Artisans de paix

Parler de paix dans notre monde, n’est-ce pas une utopie ? Tant de pays se font la guerre… de nombreux chrétiens sont persécutés à cause de leur foi… Des corrompus deviennent de plus en plus riches au détriment des plus pauvres… Des familles sont fâchées pour des questions d’héritage… D’autres sont détruites à cause de l’alcoolisme du papa ou de la maman… Des enfants et des jeunes sont victimes de harcèlement de la part de leurs camarades…

Un jour, on demandait à Mère Teresa par quoi il fallait commencer pour changer le monde. Elle a répondu : « Vous et moi ». On a trop tendance à dénoncer et à accuser les autres. Quand quelque chose ne va pas, on s’empresse de l’étaler sur les réseaux (pas très) sociaux. Mais cela ne change rien.

Et si nous revenions à l’Évangile ! Aux noces de Cana, ils n’avaient plus de vin. Et Marie l’a dit à Jésus : « Ils n’ont plus de vin. » Aujourd’hui, ce n’est plus le vin qui manque mais l’amour. Aujourd’hui comme autrefois, Marie le dit à Jésus : « Ils n’ont plus d’amour… Ils sont en grande souffrance… » Et s’adressant à chacun de nous, elle ne cesse de nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Elle est toujours là pour nous renvoyer à la Parole de son Fils.

Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes invités à puiser à la Source de cet amour qui est en Dieu. Cela passe par des temps de prière et d’accueil de l’Évangile. Ces moments sont importants car ils nous aident à changer le regard que nous portons sur le monde. Nous comprenons mieux que Jésus est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus.

C’est à cette conversion que nous sommes tous appelés : apprendre à regarder ce monde tel qu’il est avec le regard de Dieu, y être artisan de paix, le porter dans notre prière, y témoigner de la bonne nouvelle de l’Évangile… Nous demandons à Marie, Reine de la Paix, de nous aider à faire « tout ce qu’il nous dira ». Qu’elle nous accompagne chaque jour sur ce chemin de conversion.

Témoignage d’un grand malade

Né en 1952, marié en 1977, viticulteur-arboriculteur de profession, hyper dynamique de nature, je vivais heureux et croquais la vie à pleines dents.
Un jour, vers la fin de l’année 1985, j’avais 33 ans, j’ai commencé à être gêné pour utiliser un tournevis.
Six mois après j’étais en fauteuil roulant et, trois ans après, ne pouvant plus tenir ma tête, j’optais pour le lit… que je n’ai plus quitté depuis ce jour.
Aujourd’hui, je suis entièrement paralysé, trachéotomisé, branché à un appareil respiratoire et ne peux désormais remuer que les yeux.

Cette maladie, appelée « Sclérose Latérale Amyotrophique » (S.L.A.) ou « maladie de Charcot » entraîne une dégénérescence inexorable de tous les muscles et conduit rapidement le malade à une dépendance totale.

Par bonheur, je possède un ordinateur équipé d’un logiciel spécial qui me permet d’écrire avec les yeux. C’est grâce à cet équipement que je peux vous écrire aujourd’hui.

Le premier moment d’abattement passé, je me suis tourné vers le Ciel et j’ai demandé : pourquoi moi ? ? ?
Mon sort me paraissait injuste ; il y a tant de chômeurs professionnels… Tant d’individus sans foi ni loi… POURQUOI MOI ?

Je voulais comprendre… et j’ai compris !
J’ai compris qu’il m’avait fallu cette maladie pour me rendre compte que, comme beaucoup de monde, je me mettais la conscience tranquille en allant à la messe le dimanche mais qu’en fait, j’étais très loin de suivre la route du Seigneur.

Aujourd’hui, je suis entièrement paralysé, je ne peux remuer que les yeux mais je suis heureux :
– heureux de marcher à nouveau sur la route du Seigneur,
– heureux de vivre enfin en conformité avec mon idéal,
– heureux d’être modestement utile à mon Dieu.

