Je m’appelle Charlotte, j’ai 27 ans et d’aussi loin que je me souvienne, je suis toujours venue à Lourdes : dans une poussette tout d’abord, puis tenant la poussette de mon petit frère et de ma petite sœur, et enfin, un peu plus grande, poussant celle-ci. C’était plus pratique pour passer en priorité à la grotte avec l’étiquette famille nombreuse.
Avec ma famille, il nous arrivait de venir plusieurs fois à Lourdes dans l’année : en février pour Sainte Bernadette, au mois de mai et l’été avec l’hospitalité aveyronnaise. Bref, mon enfance c’était perfusion régulière à l’eau de Lourdes.
Ensuite, adolescente je suis venue dès mes 15 ans à l’hospitalité aveyronnaise. J’ai suivi les pas de ma maman, de mes taties et de mon grand frère, j’ai découvert Lourdes autrement, à travers le service des malades et j’ai immédiatement accroché.
En effet si je fais le bilan aujourd’hui, je viens à l’hospitalité aveyronnaise depuis 2012 et je suis au service des jeunes mineurs depuis 2016 en tant que responsable jeune puis coordinatrice depuis l’année dernière. Cette année est ma dernière année avec les jeunes en tant que coordinatrice. C’est pourquoi, cela faisait sens pour moi de m’engager pour remercier pour tout ce que j’ai vécu à Lourdes en servant les malades par le biais des jeunes.
J’en profite pour remercier tous ces jeunes, ceux d’aujourd’hui et d’hier, qui m’ont marquée par leur enthousiasme, leur histoire, leur combat parfois et surtout leur dévouement constant auprès de nos frères et sœurs malades. Un merci particulier à toutes les générations de respos jeunes que j’ai eu la chance de côtoyer, celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain car chacune d’entre elle fût authentique et attachante. Je garderai dans mon cœur une multitude de souvenirs, telle une ribambelle de cartes postales des moments magiques vécus à l’hospitalité à vos côtés.
Durant toute ces années au service des jeunes, il y a une personne qui m’a guidée, conseillée, rassurée, recadrée parfois, tant dans mon rôle auprès des jeunes que dans mon cheminement spirituel. Depuis 2016 nous préparons, vivons et relisons tous nos pélés ensemble, il est bien plus qu’un prêtre pour moi, c’est un ami que j’estime énormément et je le remercie d’avoir acceptée d’être mon parrain aujourd’hui. Mes pélés n’auraient pas eu la même saveur sans toi. Merci du fond du cœur, P. Florent D. d’être à mes côtés encore une fois ce soir.
Cet engagement résonne particulièrement en moi aujourd’hui, car après une année particulièrement éprouvante, tant sur le plan professionnel que personnel, c’est l’occasion de remercier la Sainte Vierge pour plusieurs choses :
La remercier de m’aimer malgré toutes mes faiblesses, ma foi fragilisée par moment ; de la remercier également de m’avoir permis de rentrer dans cette grande famille de l’hospitalité aveyronnaise. Car l’hospitalité est pour moi une famille emplie de bienveillance et d’amour envers son prochain, une famille dans laquelle nous sommes tous égaux, dans laquelle chacun apporte une pierre à l’édifice de notre église aveyronnaise, peu importe nos classes sociales, choix de vie, âge et capacités. J’aime à penser que nous sommes une famille au service des uns et des autres, dans laquelle personne n’est indispensable mais tout le monde y trouve sa place.
Merci pour tous ces visages, ces sourires et larmes, toutes ces leçons d’humanité que j’ai apprise à l’hospitalité, ces claques encaissées chaque année ici depuis 2012. Je me sens infiniment chanceuse de faire partie de cette école de la vie, cette école familiale qu’est l’hospitalité aveyronnaise – car j’ai beau avoir un master et jouer au foot, les plus grandes leçons de vie je ne les ai pas apprises sur les bancs de l’université ni sur le terrain, mais bien ici, à vos côtés durant toutes ces années.
J’aimerais également vous dire quelques mots sur une personne qui n’est plus parmi nous mais qui était très heureuse que j’aille à Lourdes avec l’hospitalité aveyronnaise : elle s’appelait Henriette G, et c’était ma grand-mère. Source d’inspiration pour moi, elle était très attachée à notre Maman du Ciel et a gardé une foi inébranlable malgré sa maladie d’Alzheimer. Même lorsque qu’elle a oublié sa vie, ses enfants et petits-enfants, elle connaissait toujours ces prières à Marie par cœur et adorait prier Notre Dame de Lourdes. Même dans les moments difficiles, elle n’a jamais dit non à la prière. J’aimerais avoir une foi aussi solide et grande que la sienne.
Mon attachement à Lourdes me vient d’elle car elle a poussé ma maman et mes taties à venir à l’hospitalité et ma maman m’a transmise cette envie ensuite. Si je suis devenue la femme que je suis aujourd’hui, c’est grâce à ma grand-mère et à tout ce que j’ai appris à l’hospitalité aveyronnaise, en me mettant au service de mon prochain.
Je suis infiniment chanceuse d’avoir deux familles en OR : ma famille et l’hospitalité aveyronnaise. Je finirai en vous demandant de prier pour mes deux familles s’il vous plaît.
Charlotte S.