès de lui.

Moïse leur propose de la part de Dieu un geste symbolique : Faites-vous un serpent de bronze que vous mettrez au bout d’un étendard ; celui qui aura été mordu et le regardera avec foi sera sauvé. Entendons-nous bien : Ce n’est pas l’objet qui les sauvait mais Dieu vers qui ils se tournaient. Ils étaient invités à laisser de côté leur révolte et à renouveler leur confiance en Dieu sauveur et libérateur.

Cet évangile nous rejoint aujourd’hui. Nous pouvons être guéris et sauvés en nous tournant vers la croix du Christ. Bien sûr, ce n’est pas un geste magique mais une démarche de foi et de confiance envers le Christ Vainqueur. Désormais, rien ne peut nous séparer de son amour. Avec lui, il n’y a pas de situation sans issue.

Il arrive que, parfois, nous sommes désespérés ; nous n’avons plus la force ni l’envie de prier. C’est alors que nous pouvons nous arrêter bien simplement devant la croix du Christ et la regarder en silence. Et nous découvrons alors qu’elle nous rééduque spirituellement.

Nous découvrons que Dieu nous aime d’un amour passionné et il veut nous combler bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer. Il attend de nous une réponse libre, accueillante et aimante. Il nous attire à lui par le rayonnement de son amour, mais il respecte notre liberté. La décision nous appartient et personne ne peut la prendre à notre place. En regardant cette croix, nous apprenons à imiter le Christ. Lui-même nous a aimés jusqu’au don total de sa vie. C’est sur ce chemin du don de soi que nous sommes invités à le suivre jusqu’au bout. C’est à cette condition que nous pourrons prendre part à son exaltation et à sa glorification.

Quand nous traversons un désert de souffrances, de peurs et de doutes, arrêtons-nous devant croix du Christ. A travers elle, c’est Dieu qui nous fait signe et nous invite à la confiance. En fêtant la Croix glorieuse, nous fêtons la résurrection de Celui qui s’y trouve suspendu. Cet instrument de torture et d’horreur est devenu Arbre de Vie.

SCANDALE DANS UN CHAMP DE BLÉ

L’Évangile de saint Luc nous rapporte un conflit de Jésus avec les pharisiens le jour du Sabbat. Le Sabbat, c’est le 7ème jour de la semaine. Pour un juif fidèle, c’est le jour de la prière, le jour du repos, le jour de la famille et des amis. Les chefs religieux tenaient à tout prix à préserver la qualité exceptionnelle de ce jour unique dans la semaine. Alors, ils l’ont entouré d’une quantité impressionnante de défenses.

Ce jour-là, les pharisiens reprochent à Jésus d’avoir grappillé des épis ; comme si ce geste banal était déjà un geste de moisson (ce qui est interdit par la loi). Mais pour Jésus, Dieu n’est pas ce Dieu tatillon. Le Dieu de Jésus est un Dieu plein d’amour pour l’homme. Bien sûr, il ne faut pas interpréter l’Évangile dans l’autre sens. Jésus n’accepte pas que le jour du Seigneur soit profané. Il n’accepte pas qu’on glisse dans le sens de faire ce qu’on veut, d’en prendre et d’en laisser. Jésus ne supprime pas le sabbat. Il en donne la signification profonde : le sabbat a été fait pour l’homme. C’est un bienfait de Dieu pour le bonheur de l’homme. Les obligations que nous avons ce jour-là ne sont pas une brimade supplémentaire. C’est une sorte de nécessité pour notre épanouissement véritable.

S’arrêter de travailler, donner du temps supplémentaire à Dieu, soigner ses relations familiales et amicales, tout cela est bon pour l’homme. Oui, Jésus nous le répète, tous nos devoirs, y compris les interdits, n’ont pas été dictés par un Dieu jaloux de son autorité mais par un Dieu Père qui veut le bonheur de ses enfants. Le Sabbat est fait pour le bien et non pour le mal. Il est fait pour sauver une vie et non pour tuer. Ces deux affirmations sont toujours actuelles. Elles nous renvoient sur la manière dont nous vivons nos dimanches.

