Halte aux GAMINERIES !

Halte aux GAMINERIES ! Vous êtes des ENFANTS

Noël papillotes ! Noël rissoles ! Noël Père Noël ! Noël sous la cheminée !  Qui osera toucher à ce sacré Noël de notre enfance ? Qui ? Précisément Celui pour qui Noël existe ! Pour lui, ni papillotes ni cadeau, mais une mangeoire d’animaux pour berceau ! Et dès le début, des menaces de mort de la part du pouvoir politique pour ce nouveau-né innocent, à tel point qu’il devra fuir en Égypte… 

A la mièvrerie infantilisante de nos contes de Noël répond la splendeur du mystère de la nativité… A qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres, dit Jésus dans l’Évangile. Et en même temps, il nous dit : « Si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vs n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux (Matthieu 18, 3).

Jésus ne me demande pas de croire à un monde magique mais à un amour qui m’aime au point d’épouser mes propres souffrances jusqu’à crier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus ne me demande pas de croire en des tours de passe-passe, mais à un amour qui pénètre tellement au cœur de l’homme qu’il brise toutes les chaines qu’il brise toutes les chaines qui l’empêchent de voir et d’entendre, de marcher et de parle, non seulement avec les bras, les jambes et les oreilles, mais avec le cœur !

Quittons nos gamineries ! il est temps, avec Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de dire à Dieu « Papa » ! et de nous émerveiller en enfants libres devant la splendeur d’un gamin couché sur la paille ! C’est ça Noël ! Ce n’est que ça ! Et c’est tout ça !
Source : L’Année Chrétienne 2022-2023

Christ Roi de l’univers

Dans son Évangile, saint Luc nous présente le visage bouleversant de Jésus entre deux malfaiteurs. Nous le voyons tourné en dérision. Une inscription était placée sur sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs ». C’était, bien sûr, un titre de dérision vis-à-vis de Jésus ; il était également très méprisant pour les juifs de la part de Pilate ; un peuple dont le roi est crucifié n’a pas à être fier. Et pourtant, c’est bien par son sacrifice que Jésus manifeste sa Royauté. La croix est le trône où il est monté librement pour dire son amour non seulement aux juifs mais aussi au monde entier ; car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

L’Évangile nous montre plusieurs manières de répondre à ce sacrifice du Christ : le peuple restait là à observer, les chefs religieux se moquent de lui ainsi que les soldats ; ses amis l’ont abandonné ; l’un des malfaiteurs condamné en même temps que lui se met à l’injurier. Jésus ne répond pas à ces provocations.

En lisant cet évangile, nous pensons aux réactions souvent entendues au sujet des victimes de la souffrance, de la misère et des catastrophes en tous genre. Même dans nos quartiers, nos villages, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui n’ont pas le minimum pour survivre. À travers eux, c’est toujours le Christ qui est bafoué et rejeté. La tentation est grande de dire : « Si tu es le Fils de Dieu, fais quelque chose. » Quelquefois, nous entendons : « S’il y avait un bon Dieu, il n’y aurait pas tout ce mal et toutes ces souffrances dans le monde. » C’est vrai que devant tant de malheurs, certains se révoltent contre Dieu et finissent par quitter l’Église.

Mais une fois de plus, Dieu n’est pas un magicien qui va résoudre nos erreurs par un coup de baguette magique. Il nous a donné le monde avec tout ce qu’il contient pour que nous puissions vivre heureux. N’oublions pas qu’à travers les exclus de notre société, c’est le Christ qui continue d’être bafoué et rejeté. Si nous voulons le rencontrer, c’est vers eux qu’il nous faut aller. Et c’est avec eux que nous devons nous engager en lien avec le Secours Catholique. À travers eux, c’est le rendez-vous le plus important de notre vie qui nous attend.

Ce qui est extraordinaire c’est qu’il accueille la prière de celui que nous appelons le « bon larron » : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Cette attitude de confiance et d’abandon est à peine croyable de la part « d’un hors-la-loi, d’un hors-la-foi ». Dans l’Évangile de saint Luc, c’est la dernière parole de Jésus avec un confrère en humanité. Jésus lui annonce qu’en mourant ensemble, ils se retrouveront ensemble au paradis.

Comme cet homme, nous nous tournons vers le Seigneur : « Souviens-toi de nous ». Souviens-toi de ce monde ; Souviens-toi des chrétiens persécutés ; souviens-toi de ceux et celles qui vont à la dérive. Souviens-toi des personnes éprouvées par la maladie, les infirmités, la précarité, l’exclusion. Souviens-toi de ceux et celles qui vivent sans espérance et sans amour. Tu es le Roi de l’univers. Tu veux rassembler tous les hommes dans ton Royaume. Nous avons la ferme espérance qu’un jour tu nous diras : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ».

Prier pour les défunts

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à la prière pour les défunts. Ils font partie de notre vie, de notre histoire. Leur départ a été pour nous une séparation douloureuse. Beaucoup ont de la peine à s’en remettre ; pensons à la douleur de ces parents qui ont vu partir leur enfant dans un accident, une maladie, une mort violente… Pour d’autres cela s’est passé d’une manière plus paisible. C’est ce qui arrive quand on sait qu’un défunt a vécu toute sa vie pour cette rencontre avec le Seigneur.

Prier pour les défunts, c’est raviver notre espérance face à la réalité mystérieuse de la mort. Nous nous rappelons que la résurrection de Jésus nous ouvre un chemin. Avec lui nous sommes sûrs de triompher de la mort et du péché, dès maintenant et pour l’éternité.

Cette prière nous invite également à réfléchir sur notre vie et à voir ce qui en fait la valeur. La seule chose qui en restera c’est notre amour pour Dieu et pour tous nos frères. Tout ce que nous aurons fait au plus petit d’entre les siens c’est à lui que nous l’aurons fait. « Dis-moi quel est ton amour et je te dirai qui tu es. » (Jean Paul II)

Pour nous chrétiens, la mort est un passage vers le monde de Dieu. Voici un texte de Mgr Rabine qui nous le dit autrement : « Une des formes les plus saisissantes de la mort m’a toujours semblé être celle-ci : un bateau s’en va : il va quitter notre rive. Pour nous qui sommes sur cette rive, nous voyons les passagers du bateau qui nous quittent. Cela nous rend tristes. Mais pour ceux qui sont de l’autre côté, quelle joie de les voir arriver. Et pour ceux qui sont partis, après la tristesse des adieux à ceux qu’ils aiment et qui les aiment, quel bonheur de découvrir enfin ces horizons infinis, horizons infiniment plus beaux que ceux qu’ils ont laissé ici sur notre rive. Et voilà qu’en pensant au bonheur qui les attend, nous oublions notre tristesse, notre peine et que nous nous réjouissons de les savoir plus heureux qu’ici. Notre rive à nous c’est la terre. L’autre rive où ils parviennent c’est le ciel. C’est ça la mort. Il n’y a pas de morts mais des vivants sur les deux rives. » Mgr Joseph Rabine (D’une rive à l’autre)

Tout au long de ce mois de Novembre, nous accompagnerons nos défunts de notre prière fraternelle. Nous penserons aussi à le remercier de ce qu’ils ont été pour nous. C’est en effet grâce à eux que nous sommes devenus ce que nous sommes. Et surtout, nous lui laisseront le Christ entrer dans notre vie car il veut nous aider à faire de notre vie une marche vers ce que l’Évangile appelle le « Royaume de Dieu. »