Issu d’une vieille famille terrienne, catholique et pratiquante, ayant toujours eu la Foi, à l’annonce de ma maladie, je me suis jeté en elle avec le désespoir et la frénésie d’un naufragé sur une bouée de sauvetage…
Malgré l’extrême douleur des premières années : le désarroi dure tant que dure la descente aux enfers, j’ai maintenu ma confiance en Dieu…

La descente dure tant qu’il reste des muscles à immobiliser, à paralyser. A partir de là, quand on a touché le fond, quand la maladie ne trouve plus de quoi alimenter son appétit destructeur, on entre dans ce que nos éminents spécialistes appellent la phase terminale.
Il y a 17 ans que je suis en phase terminale, je m’y suis habitué et, au risque de vous surprendre, ma joie de vivre balayant ou occultant tous les inconvénients et contraintes liés à mon état, je suis heureux !

J’ai les idées bien en place et aucune envie de me plaindre !
Oserai-je dire : au contraire !…
Car cette maladie est, pour moi, une sanctification forcée… à la limite de l’injustice…
Gloire à Dieu !
Réaction au malheur incompréhensible pour la plupart, mais Dieu remplit ma vie et je ne manque de rien. Le bonheur serait il subjectif et totalement indépendant de toute jouissance humaine ?
Je laisse à chacun le soin de méditer cette pensée qui est une approche directe de l’influence permanente de Dieu dans nos vies, par une action à la fois permanente et imperceptible sur notre cœur, notre ressenti et nos évidences fondamentales…

Oui, la souffrance existe, aussi bien physique que morale mais il est écrit dans la Bible : Matthieu 11, 28-30
« Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi Je vous soulagerai.
Chargez-vous de Mon joug et mettez-vous à Mon école, car Je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes.
Oui, Mon joug est aisé et Mon fardeau léger. »

Je suis là pour en témoigner !… J’ai, bien souvent, remonté le moral de gardes-malades désespérées pour des peines légères et passagères mais j’ai moi-même rarement perdu le moral et je n’ai jamais perdu l’espoir parce que je n’ai jamais douté de l’Amour de Dieu.

Comment penser à l’euthanasie quand on a Dieu dans le cœur et quand aucune souffrance ne peut altérer notre confiance en Lui…
Les « sans Dieu » sont à plaindre car ils ne connaissent pas l’incommensurable bonheur de se sentir aimé de Dieu, ils ne peuvent pas imaginer le secours bien réel dont bénéficient les amis de Dieu dans l’épreuve.
Quand l’enfer se déchaîne contre nous, nous savons qu’il ne s’agit que d’une épreuve supplémentaire, destinée à tester notre Foi et notre confiance envers le Tout-Puissant, Créateur de tout ce qui est…

Il faut savoir que nous avons été créés par un débordement de l’Amour Infini de Dieu et que toutes nos souffrances sont nécessaires à notre purification, pour la préparation de notre Éternité bienheureuse dans la Gloire de Dieu.

Oui, quand l’enfer se déchaîne contre nous, nous accentuons notre prière, nous implorons le Ciel et nous gardons confiance… alors que les « sans Dieu », dans la même situation, désespèrent, appellent la mort et revendiquent le droit à mourir.
Ils appellent ça « mourir dans la dignité » ! Ne s’agit il pas plutôt de désespoir et de lâcheté ?
Ce qui est grave, parce qu’irréversible, c’est qu’ils refusent la Volonté Divine qui est Lumière et se précipitent dans la mort qui est ténèbres.
Dieu respectera leur choix, leur libre arbitre, et les laissera aller dans les ténèbres éternelles puisque telle est leur volonté, libre et délibérée.

Alors que celui qui accepte et offre sa souffrance se met en phase avec la Volonté Divine parce qu’il fait preuve d’humilité, d’obéissance, de soumission, de confiance et d’amour envers notre Créateur et Rédempteur.
La souffrance acceptée et offerte purifie notre âme, constitue une protection contre l’enfer et fait office de sauf conduit pour le purgatoire dont elle peut réduire sensiblement la durée.

L’euthanasie est donc criminelle à double titre : pour le temps et pour l’Éternité. Par son refus radical de la Volonté Divine elle est un billet pour l’enfer.

Il en est de même pour l’avortement. La culpabilité de l’avorteuse est même bien pire car, pour un confort égoïste, elle ôte la vie à son propre enfant qui possède déjà une âme immortelle et vivra donc éternellement dans le Ciel en qualité de martyr de sa propre mère.