On a fait du dimanche un Week-end, une fin de semaine. Liturgiquement c’est faux. Le dimanche n’est pas une fin de semaine mais un début. C’est le jour où on fête Jésus ressuscité. C’est le jour où chacun est invité à venir puiser à la source pour repartir à neuf. Quant au dimanche, jour de bienfaits, on peut aussi en parler. Le risque est grand que ce jour soit le plus néfaste de la semaine. Il y a ceux qui cherchent un défoulement encore plus fatigant que le travail. De plus, c’est souvent le jour où l’on cherche à rattraper tel ou tel travail en retard.

La Bible nous dit aussi que le jour du Seigneur est un jour de vie et non un jour de mort. C’est vrai, mais si on va faire un tour aux Urgences de nos hôpitaux, on s’aperçoit bien vite que le dimanche c’est le grand jour des accidentés de la route. Tout cela nous ramène à quelques questions essentielles : Quelle est notre conception du dimanche à la suite de Jésus ? Est-ce que c’est un jour sacré pour moi ? Est-ce que je fais de mes dimanches un jour de fête, d’épanouissement, de calme, de prière ?

Et puis, le dimanche, il y a la messe. Ceux qui ne peuvent se déplacer à cause des infirmités peuvent s’unir à la prière de l’église grâce à la messe télévisée. Chaque fois, c’est le rappel brûlant du grand don de Jésus : Voici mon Corps livré… Voici mon sang versé… Faites cela en mémoire de moi… manquer la messe, c’est manquer à une des graves obligations que le Seigneur nous a faites pour notre bonheur. La messe aussi est faite pour l’homme.

« Voici ta Mère »

Le jour de l’Assomption, de nombreux chrétiens sont rassemblés dans les divers sanctuaires dédiés à Marie. Chaque année, les pèlerins à Lourdes sont plus nombreux que d’habitude. Ces sentiers où l’on conduisait les troupeaux sont devenus des lieux où cheminent des chercheurs de Dieu. De même à Fatima, Notre Dame du Laus, Pontmain et jusque dans nos petites chapelles de campagne, on organise des pèlerinages en l’honneur de Marie. Où que nous soyons, nous sommes invités à nous unir dans une même louange.

L’évangile de ce jour nous rapporte le récit de la Visitation et la prière du Magnificat. Marie se rend chez sa cousine Élisabeth devenue enceinte du futur Jean Baptiste. Elle y va bien sûr comme aide ménagère, mais aussi pour communier avec elle au merveilleux bonheur de la vie. Elle rend grâce car dans le monde de Dieu, les premiers sont les derniers. Les exclus, les petits, les humbles ont la première place dans son cœur. Marie se reconnaît proche d’eux. Elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Élisabeth.

La Vierge n’a pas changé. Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est toujours en elle ou à ses côtés. Oui, bien sûr, nous ne sommes pas Élisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Mais elle est encore plus puisqu’elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi lorsqu’il était sur la croix. S’adressant à Jean, il dit : “Voici ta mère”. Et à Marie : “Voici ton fils.” A partir cette heure-là, le disciple la prit chez lui. A travers lui, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pourrons toujours compter sur elle. En ce jour, nous rendons grâce à Dieu pour ce merveilleux cadeau qu’il nous fait en nous donnant Marie pour Mère.

A l’occasion de cette fête, nous célébrons Marie qui a été la première des croyants à accueillir la Parole de Dieu. Elle nous a ouvert un chemin qui est emprunté par tous ceux et celles qui ont décidé de lier leur vie à celle de Jésus. Cette fête nous annonce que nous sommes tous appelés à devenir des saints. Si nous voulons aller au ciel, il nous faut devenir des saints car au ciel, il n’y a que des saints.

C’est vrai qu’en regardant nos pauvres vies, nous reconnaissons que nous sommes loin du compte. Comprenons bien : Dieu nous appelle à être saints comme lui-même est saint. Alors là, il y a de quoi donner le vertige. Mais nous devons nous rassurer : ce n’est pas par nos seules forces ni par notre vertu que nous y parviendrons. C’est absolument impossible. Nous ne pouvons compter que sur la miséricorde du Seigneur et sur son pardon. Pour parvenir à la sainteté, il n’y a pas d’autre chemin que d’accueillir son amour et nous laisser transformer par lui. Rappelons nous ce que dit saint Paul : “Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé.”

Que cette fête de l’Assomption fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie. Laissons grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour sa gloire. Amen