Un témoignage de foi

— Doc­teur, dites-​moi la vérité

— Mon pauvre ami, il est perdu… Seul un miracle pour­rait le sauver…

Len­te­ment, Pierre L… ferma la porte. Ainsi, son petit Jean allait mou­rir… et cela, à la fleur de l’âge ; dans huit jours il aurait treize ans ! Irait-​il seule­ment jusque-​là ?

Depuis quelques jours Pierre voyait la pro­gres­sion du mal. Cepen­dant les paroles du doc­teur aujourd’hui l’ont bou­le­versé. Il est dur d’admettre l’évidence dans un pareil cas ! Abattu, mais fai­sant le fort, il revient vers la salle à man­ger où un lit a été ins­tallé pour son enfant. Un moment il s’arrête près de sa couche et regarde son fils comme si c’était la pre­mière fois. Jean ne le voit même pas ; sa tête repose sur l’oreiller, ses traits sont tirés, ses joues creu­sées par la souf­france. La tris­tesse enva­hit le cœur du mal­heu­reux père… Ah ! s’il pou­vait prendre sa mala­die et souf­frir à sa place ! Et les der­nières paroles du doc­teur résonnent à ses oreilles seul un miracle pour­rait le sau­ver ! Un miracle !… Mais il n’y a pas de miracles ! Ce sont des his­toires d’enfants… Quant à lui, il n’y croit plus depuis long­temps. D’ailleurs, s’il y avait un Dieu, son enfant ne serait pas malade ! Qu’ont-ils fait dans sa famille pour être trai­tés de la sorte ? Certes, lui ne pra­tique pas mais il n’est pas contre la reli­gion ! Cha­cun fait comme il l’entend ! Sa femme, elle, va à l’église, et jamais il ne s’y est opposé ! Quant à son Jean, voilà plu­sieurs années qu’il est enfant de chœur à la paroisse Saint-​Pierre. Non, non, Dieu n’existe pas, sinon il ne per­met­trait pas de sem­blables mal­heurs. Et le pauvre père affolé se tait… Des larmes coulent sur ses joues… mais crai­gnant que son fils ou sa femme ne s’en aper­çoivent il les essuie fur­ti­ve­ment puis se dirige vers la cui­sine où son épouse pré­pare le repas. D’un seul regard elle voit que son mari a pleuré… Les mamans voient tou­jours quand il y a quelque chose qui ne va pas ! En vain Pierre essaie de cacher la triste nou­velle. Fina­le­ment, il doit rap­por­ter les paroles du méde­cin : Seul un miracle pour­rait sau­ver leur enfant !

— C’est tout ce qu’il t’a dit ? ques­tionne la mère.

— Oui… Mais ce sont des his­toires… et je ne crois pas aux miracles.

— Pierre, ne parle pas comme cela, je t’en prie. Moi j’y crois ! dit la mère. Veux-​tu m’accorder quelque chose ?

— Quoi donc ?

Rappelle-​toi, peu avant de tom­ber malade, Jean nous deman­dait d’aller à Lourdes avec l’Abbé, aux grandes vacances. Tu étais d’accord. Pour­quoi n’irions-nous pas tous les trois maintenant ?

— Tu crois qu’il va gué­rir ? Non, c’est impos­sible… Il est perdu

— Rai­son de plus pour réa­li­ser le der­nier désir de notre enfant, il sera si heureux !

— Puisque tu y tiens, soit. Je deman­de­rai un congé à mon patron et nous irons.

Huit jours plus tard, une ambu­lance pre­nait Jean chez lui pour le conduire à la gare… Cepen­dant, il allait de plus en plus mal et le doc­teur n’assurait pas qu’il sup­por­te­rait le voyage ! On l’installa dans un com­par­ti­ment spé­cial et le train s’ébranla… Les sen­ti­ments des voya­geurs étaient bien dif­fé­rents… Jean et sa maman par­taient avec une immense espé­rance tan­dis que le papa ne savait que pen­ser. Après de longues heures de che­min de fer, le convoi arrive enfin à Lourdes. Jean est à toute extré­mité… Humai­ne­ment par­lant sa mort est immi­nente. Vu son état, il reçoit les der­niers sacre­ments avant d’être conduit à l’esplanade où va se dérou­ler la pro­ces­sion du Saint-​Sacrement.