Mais il est IMPORTANT de savoir que Dieu pardonne au pire des criminels qui implore son pardon avec un repentir sincère.
Chacun peut donc décider de revenir à Dieu à tout moment mais, en nos temps troublés,
il serait quand-même prudent de ne pas attendre.

En conclusion, qu’importe notre vie actuelle, offrons la joyeusement à la Divine Justice, soyons des amis fidèles de notre Dieu d’Amour et de Miséricorde, des esclaves de l’Amour, car nous savons que nous passerons l’Éternité dans Sa Gloire et que la Vision Béatifique chavirera perpétuellement notre cœur dans le ravissement et dans l’extase.

Pierre PANIS.

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Guérison d’un muet par l’Eucharistie

Le jour de Pâques 1461, l’église paroissiale Saint-Barthélémy de La Rochelle (France, Charente-Maritime) est bondée. Parmi les fidèles, Bertrand Leclerc, 8 ans, fils d’une famille bourgeoise connue, observe les préparatifs de la messe pascale.

Totalement muet, le garçon souffre aussi de troubles auditifs graves depuis que, âgé alors d’un an, sa nourrice perdit l’équilibre un soir d’orage et tomba lourdement sur le sol, entraînant l’enfant dans sa chute. Sa tête heurta un meuble. Depuis lors, son état reste stationnaire. Ses parents le conduisent souvent à l’église dans l’espoir que Dieu le guérisse.

Au moment de la communion, sa mère le prend dans ses bras et avance vers le célébrant. Elle désire que son fils communie.

Mais le curé s’y refuse car, avance-t-il, Bertrand ne s’est pas confessé au préalable. Madame Leclerc devient triste à l’idée que son fils malade soit ainsi écarté de la communion. Elle demande à une paroissienne à côté d’elle de s’occuper de son fils une seconde. Elle s’agenouille près du prêtre, les mains jointes, en le suppliant d’accepter.

Ému de ce geste, le prêtre accède à la requête de la mère. Ce dernier se met à genoux et reçoit le « précieux corps de Notre Seigneur ».

Mais quelque chose d’anormal se passe. Bertrand ne se relève pas, comme ses parents lui ont appris à le faire après la communion. Il demeure agenouillé, le regard braqué sur l’autel de l’église. La mère retient son souffle en voyant les traits du visage de son fils changer. Une joie soudaine semble avoir envahi sa personne. Celui qui était souffrant l’instant d’avant, rayonne mystérieusement.

Le prêtre esquisse un geste en sa direction pour le faire se relever. A ce moment, chacun entend distinctement l’enfant prononcer les mots suivants, les premiers dans sa bouche depuis sa naissance : « Adjutorium nostrum in nomine Domini ! » (« Notre secours est dans le nom du Seigneur ! ») : le psaume 103 !

Madame Leclerc demande à Bertrand : « Tu as parlé ?

— Oui, maman, il faut remercier Dieu ! »

Informé, le clergé diocésain se précipite à l’église Saint-Barthélémy et entonne un Te Deum pour cette guérison inespérée.

Jusqu’à la fin, Bertrand a mené une vie chrétienne exemplaire. Sa mort a été édifiante : il invoqua le nom du Seigneur et celui de Marie, en tenant un crucifix entre ses mains.

Convaincu de l’authenticité du miracle, Mgr Louis Rouault de Ganaches, évêque de Maillezais, d’où dépendait La Rochelle, encourage les fidèles à se rendre dans l’église Saint-Barthélémy et charge son clergé de les recevoir.

Jusqu’à l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, la paroisse célébrait le « miracle du muet » chaque lundi de Pâques. La papauté avait accordé des indulgences à ceux qui participaient à cette fête. Un manuscrit, enchâssé dans un tableau accroché dans l’église, relate les faits.

L’équipe Marie de Nazareth
Source : d’après abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharistie, 1981, p. 61-62.

La prière de Jésus

L’évangile nous entraîne très loin dans l’apprentissage de la prière. C’est Jésus lui-même qui nous donne l’exemple. Il prie souvent et longuement. Il lui arrive parfois d’y passer des nuits entières. le plus merveilleux c’est qu’il veut nous associer tous à sa prière. C’est important car elle nous permet d’entrer dans une relation toujours plus forte et toujours plus profonde avec Dieu.

