Dom Helder Camara, évêque au Brésil
« Un jour, une délégation est venue me soir à Recife : « Vous savez, Dom Helder, il y a un voleur qui a réussi à pénétrer dans telle église. Il a ouvert le tabernacle. Comme il ne s’intéressait qu’au ciboire, il a jeté les hosties par terre dans la boue… Vous entendez, Dom Helder : Le Seigneur vivant jeté dans la boue !… Il faut faire une grande cérémonie de réparation. »
– « Oui, je suis d’accord. On va préparer une procession eucharistique. On va réunir tout le monde. »
Le jour de la cérémonie, quand tout le monde était là, j’ai dit : « Seigneur, au nom de mon frère voleur, je te demande pardon. Il ne savait pas ce qu’il faisait. Il ne savait pas que tu es réellement présent et vivant dans l’Eucharistie. Ce qu’il a fait nous touche profondément. Mais, mes amis, mes frères, nous sommes tous aveugles. Nous sommes choqués parce que notre frère, ce pauvre voleur, a jeté les hosties, le Christ eucharistique dans la boue, mais dans la boue vit le Christ tous les jours, chez nous, au Nordeste. Il nous faut ouvrir les yeux ! » et je disais que le meilleur fruit de la communion au Corps du Christ serait que le Christ ainsi reçu nous ouvre les yeux et nous aide à reconnaître l’Eucharistie des pauvres, des opprimés, de ceux qui souffrent. C’est sur cela que nous serons jugés au dernier jour.