Bien­tôt la Pro­ces­sion s’avance… Un Car­di­nal tient l’ostensoir au-​dessus de sa tête. Tan­dis que Jésus-​Hostie approche de l’endroit où Jean est étendu, celui-​ci mur­mure dou­ce­ment et à plu­sieurs reprises : « Jésus, Fils de Marie, rends-​moi la santé ! » Mais Jésus passe… et le miracle attendu ne se pro­duit pas. Alors, Jean, ras­sem­blant le peu de forces qui lui reste, se sou­lève péni­ble­ment sur son coude et crie : « Jésus, Fils de Marie, tu ne m’as pas guéri ! Je le dirai à ta Mère ! » Épuisé par ce suprême effort, l’enfant retombe sur son brancard…

Ému d’une telle détresse et d’une si grande foi, le Car­di­nal, qui a tout entendu, revient vers le petit mori­bond et, une seconde fois, lui donne la béné­dic­tion. Alors, quelque chose d’extraordinaire se passe… De nou­velles forces enva­hissent les membres du jeune malade… il se sent guéri ! D’un geste brusque, il rejette ses cou­ver­tures et se lève, vacillant mais rayon­nant ! Et avec joie cette fois il s’écrie tourné vers l’ostensoir « Jésus, Fils de Marie, tu m’as guéri… Merci ! Je le dirai à ta Mère pour qu’elle m’aide à te remercier ! »

Ce jour-​là ce ne fut pas un miracle mais deux qui se pro­dui­sirent sur l’Esplanade de Lourdes. Le père de Jean, bou­le­versé devant une telle mer­veille, tom­bait à genoux et écla­tait en san­glots… Son âme était guérie !

Bonjour tout le monde

« Puiser à la Source »… Voilà tout un symbole. Nous l’avons compris, cette source c’est celle dont nous parle l’Évangile, c’est l’eau vive que Jésus propose à la femme de Samarie et à chacun de nous. Cette Source, c’est celle de l’amour qui est en Dieu, un amour qui le pousse à venir chercher et sauver ceux qui étaient perdus. L’image ci-dessus voudrait nous suggérer la surabondance des dons de Dieu.

Comment trouver cette Source ? – Tout d’abord dans la prière qui est un don De Dieu. Jésus nous apprend à nous tourner vers Dieu comme vers un Père plein de tendresse. – Les sacrements : Ils sont le signe de l’alliance entre Dieu et les hommes. Ils sont très importants dans la vie quotidienne. Les sacrements sont des dons de Dieu, des signes de sa tendresse pour les hommes. La Parole de Dieu : La Bible nous raconte l’alliance que Dieu a conclue avec les hommes. Quelqu’un a dit : « Pour moi, la Bible c’est comme un album de famille. » C’est en lisant la Bible et surtout les Évangiles que nous accueillons « les paroles de la Vie éternelle ».

Cette source n’a rien à voir avec les mares nauséabondes qui nous empoisonnent, celles du péché, celle du vice, celle de l’enfermement… C’est une source d’eau vive… C’est Dieu qui ne demande qu’à combler le monde de son amour.

 » La Source, c’est Dieu le Père qui nous donne son Fils, Jésus Christ : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la Vie éternelle » (Jean 3, 16)

La Source , c’est la personne de Jésus Christ : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive (Jean 7, 37)

La Source , c’est la personne de l’Esprit Saint : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai (le don de l’Esprit Saint) n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » (Jean 4, 14) (Livret du pèlerinage diocésain à Lourdes 2018)

Cette source d’eau vive, il nous faut la montrer à tous ceux et celles qui nous entourent. Nous sommes envoyés pour être les porteurs de cette bonne nouvelle au monde entier : « Allez boire à la Source. »

(Père Jean Compazieu)

J’AI SOIF DE TOI, VIENS ! Approfondissement biblique et théologique du thème : Télécharger

Lundi de la 15ème semaine du temps ordinaire

 La vraie priorité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,34-42.11,1.
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

