JE T’ACCUSERAI AVEC TA MAMAN

UN jour un enfant de cinq ans est entré dans une pharmacie en courant et a dit au pharmacien :  » Monsieur, voici tout l’argent que j’ai. S’il vous plaît, donnez-moi un miracle. »
Le pharmacien, choqué, lui demanda, quel miracle il voulait et pour quoi.
Le petit garçon répondit : – Le médecin a dit que ma mère avait besoin d’un miracle pour guérir.
Voici tout l’argent que j’ai économisé pour acheter un vélo, mais j’aime plus ma mère et je veux qu’elle aille bien.
S’il vous plaît aidez-moi cet argent est-il suffisant ?
Le pharmacien, très ému, lui répondit qu’il n’avait pas ce « miracle ».
Puis il a ajouté que seul Jésus, le Fils de Dieu, a ce remède spécial et l’a invité à aller à l’église pour le lui demander.
L’enfant a couru comme la foudre jusqu’à l’église. Arrivé devant la croix près de l’autel et très pressé et crié il dit : Jésus tu as le miracle ! Je sais que tu es sur cette croix, que ça te fait mal et que tu n’as pas beaucoup de temps pour moi, mais le seigneur de la pharmacie m’a dit que le miracle pour guérir ma maman, tu l’as.
Voici tout l’argent que j’ai économisé pour un vélo. Je te donne tout mais s’il te plaît aide-moi.
Malheureusement Jésus n’a pas répondu un mot, c’est pourquoi l’enfant a crié :
Oh mon Dieu ! Si tu ne m’aides pas, je vais t’accuser avec ta mère et lui dire que tu ne veux pas m’aider. Allez Jésus stp je sais que tu aimes aussi ta maman comme j’aime la mienne aide moi donne moi le miracle dont ma maman a besoin Je promets de revenir le plus vite possible pour t’aider à descendre de la croix.
Le prêtre, qui avait entendu la conversation de l’enfant, s’est approché et l’a invité à parler doucement avec Jésus. Il lui a expliqué que le Christ l’écoute même s’il ne répond pas directement. Et l’enfant ferma les yeux et rapprocha ses petites mains et, entre les larmes, il répéta la même supplication à Jésus.
Touché par l’enfant, le Père l’a ramené à la maison. Le long de la rue de l’église là-bas, l’enfant expliqua au prêtre combien il aimait sa mère, lui dit que c’était tout ce qu’il avait et qu’on lui avait dit que seul Jésus avait le miracle qui pouvait la guérir.
Une fois à la maison, l’enfant a couru dans la chambre de sa mère et a trouvé le lit vide. C’est avec angoisse qu’il est sorti et l’a vue sortir de la cuisine et le petit garçon dit à sa maman : maman tu es debout ! Et la maman, lui dit : oui fils, le médecin que tu as appelé est venu me rendre visite m’a guéri, d’ailleurs il m’a dit de te saluer et m’a demandé de te dire qu’il aime beaucoup sa mère aussi
Fils, comment as-tu rencontré ce docteur ? Quel bon médecin.
Le prêtre qui contemplait ce miracle avec les larmes aux yeux dit à l’enfant : Jésus a répondu à ce que tu as demandé, et il est arrivé avant nous.
Rappelez-vous que Notre prière est toujours entendue par notre Dieu.

La canicule

Parler de la pluie et du beau temps peut nous paraître banal. Mais quand il faut supporter la forte chaleur, c’est autre chose. Dans de nombreux pays, c’est bien pire : la sècheresse y est telle qu’on y meurt de faim. C’est là que nous comprenons mieux l’importance de l’eau source de vie. Sans eau, c’est la mort, c’est le désert. Elle est un bien précieux qu’il nous faut préserver et économiser.

C’est vrai, nous souffrons tous de cette situation de nos cours d’eau et de nos champs. Mais n’y aurait-il pas une sècheresse encore plus dramatique ? Je veux parler de celle du cœur. Nous constatons tous la montée de la violence, du terrorisme, du racisme, de l’indifférence… Des hommes, des femmes des enfants meurent tous les jours sous les bombes en Ukraine, et dans de nombreux pays du monde. Des gens sont retenus en otage contre leur volonté. Des personnes âgées vivent seules chez elles et n’ont aucune visite. La sècheresse du cœur nous empêche souvent de nous ouvrir à leurs souffrances.

