Bonne année 2024

Chaque année, le 1er janvier, nous avons l’habitude d’échanger des vœux. Nous souhaitons le meilleur à tous les membres de nos familles et à tous ceux et celles que nous aimons. La 1ère lecture de la messe du 1er janvier est un modèle du genre : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » 

Il est heureux que cette nouvelle année débute par la fête de « Sainte Marie Mère de Dieu ». Nous honorons celle qui a donné naissance au Fils de Dieu et qui l’a donné au monde. Avec elle, nous méditons sur les merveilles de Dieu. C’est dans cette méditation, éclairée par l’Esprit Saint, que nous verrons plus clair.

En célébrant la maternité de Marie, nous n’oublions pas que le Seigneur nous l’a donnée pour Mère. Et bien sûr, au seuil de la nouvelle année, nous ne manquons pas de la prier : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs… » Comme à la visitation, si nous l’appelons, elle accourt vers nous et Jésus est avec elle.

Bien sûr cette nouvelle année sera ce que nous la ferons. Nous en avons la responsabilité. C’est comme un chemin à parcourir ensemble, les uns avec les autres. Mais Marie est là ; elle nous renvoie au Christ ; elle ne cesse de nous inviter à faire « tout ce qu’il nous dira ». Avec lui et avec elle, nous sommes « en conduite accompagnée ». C’est un peu comme sur une voiture : les conducteurs novices ont besoin d’un accompagnateur expérimenté pour les guider. Il en est ainsi pour notre vie chrétienne. Si nous le voulons bien, Jésus et Marie seront toujours là pour nous montrer le chemin.

Cette nouvelle année, nous la confions donc au Seigneur. Nous lui demandons qu’il soit notre guide, notre lumière et notre force tout au long de nos jours, surtout dans les moments d’épreuves. Nous lui confions nos familles et toutes celles du monde entier : qu’elles soient des lieux de paix, d’écoute fraternelle et d’ouverture aux autres.

Dans nos vœux, nous n’oublions pas les personnes malades et handicapées. Pour beaucoup, la solitude et la souffrance sont très lourdes à porter. Certains n’en peuvent plus de ces longues nuits qui n’en finissent jamais. Ils ont besoin de trouver en nous des témoins de la tendresse de Dieu.

Un dernier point qui n’est pas le moins important : Ce premier janvier est une journée de prière pour la paix et la justice dans le monde. Nous pensons à tous ceux et celles qui vivent dans les pays en guerre, ceux qui sont victimes du terrorisme, de la dictature, de l’injustice et des violences de toutes sortes. Et en ce début d’année, nous faisons monter cette prière vers le Seigneur :

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Cadeau de Noël

Quand des enfants sont invités pour l’anniversaire d’un copain, ils se font un point d’honneur de lui offrir un cadeau qui lui fera plaisir. Pour tous, c’est un jour de joie et de fête. Personne n’aurait l’idée de laisser de côté celui qui est au centre de cette rencontre.

Or c’est ce qui se passe trop souvent en ce temps de Noël : On mange et on boit, on fait la fête, mais on oublie celui qui est à l’origine de cet événement. Et en ce jour d’anniversaire, on peut se poser la question : Comment ce fait-il que c’est nous qui avons les cadeaux ? C’est Jésus qui devrait être au centre de cette fête. Pourquoi est-il le grand oublié ?

Et si nous prenions le temps de réfléchir à la lumière des Évangiles : Tout d’abord, il convient de voir le côté positif : il est beau de voir des familles qui se réunissent autour d’une bonne table. Les plus généreux associent les pauvres à ces festivités. Un jour, Jésus a dit : Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés (autant que je vous ai aimés. Alors oui, nous pouvons déjà rendre grâce au Seigneur pour toutes ces belles rencontres et cette joie partagée.

Tout cela est très beau. Mais il ne faut surtout pas oublier Celui qui est à l’origine de cette joie. Noël c’est Jésus qui vient. Vivre Noël c’est aller à lui. C’est lui qui nous invite : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous soulagerai. » (Mt 11, 28) Cette invitation s’étend jusqu’à nos jours. Quand nous venons à Jésus, c’est lui qui nous accueille pour ranimer notre foi, notre espérance et notre amour. Lui seul a « les paroles de la Vie Éternelle ». Il est le seul vrai cadeau de Noël. Tout le reste n’est que de la pacotille.

L’Avent

« Si l’enfant-Dieu ne naît pas en toi, alors gueuletonne, bois jusqu’à plus soif. Noël ne sera qu’une fête conviviale dont tu auras manqué le mystère.
S’il ne naît pas encore en toi… au cours d’une retraite, d’un temps de silence, d’un événement heureux ou tragique, prépare-toi doucement à son arrivée.
S’il ne naît pas encore en toi… ne soit pas impatient. Dieu nous atteint tous et toutes, sur terre, sans exception. Seulement il nous attend à son heure.
S’il ne naît pas en toi… tu ne reconnaîtras pas celui ou celle qui frappe à ta porte et tu taperas toujours sur l’étranger, donc sur l’Enfant-Dieu.
S’il ne naît pas en toi… tu laisseras agir tes gosses au gré de leurs instincts et tu les aideras à grandir dans toutes les disciplines sauf l’essentiel.
S’il ne naît pas en toi… tes mômes ne sauront jamais le sens à donner à leur vie. Le mystère de l’arrivée sur terre d’un Bébé venu nous dire que seul l’amour compte donne une puissance vitale qui transforme et dynamise une existence.
S’il ne naît pas en toi… alors tu vas surgâter tes gosses en refusant de les faire communier à la misère des milliers de jeunes de leur âge qui vivent des calvaires atroces, en Afrique et partout dans le monde.
S’il ne naît pas en toi… la religion que tu véhicules à travers ta phrase rituelle : « je suis croyant, pas pratiquant » ne sera qu’un paravent religieux dérisoire qui te privera d’une force incalculable.
S’il ne naît pas en toi… prépare-toi à un beau Noël païen où tu réjouiras seulement ton estomac, laissant vide ton âme.
S’il ne naît pas en toi… tu peux au moins l’implorer devant chaque crèche que tu apercevras en lui disant : « dis-moi pourquoi tu es si grand et si fragile à la fois » ;
S’il ne naît pas en toi… ce Bébé qui a pris d’avance la dernière place n’aura rien à te dire.
Si tu essaies d’éveiller ou de réveiller en toi ce mystère de la naissance de l’Enfant-Dieu, tu te donnes toutes les chances pour un Noël de partage et de tolérance, à la force irrésistible.
Elle ne te quittera plus, cette force, si, partant d’une naissance prodigieuse, tu chemines durant l’année sur la route des mystères de la souffrance et de la mort du Christ.
Il te donnera alors une gueule de ressuscité. »
Père Guy Gilbert