Méditation
Préférer le Christ ne veut pas dire que nous ne devons pas aimer nos proches. Ce qu’il attend de nous, c’est que nous lui donnions la première place. Quand le Christ a la priorité dans notre vie, il devient notre modèle. Nous aussi, nous pouvons aimer les autres de plus en plus à la manière de Jésus. Quand des jeunes fiancés décident de s’unir pour la vie, cela ne veut pas dire qu’ils renient leurs familles, leurs parents, leurs amis. C’est la même chose dans notre relation au Christ : le préférer c’est devenir capable d’aimer les autres en vérité. Lui-même nous recommande d’aimer Dieu de tout notre cœur et d’aimer notre prochain comme-nous-mêmes.

Quand saint Matthieu écrit cet Évangile, il s’adresse à des croyants qui devaient faire un choix difficile dans leur démarche de conversion. Bien sûr, ils étaient heureux d’adhérer au christ ; mais en même temps, ils étaient incompris et rejetés par les membres de leurs familles. Ce rejet pouvait aller jusqu’à la persécution. Mais, malgré les menaces, beaucoup ont choisi de rester fidèles à leur attachement au Christ.

En écoutant ce texte de la Parole de Dieu, nous comprenons qu’accueillir l’autre c’est écouter ses confidences, partager ses joies et ses peines. Ce qui est important ce n’est pas la quantité et le luxe mais les qualités de l’accueil. Nous chrétiens, nous avons appris qu’à travers ces personnes que nous rencontrons, c’est Dieu qui est là, c’est lui que nous accueillons ou que nous refusons d’accueillir. N’oublions pas : c’est à nos qualités d’amour et d’accueil que nous serons reconnus comme disciples du Christ.
 

Guérison d’un muet par l’Eucharistie

Le jour de Pâques 1461, l’église paroissiale Saint-Barthélémy de La Rochelle (France, Charente-Maritime) est bondée. Parmi les fidèles, Bertrand Leclerc, 8 ans, fils d’une famille bourgeoise connue, observe les préparatifs de la messe pascale.

Totalement muet, le garçon souffre aussi de troubles auditifs graves depuis que, âgé alors d’un an, sa nourrice perdit l’équilibre un soir d’orage et tomba lourdement sur le sol, entraînant l’enfant dans sa chute. Sa tête heurta un meuble. Depuis lors, son état reste stationnaire. Ses parents le conduisent souvent à l’église dans l’espoir que Dieu le guérisse.

Au moment de la communion, sa mère le prend dans ses bras et avance vers le célébrant. Elle désire que son fils communie.

Mais le curé s’y refuse car, avance-t-il, Bertrand ne s’est pas confessé au préalable. Madame Leclerc devient triste à l’idée que son fils malade soit ainsi écarté de la communion. Elle demande à une paroissienne à côté d’elle de s’occuper de son fils une seconde. Elle s’agenouille près du prêtre, les mains jointes, en le suppliant d’accepter.

Ému de ce geste, le prêtre accède à la requête de la mère. Ce dernier se met à genoux et reçoit le « précieux corps de Notre Seigneur ».

Mais quelque chose d’anormal se passe. Bertrand ne se relève pas, comme ses parents lui ont appris à le faire après la communion. Il demeure agenouillé, le regard braqué sur l’autel de l’église. La mère retient son souffle en voyant les traits du visage de son fils changer. Une joie soudaine semble avoir envahi sa personne. Celui qui était souffrant l’instant d’avant, rayonne mystérieusement.

Le prêtre esquisse un geste en sa direction pour le faire se relever. A ce moment, chacun entend distinctement l’enfant prononcer les mots suivants, les premiers dans sa bouche depuis sa naissance : « Adjutorium nostrum in nomine Domini ! » (« Notre secours est dans le nom du Seigneur ! ») : le psaume 103 !

Madame Leclerc demande à Bertrand : « Tu as parlé ?

— Oui, maman, il faut remercier Dieu ! »

Informé, le clergé diocésain se précipite à l’église Saint-Barthélémy et entonne un Te Deum pour cette guérison inespérée.