Dans la prière que Jésus nous enseigne, tout est dit sur notre relation à Dieu et aux autres. Il nous apprend à nous tourner vers lui comme vers un Père plein de tendresse. Les premières demandes nous disent que nous devons nous préoccuper du règne de Dieu, de sa gloire et de sa volonté. C’est ce qu’il y a de plus important : « Que ton nom soit sanctifié… » C’est dans notre vie et dans notre monde que la sainteté de Dieu doit être manifestée. À travers ces demandes nous exprimons notre reconnaissance au Père qui nous comble de son amour. Notre réponse doit être celle d’un amour qui cherche le triomphe de son règne.

La seconde partie du Notre Père concerne nos besoins et ceux de notre monde. C’est avec confiance que nous demandons à Dieu le pain dont nous avons besoin chaque jour. Nous pensons bien sûr à la nourriture matérielle qui nous est nécessaire pour vivre. Mais saint Cyprien nous rappelle que le pain le plus essentiel c’est l’Eucharistie. Nous devons souhaiter que les chrétiens se nourrissent souvent de ce pain pour être transformés par le Christ. C’est là qu’ils trouveront toute la lumière et la force de sa grâce.

« Pardonne-nous nos offenses… » Dieu se montre Père quand son pardon libère nos cœurs et nous fait revivre. Et si nous demandons le pardon, c’est parce que nous-mêmes, nous avons appris à pardonner à nos frères. « Ne nous laisse pas entrer en tentation… » Cette tentation c’est celle du désespoir, c’est quand nous pensons que Dieu nous abandonne. Jésus nous apprend à nous tourner vers le Père pour lui demander de nous libérer de ce mal qui cherche à nous détruire.

C’est dans la prière que nous trouvons la vraie joie. C’est par elle que nous trouvons le courage d’aimer comme Jésus et avec lui. C’est elle qui rendra notre vie digne de Dieu et féconde. Oui, Seigneur, apprends-nous à prier. Apprends-nous à nous tourner vers notre Père avec confiance et avec persévérance. Amen

Tu aimeras

Quel est le premier de tous les commandements ? Pour comprendre la question, il faut se rappeler que dans la Bible, on a relevé 613 commandements, 365 défenses et 248 commandements positifs. La fidélité jusque dans les plus petits détails était une preuve d’amour. Mais dans tout commandement, il y a des priorités. Quel est le premier de tous ? La réponse de Jésus est claire et elle englobe toute la vie : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » L’amour de Dieu et l’amour du prochain ne font qu’un.

Aimer Dieu, c’est lui donner la première place dans notre vie. Cet amour doit nous engager totalement. Mais ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est qu’il nous a aimés le premier. Il a fait le premier pas vers nous. Tout l’évangile est un témoignage de ce Dieu qui n’a jamais cessé de nous aimer malgré nos faiblesses et nos infidélités. Nous savons en effet que nos capacités à aimer sont blessées. Mais ce commandement est là pour nous remettre sur la bonne voie. Quand nous reconnaissons que nous avons trahi cet amour, nous pouvons toujours revenir vers le Seigneur, lui demander pardon et implorer son secours. Il est toujours là pour nous relever et nous aider à reprendre la route.

L’amour du prochain est la conséquence de celui que nous avons pour Dieu. Tout d’abord, nous devons nous entendre sur le sens du mot « prochain ». C’est celui dont je me fais proche, celui que je prends le temps de rencontrer et d’écouter. Tout près de nous, des personnes peuvent se trouver en situation de détresse. Trop souvent, nous passons à côté sans les voir. Un chrétien ne peut qu’aimer les autres, surtout quand il songe qu’ils sont comme nous fils du même Père, qu’ils sont nos frères en Jésus Christ.

L’Évangile est là pour nous ramener au cœur de la foi. L’authentique amour a sa source en Dieu. Jésus nous l’a prouvé en le signant de sa mort sur la croix. Mais pour qu’il soit vrai, il y faut la réciprocité, il faut une réponse de notre part. C’est comme dans un couple. Chacun attend une preuve d’amour de l’autre, quelque chose qui l’engage tout entier. Dieu fait sans cesse le premier pas vers nous. Mais rien ne se passera si nous ne faisons pas le second vers lui.