C’est là que, nous, chrétiens, nous comprenons mieux une chose : L’eau, source de vie, devient aussi un symbole. Elle est le signe du baptême, le signe de la vie que Dieu nous donne. Mais cette vie a besoin d’être alimentée. Il nous faut réentendre l’appel de Marie à Bernadette de Lourdes : « Allez boire à la fontaine ! » Une fille revenant d’un pèlerinage diocésain nous faisait part de sa réflexion : « J’ai mieux compris ce que signifie aller puiser à la source ». Nous avons tous besoin de temps forts de « ressourcement ». Il s’agit pour nous de puiser à la source de l’amour infini qui est en Dieu.

Oui, bien sûr, mais que diriez-vous de quelqu’un qui va puiser à la fontaine en tenant sa gourde à l’envers ? Elle ne se remplira jamais. Or c’est souvent ce qui se passe dans notre vie quand nous ne sommes pas vraiment réceptifs à l’amour de Dieu.

A la plage, les vacanciers sont nombreux. Ils se font bronzer, côté pile, puis côté face… Le soleil les transforme… Mais le cœur ne change pas. C’est le contact régulier avec le Seigneur qui nous transformera. Lui seul peut nous renouveler par son pardon, nous nourrir de sa parole et de son Eucharistie, nous faire vivre de sa vie.

« Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (Jean 4:14)

Père Jean Compazieu

Artisans de paix

Parler de paix dans notre monde, n’est-ce pas une utopie ? Tant de pays se font la guerre… de nombreux chrétiens sont persécutés à cause de leur foi… Des corrompus deviennent de plus en plus riches au détriment des plus pauvres… Des familles sont fâchées pour des questions d’héritage… D’autres sont détruites à cause de l’alcoolisme du papa ou de la maman… Des enfants et des jeunes sont victimes de harcèlement de la part de leurs camarades…

Un jour, on demandait à Mère Teresa par quoi il fallait commencer pour changer le monde. Elle a répondu : « Vous et moi ». On a trop tendance à dénoncer et à accuser les autres. Quand quelque chose ne va pas, on s’empresse de l’étaler sur les réseaux (pas très) sociaux. Mais cela ne change rien.

Et si nous revenions à l’Évangile ! Aux noces de Cana, ils n’avaient plus de vin. Et Marie l’a dit à Jésus : « Ils n’ont plus de vin. » Aujourd’hui, ce n’est plus le vin qui manque mais l’amour. Aujourd’hui comme autrefois, Marie le dit à Jésus : « Ils n’ont plus d’amour… Ils sont en grande souffrance… » Et s’adressant à chacun de nous, elle ne cesse de nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Elle est toujours là pour nous renvoyer à la Parole de son Fils.

Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes invités à puiser à la Source de cet amour qui est en Dieu. Cela passe par des temps de prière et d’accueil de l’Évangile. Ces moments sont importants car ils nous aident à changer le regard que nous portons sur le monde. Nous comprenons mieux que Jésus est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus.

C’est à cette conversion que nous sommes tous appelés : apprendre à regarder ce monde tel qu’il est avec le regard de Dieu, y être artisan de paix, le porter dans notre prière, y témoigner de la bonne nouvelle de l’Évangile… Nous demandons à Marie, Reine de la Paix, de nous aider à faire « tout ce qu’il nous dira ». Qu’elle nous accompagne chaque jour sur ce chemin de conversion.

Témoignage d’un grand malade

Né en 1952, marié en 1977, viticulteur-arboriculteur de profession, hyper dynamique de nature, je vivais heureux et croquais la vie à pleines dents.
Un jour, vers la fin de l’année 1985, j’avais 33 ans, j’ai commencé à être gêné pour utiliser un tournevis.
Six mois après j’étais en fauteuil roulant et, trois ans après, ne pouvant plus tenir ma tête, j’optais pour le lit… que je n’ai plus quitté depuis ce jour.
Aujourd’hui, je suis entièrement paralysé, trachéotomisé, branché à un appareil respiratoire et ne peux désormais remuer que les yeux.

Cette maladie, appelée « Sclérose Latérale Amyotrophique » (S.L.A.) ou « maladie de Charcot » entraîne une dégénérescence inexorable de tous les muscles et conduit rapidement le malade à une dépendance totale.