Jusqu’à la fin, Bertrand a mené une vie chrétienne exemplaire. Sa mort a été édifiante : il invoqua le nom du Seigneur et celui de Marie, en tenant un crucifix entre ses mains.

Convaincu de l’authenticité du miracle, Mgr Louis Rouault de Ganaches, évêque de Maillezais, d’où dépendait La Rochelle, encourage les fidèles à se rendre dans l’église Saint-Barthélémy et charge son clergé de les recevoir.

Jusqu’à l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, la paroisse célébrait le « miracle du muet » chaque lundi de Pâques. La papauté avait accordé des indulgences à ceux qui participaient à cette fête. Un manuscrit, enchâssé dans un tableau accroché dans l’église, relate les faits.

L’équipe Marie de Nazareth
Source : d’après abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharistie, 1981, p. 61-62.

Le temps « ordinaire »

Vous rappelez-vous de l’époque où les voitures roulaient à l’essence ordinaire ou au super ? Un jour, au moment de faire le plein, j’ai lu une petite affichette qui indiquait : « Chez nous, l’ordinaire sort de l’ordinaire ». C’était une manière de souligner la haute qualité du produit en question. Qu’en est-il de notre vie chrétienne ?

Depuis quelques jours, nous voici revenus dans cette période liturgique dite du « temps ordinaire ». Nous venons de vivre les fêtes pascales ; nous avons célébré la victoire du Christ ressuscité vainqueur de la mort et du péché. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il veut nous associer tous à cette victoire. C’est à tous que la bonne nouvelle de l’évangile doit être annoncée.

Tout au long de cette période du temps ordinaire, nous serons invités à marcher en « conduite accompagnée » à la suite du Christ. Quelle que soit notre situation, nous pouvons toujours compter sur lui. Son amour nous est acquit d’une manière définitive. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va au Père sans passer par lui.

Au plan liturgique, nous serons amenés à vivre des temps forts qui « sortiront de l’ordinaire. » Nous pensons bien sûr à toutes les solennités, les fêtes de Marie, celles des grands saints, mais aussi les « dimanches autrement » ; certains feront peut-être une retraite, un pèlerinage. Nous avons tous besoin de ces temps forts pour nous remettre sur le chemin du Christ.

C’est tous les jours de notre vie que nous avons à redire : « O Seigneur, je viens vers toi… Je te cherche mon Dieu… » Et sur cette longue route, Marie est toujours là. Elle nous redit inlassablement : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Elle nous renvoie à une mise pratique quotidienne des commandements de Jésus. Notre témoignage ne sera vraiment crédible que si nous mettons toute notre vie en conformité avec l’Evangile du Christ. Avec lui « l’ordinaire sortira de l’ordinaire. »

Mois de Marie

« Voici ta Mère… Voici ton fils »

Le mois de Mai a été choisi pour honorer la Vierge Marie (Lire ici les raisons historiques de ce choix). Retenons surtout que Marie nous accompagne sur ce chemin de retour à Dieu ; c’est Jésus qui l’a voulu : au moment de passer de ce monde à son Père, il ne nous laisse pas orphelins ; il nous donne une mère. Du haut de la croix, Jésus, voit sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait ; il dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Le disciple que Jésus aimait, c’était Jean. C’est aussi chacun de nous. Nous sommes tous les disciples bien-aimés de Jésus. Il nous confie à elle et il nous la confie. Jésus et Marie s’aiment tellement qu’ils partagent tous deux le même amour pour tous les hommes. Le disciple préféré de Jésus est devenu aussi l’enfant préféré de Marie.

C’est ainsi que Marie est devenue mère une deuxième fois. Sa maternité s’élargit à toute l’Église et à toute l’humanité. C’est important pour nous aujourd’hui. Nous ne pouvons pas penser à Marie sans l’imaginer comme une mère. Cette mère est avec nous ; elle nous protège ; elle nous accompagne ; elle est là dans les moments difficiles de notre vie.