Si nous voulons apprendre à aimer à la manière de Dieu, c’est vers lui que nous nous tournons. Nous avons sans cesse besoin de puiser à la source de cet amour dans lequel nous avons été plongés au jour de notre baptême. Nous lui confions tous ceux que nous aimons et tous ceux que nous n’aimons pas assez. Notre prière est aussi une manière de les aimer encore plus. Demandons au Seigneur de nous apprendre tous les jours à aimer comme lui et avec lui.

Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église

Le lundi de la Pentecôte, nous avons fêté la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. La Bible nous montre que Marie a eu un rôle très important dans la vie de l’Église. Elle était présente au Cénacle. Elle a prié avec les apôtres qui imploraient l’Esprit Saint. Dès sa naissance, l’Église est conduite maternellement par la Vierge Marie : “Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie, la Mère de Jésus (Actes 1, 14) Prier d’un même cœur, c’est ce que doit faire toute assemblée ; avec Marie et avec les apôtres, nous sommes la même Église. Marie est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme aux noces de Cana, elle ne cesse de nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira.” Cette fête d’aujourd’hui voudrait nous ramener à quelque chose d’essentiel : l’Église ne peut se passer de la prière. Elle est aussi nécessaire que l’oxygène l’est au corps. C’est vrai, si la prière devait cesser dans l’Église, celle-ci étoufferait aussi sûrement que le corps qui manquerait d’oxygène. Et quand nous parlons de l’Église, ce n’est pas seulement l’institution : l’Église c’est chacun de nous ; nous en sommes les membres. Si nous ne prions pas, nous étouffons la présence de Dieu en nous. Prendre au moins quelques minutes pour prier chaque jour, ce n’est pas du temps perdu. Se rassembler le dimanche à l’église est absolument essentiel. Le concile Vatican II nous l’a rappelé à sa manière : “L’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.” La prière permet à l‘Esprit Saint de s’infiltrer en nous, dans notre intelligence et notre cœur. C’est comme un goutte-à-goutte qui nous permet de recevoir la vie de Dieu. Elle nous entraîne à vivre de plus en plus au rythme de Dieu. Elle nous débarrasse progressivement des obstacles qui encombrent notre cœur et notre esprit. Ces obstacles, nous les connaissons bien : ils s’appellent orgueil, égoïsme, mensonge, préjugés, violences, jugement des autres. La prière nous permet de retrouver peu à peu la présence de Dieu en nous. L’Église est née de la prière du Christ et de celle des apôtres. C’est aussi par notre prière que l’Église continue à naître chaque jour. En fait, ce n’est pas nous qui prions mais le Christ en nous. Il reste entièrement tourné vers le Père et vers les disciples. Il nous apprend à ne pas rapetisser la prière au niveau de nos seuls besoins personnels et familiaux. Quand nous prions, c’est l’air d’en haut que nous respirons. Et Marie est là pour présenter notre prière à Dieu. Elle ne cesse jamais d’intercéder pour nous et pour le monde. L’Évangile vient nous rappeler un message de la plus haute importance : “Près de la croix de Jésus, se tenait Marie, sa mère… et le disciple que Jésus aimait.” Ce disciple, c’est Jean ; c’est aussi chacun de nous. Nous sommes tous les disciples bien-aimés de Jésus. Il nous confie à Marie et il nous la confie. Jésus et Marie s’aiment tellement qu’ils partagent tous deux le même amour pour tous les hommes. Le disciple préféré de Jésus est devenu aussi l’enfant préféré de Marie. C’est cette maman que Jésus nous donne pour qu’elle fasse pour nous ce qu’elle a fait pour lui. Nous pouvons tous nous réfugier auprès d’elle. Quand nous faisons appel à elle, elle accourt. Son amour ne nous fera jamais défaut. En même temps, Jésus nous confie sa Mère et il nous demande de la prendre chez nous. Nous sommes invités à l’accueillir chez nous avec respect et surtout beaucoup d’amour. N’hésitons pas à lui ouvrir la porte de notre vie et de notre cœur, même si le ménage n’est pas bien fait. Elle n’a pas peur des situations compliquées. Elle ne cherche qu’à dénouer les nœuds qui font obstacle à notre union à Dieu. Marie est le plus sûr chemin pour apprendre à connaître et aimer Jésus. Qu’elle soit toujours avec nous pour en être les messagers