« Saints et saintes de Dieu : qui êtes-vous ? »
« La sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. Fruit de l’amour de Dieu, elle est proposée à cette « foule immense que nul ne pouvait dénombrer » (1re lecture). Tous les fidèles du Christ ont pour vocation de rejoindre dès à présent cette foule, foule des élus, de ceux que l’Église célèbre comme autant de témoins de la foi, mais aussi foule de tous les anonymes du royaume de Dieu. Ils n’ont pas marqué leur époque mais ils ont vécu des Béatitudes, révélant ainsi à celles et ceux qu’ils côtoyaient le visage du Christ. Car c’est bien ce dont il s’agit dans l’évangile de ce jour. Jésus est le seul à avoir vécu les Béatitudes en plénitude. Il est le modèle parfait de la sainteté, lui, l’envoyé de Dieu, visage du Dieu très saint. » (Missel des dimanches 2022, p. 652)
Monition d’ouverture
Frères et sœurs, bonjour.
En ce jour de fête de tous les saints
connus et anonymes,
entrons joyeusement dans cette célébration
en pensant tout particulièrement
à ces femmes et ces hommes
que nous avons rencontrés
et que notre cœur est en droit
de chercher près de Dieu.
Que leur présence affûte nos oreilles
pour écouter la parole du Seigneur qui trace pour nous
le chemin du véritable bonheur
À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE
« Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! »
La première lecture nous parle des membres des tribus d’Israël et de
représentants de toutes les nations de la terre ; l’évangile met en scène
les disciples de Jésus et des foules nombreuses. Dans la deuxième lecture, l’Ancien s’adresse aux croyants des communautés johanniques en orientant leur regard vers le Père qui fait d’eux des vrais enfants de Dieu et des frères. À tous ceux qui cherchent le Seigneur sont offerts le salut et les béatitudes.
Homélie
Textes bibliques : Lire
C’est aujourd’hui la fête de tous ceux et celles qui sont dans la joie auprès de Dieu. Dans la première lecture, l’auteur de l’Apocalypse nous en fait un tableau enthousiasmant, extraordinaire. Il nous montre que la sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. C’est une grâce que Dieu prépare pour une multitude innombrable. Dieu la propose à tous ; nous sommes tous appelés à la sainteté. Malheureusement, certains résistent et n’accueillent cette grâce très précieuse de Dieu.
L’auteur de l’Apocalypse nous parle de 144 000 personnes qui proviennent de toutes les tribus d’Israël. Ce chiffre représente le très grand nombre de croyants qui forment le nouveau peuple de Dieu. Cette foule immense que nul ne peut dénombrer vient de tous les horizons, du monde juif mais aussi du monde païen. Au-delà des épreuves et des persécutions, ils découvrent le Christ, l’Agneau de Dieu “qui enlève le péché du monde”. Avec lui, le mal n’aura pas le dernier mot car l’Amour est plus fort que tout. Leur victoire est déjà la nôtre. Nous attendons le triomphe définitif du Christ sur le mal.
Cet amour de Dieu pour chacun de nous, c’est quelque chose d’extraordinaire. C’est saint Jean qui nous le dit dans la deuxième lecture. Dieu “a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes”. Mais la sainteté n’est pas quelque chose que nous pouvons acquérir par nos seule forces ni en accomplissant des performances spirituelles ; c’est Dieu qui nous la communique, même à nous pauvres pécheurs. Ce qui nous est simplement demandé, c’est d’avoir les mains et le cœur ouverts pour accueillir cet amour qui est en Dieu. C’est ainsi que nous pourrons vivre notre condition de fils. Nous vivons des situations difficiles, mais si nous nous attachons au Christ, rien ne peut nous séparer de son amour.