Imaginons un peu tout l’amour de Marie pour son fils Jésus, depuis sa naissance jusqu’à sa mort sur la croix. C’est cette maman qu’il nous donne pour qu’elle fasse pour nous ce qu’elle a fait pour lui. Nous pouvons toujours nous réfugier auprès d’elle. Quand nous faisons appel à elle, elle accourt. Son amour ne nous fera jamais défaut.

En même temps, Jésus nous confie sa Mère et il nous demande de la prendre chez nous. Nous sommes invités à l’accueillir avec respect et surtout beaucoup d’amour. N’hésitons pas à lui ouvrir la porte de notre vie et de notre cœur. Marie est le plus sûr chemin pour apprendre à connaître et aimer Jésus.

La Bible nous montre que Marie a eu un rôle très important dans la vie de l’Église. Elle était présente au Cénacle. Elle a prié avec les apôtres qui imploraient l’Esprit Saint. Dès sa naissance, l’Église est conduite maternellement par la Vierge Marie : “Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie, la Mère de Jésus.

Prier d’un même cœur, c’est ce que doit faire toute assemblée ; avec Marie et avec les apôtres, nous sommes la même Église. Marie est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme aux noces de Cana, elle ne cesse de nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira.” Cette fête d’aujourd’hui voudrait nous ramener à quelque chose d’essentiel : l’Église ne peut se passer de la prière. Elle est aussi nécessaire que l’oxygène l’est au corps.

C’est vrai, si la prière devait cesser dans l’Église, celle-ci étoufferait aussi sûrement que le corps qui manquerait d’oxygène. Et quand nous parlons de l’Église, ce n’est pas seulement l’institution : l’Église c’est chacun de nous ; nous en sommes les membres. Si nous ne prions pas, nous étouffons la présence de Dieu en nous. Prendre au moins quelques minutes pour prier chaque jour, ce n’est pas du temps perdu. Se rassembler le dimanche à l’église est absolument essentiel .

Cette prière, nous la faisons passer par Marie. C’est cette maman que Jésus nous donne pour qu’elle fasse pour nous ce qu’elle a fait pour lui. Nous pouvons tous nous réfugier auprès d’elle. Quand nous faisons appel à elle, elle accourt. Son amour ne nous fera jamais défaut. En même temps, Jésus nous confie sa Mère et il nous demande de la prendre chez nous.

Nous sommes tous invités à l’accueillir chez nous avec respect et surtout beaucoup d’amour. N’hésitons pas à lui ouvrir la porte de notre vie et de notre cœur, même si le ménage n’est pas bien fait. Elle n’a pas peur des situations compliquées. Elle ne cherche qu’à dénouer les nœuds qui font obstacle à notre union à Dieu. Marie est le plus sûr chemin pour apprendre à connaître et aimer Jésus. Qu’elle soit toujours avec nous pour en être les messagers.

Le jour du Seigneur

Pour nos frères juifs, le jour du Seigneur c’est le Sabbat, le samedi. C’est le dernier jour de la semaine, le 7ème, celui durant lequel Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite.
Pour nous, chrétiens, le jour du Seigneur est le dimanche. La raison fondamentale qui a fait déplacer le sabbat, c’est la résurrection de Jésus. Il est ressuscité le dimanche matin. C’est le premier jour de la semaine, le jour où Dieu créa la lumière. Les Anglais nous induisent en erreur en parlant de week-end (fin de semaine). Car il faut le rappeler, le dimanche c’est le premier jour. C’est aussi le huitième jour, celui de la nouvelle création. Le troisième commandement reste toujours en vigueur : « Tu sanctifieras le jour du Seigneur ».

Qu’avons-nous fait du dimanche ?
Un jour d’angoisse pour les parents des grands jeunes qui se demandent dans quel état vont rentrer leurs grands jeunes…
Un jour de travail supplémentaire pour les mamans qui lavent et repassent le linge de leurs étudiants…
Le jour où l’on est le moins bien habillé de la semaine…
Le jour du sport, des gros mots et des chansons paillardes dans les cars…
Le jour de détente dans les grands magasins, sans penser que la vie de famille des caissières en subit les conséquences…

Jésus a bien dit que si un mouton tombe dans un puits, le bon sens est de l’en sortir, même si c’est dimanche. Mais si le mouton tombe chaque dimanche, il faudra peut-être penser à mettre une protection.

Un jour, Jésus a dit : « le Sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat ». Entre le laxisme et le légalisme obtus, il y a la voie de l’Évangile.

Puissions-nous redécouvrir vraiment le sens du dimanche comme le jour du Seigneur, le jour de la résurrection, le jour de l’assemblée dominicale, le jour de la famille.

La Semaine Sainte

Le dimanche des Rameaux nous introduit à la Semaine Sainte. Tout au long de ces prochains jours, nous allons revivre symboliquement l’histoire de notre salut réalisé en Jésus Christ. C’est en regardant vers la croix que nous comprenons mieux à quel point il nous a aimés. Cette croix est là pour nous rappeler qu’il a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude. Lui-même nous a dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Malheureusement, cette grande semaine passe de plus en plus inaperçue. Il nous manque ce cœur de pauvres qui nous rendrait plus ouverts à Dieu. En regardant vers la croix, nous prenons un peu plus conscience de l’immense amour de Dieu pour nous. Il attend de nous une réponse qui soit digne du don qu’il nous fait. Il ne tient qu’à nous de le remettre au centre de notre vie et d’en témoigner autour de nous.

Cette croix nous invite également à changer notre regard sur le monde. Nous vivons dans une société qui accuse, qui dénonce et qui condamne. Nous oublions que si le Christ a livré son Corps et versé son sang, c’est aussi pour ceux et celles que nous avons tendance à mépriser. Toutes ces violences sont un affront à celui qui a donné sa vie pour eux.

Avec Jésus, nous pouvons choisir d’aimer. Avec lui, nous pouvons nous émouvoir des drames qui accablent les plus pauvres et les plus fragiles. Tout ce que nous aurons fait pour eux, c’est à lui que nous l’aurons fait. La croix est toujours là pour nous rappeler la victoire de l’amour sur le mal.

Tout au long de cette semaine, nous prendrons l’Évangile et nous demeurerons avec Jésus. Nous le suivrons dans ses diverses étapes : le Jeudi Saint, nous célèbrerons l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce ; le Vendredi Saint, nous suivrons Jésus jusqu’au pied de la croix. Puis au cours de la veillée pascale, nous célèbrerons sa victoire sur la mort et le péché. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot. Par sa Passion et par sa croix, le Christ nous ouvre un chemin vers résurrection et la vie éternelle.

Seigneur, donne-nous force et courage pour te suivre tout au long de cette semaine Sainte. Si nous mourons avec toi, avec toi nous vivrons. Si nous souffrons avec toi, avec toi, nous règnerons. “Au-delà de ton calvaire, tu nous donnes rendez-vous ; dans la gloire de ton Père, o Jésus, accueille-nous.

Chemin de croix (en PDF)


Jeûner pendant le Carême

Meilleure façon de jeûner pendant le Carême   

( proposées par le Saint Père, le Pape François)

– Jeûne de paroles blessantes : que tes lèvres ne prononcent que des paroles de bénédiction.
– Jeûne de critiques et de médisances :
bienveillance et miséricorde doivent habiter ton âme.
– Jeûne de mécontentement : que douceur et patience deviennent tes compagnes de chaque jour.
– Jeûne de ressentiment : que ton cœur cultive la gratitude.
– Jeûne de rancune : que le pardon ouvre toutes les portes qui t’ont été fermées.
– Jeûne d’égoïsme : que la compassion et la charité fleurissent à chacun de tes pas.
– Jeûne de pessimisme : que l’espérance ne quitte jamais ton esprit.
– Jeûne de préoccupations et d’inquiétudes inutiles : que règne en toi la confiance en Dieu.
– Jeûne d’occupations superficielles : que la prière emplisse tes journées.
– Jeûne de paroles futiles : que le silence et l’écoute t’aident à entendre en toi le souffle de l’Esprit Saint.

Bon et fructueux Carême 2024 – Union de prières.