Aujourd’hui, l’Église nous invite donc à fêter tous ceux et celles qui ont réussi leur vie, ici-bas et dans l’autre monde. Dans l’Évangile, Jésus nous présente le chemin qui les a conduits au bonheur. Ce bonheur n’a rien à voir avec celui que le monde nous donne pour modèle. Beaucoup ne pensent qu’à celui des “personnes riches, belles, intelligentes, diplômées, pistonnées” (Denis Sonet). Au contraire, Jésus nous dit : “Heureux les pauvres de cœur… ceux qui pleurent… ceux qui sont persécutés pour la justice… les cœurs purs… les miséricordieux…” Ce message du Christ est proclamé aujourd’hui dans toutes les églises du monde entier. Il nous rejoint tous quand nous sommes rassemblés en son nom.
Pour beaucoup, le vrai bonheur c’est d’être riche et en bonne santé plutôt que pauvre et malade. Et pourtant, nous voyons bien que les richesses du monde ne suffisent pas à nous combler. Le seul qui peut vraiment nous combler et nous rendre heureux, c’est le Seigneur. En allant à lui et en le suivant, nous choisissons la meilleure part. Mais ce ne sera possible que si nous ne sommes pas accaparés par nos richesses. Ainsi, nous serons entièrement disponibles pour accueillir le salut de Dieu. Lui seul peut nous combler pleinement.
C’est ce chemin qui a été suivi par les saints que nous fêtons en ce jour. L’Église est fière de nous montrer tous ceux qui ont vécu au mieux l’Évangile des béatitudes. Nous pensons à tous ceux et celles qui ont marqué l’histoire humaine et chrétienne, les apôtres, les martyrs, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui. Mais la sainteté n’est pas offerte seulement à quelques élites. Elle est pour tous. Pour y parvenir, il suffit d’accueillir le Seigneur et de le laisser agir en nous. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie ; c’est par lui que nous allons au Père.
Cette fête nous rappelle une fois de plus que nous sommes tous appelés à devenir des saints. La tentation est grande de dire que “ce n’est pas pour moi pauvre pécheur”. Il faut le dire et le redire, elle est pour chacun de nous ; au ciel, il n’y a que des saints et des saintes. Certains ont été de grands pécheurs, mais ils ont accueillir le pardon de Dieu : pensons à Pierre qui avait renié le Christ, Paul qui avait persécuté les chrétiens, saint Augustin qui avait passé toute une partie de sa vie dans la débauche… Leur rencontre avec le Christ a complètement bouleversé leur vie. C’est ce qu’il veut aussi pour chacun de nous : il est capable de venir nous chercher très loin et très bas.
Alors en communion les uns avec les autres et avec tous les chrétiens du monde entier, nous chantons : “Dieu, nous te louons, Seigneur, nous t’acclamons dans l’immense cortège de tous les saints.”
Sources : Cahiers de Prions en Église, Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches année A (Albert Vanhoye), l’Évangile au Présent (Denis Sonet)
Télécharger cette homélie : Fête de tous les saints
2 novembre : Journée de prière pour les défunts
Prière universelle
Introduction
En cette fête de tous les saints,
élargissons notre prière aux attentes de nos frères.
Refrain Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce. Fais pa-
raître ton jour, que l’homme soit sauvé ! (CNA 552).
Intentions
« Voici une foule immense de toutes nations,
tribus, peuples et langues ».
Pour l’Église de ce temps ;
qu’elle annonce toujours l’heureuse nouvelle
du salut promis à tous, avec courage et persévérance.
« Nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons
n’a pas encore été manifesté ».
Pour les chefs des peuples et des nations ;
qu’ils travaillent avec droiture pour l’avènement
d’un monde plus fraternel.
« Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu ».
Pour tous les croyants ;
qu’ils œuvrent à la réconciliation
entre les peuples et les frères en guerre.
« Heureux êtes-vous si l’on vous persécute
à cause de mon nom ».
Pour les femmes et les hommes
qui sont moqués, humiliés,
exclus à cause de leur foi ;
qu’ils tiennent bon dans l’espérance.
Conclusion
Dieu dont la gloire est l’homme vivant,
daigne accueillir la prière de tes enfants
comme un cri de confiance
et donne au monde de goûter à ta joie.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.