La joie du sacrement de la Réconciliation

Le sacrement de la Réconciliation est une rencontre joyeuse avec Dieu, la reprise de l’exclamation de Jean, sur la barque, au bord du lac : « C’est le Seigneur ! » (Jean 21, 7)
« C’est le Seigneur ! » et tout reprend sens dans la vie et chaque fragment de mon existence retrouve sa signification.
Il doit, par conséquent, être vécu avec joie et sérénité.

Comment vivre ce sacrement ?
Il s’agit avant tout d’un dialogue avec un prêtre qui représente l’Eglise, en qui je vois un représentant direct de la tendresse de Dieu ; un dialogue fait en priant ensemble, dans lequel je présente ce que je sens en moi, en ce moment ; je me présente tel que je suis devant l’Église de Dieu. Ce dialogue s’appuie sur la Parole de Dieu qui éclaire certains aspects de ma vie.

Le mot latin « confessio » ne signifie pas seulement aller se confesser, mais aussi louer, reconnaître, proclamer. A partir de là, le sacrement de la Réconciliation peut se vivre en trois étapes :

Confession de louange
Nous avons trop peu d’estime de nous-mêmes. Au lieu de commencer la confession en disant : « J’ai péché de telle et telle façon, on peut dire : « Seigneur, je te remercie » et exprimer devant Dieu les faits, ce dont je lui suis reconnaissant.
Je dis par exemple : « Seigneur, je veux d’abord te remercier parce que tu m’as aidé, telle chose a eu lieu, j’ai pu me rapprocher de telle personne, je me sens plus serein, j’ai dépassé un moment difficile, j’ai pu mieux prier… » il s’agit de reconnaître ce qui devant Dieu me donne la joie. Il est important que ces choses émergent devant le Seigneur : la reconnaissance de sa bonté pour nous, de sa puissance, de sa miséricorde.

Confession de vie
Plus qu’une recherche et une énumération de péchés formels je reconnais devant Dieu ce qui me met mal à l’aise, c’est-à-dire ce que je voudrais faire disparaître.
Une partie de nous-mêmes entre alors beaucoup dans cette démarche. C’est la vie qui y entre, non pas uniquement dans ses péchés formels – »J’ai fait ceci, je me comporte mal » – mais dans le but d’aller à la racine de ce que je voudrais qu’elle ne fût pas.
Ou bien, je dirai devant Dieu : « Je regrette de ne pas pouvoir parler sincèrement avec telle personne, mon rapport n’est pas authentique avec tel groupe, je ne sais pas par où commencer, je regrette de ne pas réussir à prier, je me sens mal à l’aise d’être pris par ma sensualité, par des désirs que je ne voudrais pas avoir, des fantasmes qui me troublent… » Je ne m’accuse d’aucun péché particulier, mais je me mets devant le Seigneur et lui demande qu’il me guérisse.

Confession de foi
Nos efforts ne servent pas énormément. Il est nécessaire que l’intention soit conjuguée à un profond désir de foi dans la puissance salvatrice et purificatrice de l’Esprit, dans la miséricorde infinie de Dieu.
Il ne s’agit pas vraiment de mettre sur la table trois ou quatre péchés, pour qu’ils soient annulés, mais d’une immersion baptismale dans la puissance de l’Esprit : « Seigneur, purifie-moi, éclaire-moi, illumine-moi. Que mon cœur soit changé, qu’il y ait en moi moins de lourdeur, moins de tristesse, moins de scepticisme, moins d’orgueil. Je ne sais peut-être par où commencer, mais je mets tout cela dans la puissance du Crucifié et du Ressuscité par la puissance de l’Église. Fais-moi voir quelles sont les résolutions que je dois prendre pour signifier ma bonne volonté de te paire. »

Le sacrement de Réconciliation prévoit le moment de la pénitence. Il s’agit de ces gestes, prières, actions que le prêtre demande d’accomplir, tels un signe, un fruit, une expression de la conversion. Le prêtre est là pour m’aider à me situer en vérité devant Dieu et à choisir ce qui concrètement (prière, partage, effort pour sortir de soi-même, de ses habitudes, service du prochain…) traduit mon désir de me remettre en route, relevé par le pardon de Dieu et engageant réellement ma vie.
D’après le Cardinal Martini