Par bonheur, je possède un ordinateur équipé d’un logiciel spécial qui me permet d’écrire avec les yeux. C’est grâce à cet équipement que je peux vous écrire aujourd’hui.

Le premier moment d’abattement passé, je me suis tourné vers le Ciel et j’ai demandé : pourquoi moi ? ? ?
Mon sort me paraissait injuste ; il y a tant de chômeurs professionnels… Tant d’individus sans foi ni loi… POURQUOI MOI ?

Je voulais comprendre… et j’ai compris !
J’ai compris qu’il m’avait fallu cette maladie pour me rendre compte que, comme beaucoup de monde, je me mettais la conscience tranquille en allant à la messe le dimanche mais qu’en fait, j’étais très loin de suivre la route du Seigneur.

Aujourd’hui, je suis entièrement paralysé, je ne peux remuer que les yeux mais je suis heureux :
– heureux de marcher à nouveau sur la route du Seigneur,
– heureux de vivre enfin en conformité avec mon idéal,
– heureux d’être modestement utile à mon Dieu.

Issu d’une vieille famille terrienne, catholique et pratiquante, ayant toujours eu la Foi, à l’annonce de ma maladie, je me suis jeté en elle avec le désespoir et la frénésie d’un naufragé sur une bouée de sauvetage…
Malgré l’extrême douleur des premières années : le désarroi dure tant que dure la descente aux enfers, j’ai maintenu ma confiance en Dieu…

La descente dure tant qu’il reste des muscles à immobiliser, à paralyser. A partir de là, quand on a touché le fond, quand la maladie ne trouve plus de quoi alimenter son appétit destructeur, on entre dans ce que nos éminents spécialistes appellent la phase terminale.
Il y a 17 ans que je suis en phase terminale, je m’y suis habitué et, au risque de vous surprendre, ma joie de vivre balayant ou occultant tous les inconvénients et contraintes liés à mon état, je suis heureux !

J’ai les idées bien en place et aucune envie de me plaindre !
Oserai-je dire : au contraire !…
Car cette maladie est, pour moi, une sanctification forcée… à la limite de l’injustice…
Gloire à Dieu !
Réaction au malheur incompréhensible pour la plupart, mais Dieu remplit ma vie et je ne manque de rien. Le bonheur serait il subjectif et totalement indépendant de toute jouissance humaine ?
Je laisse à chacun le soin de méditer cette pensée qui est une approche directe de l’influence permanente de Dieu dans nos vies, par une action à la fois permanente et imperceptible sur notre cœur, notre ressenti et nos évidences fondamentales…

Oui, la souffrance existe, aussi bien physique que morale mais il est écrit dans la Bible : Matthieu 11, 28-30
« Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi Je vous soulagerai.
Chargez-vous de Mon joug et mettez-vous à Mon école, car Je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes.
Oui, Mon joug est aisé et Mon fardeau léger. »

Je suis là pour en témoigner !… J’ai, bien souvent, remonté le moral de gardes-malades désespérées pour des peines légères et passagères mais j’ai moi-même rarement perdu le moral et je n’ai jamais perdu l’espoir parce que je n’ai jamais douté de l’Amour de Dieu.

Comment penser à l’euthanasie quand on a Dieu dans le cœur et quand aucune souffrance ne peut altérer notre confiance en Lui…
Les « sans Dieu » sont à plaindre car ils ne connaissent pas l’incommensurable bonheur de se sentir aimé de Dieu, ils ne peuvent pas imaginer le secours bien réel dont bénéficient les amis de Dieu dans l’épreuve.
Quand l’enfer se déchaîne contre nous, nous savons qu’il ne s’agit que d’une épreuve supplémentaire, destinée à tester notre Foi et notre confiance envers le Tout-Puissant, Créateur de tout ce qui est…

Il faut savoir que nous avons été créés par un débordement de l’Amour Infini de Dieu et que toutes nos souffrances sont nécessaires à notre purification, pour la préparation de notre Éternité bienheureuse dans la Gloire de Dieu.

Oui, quand l’enfer se déchaîne contre nous, nous accentuons notre prière, nous implorons le Ciel et nous gardons confiance… alors que les « sans Dieu », dans la même situation, désespèrent, appellent la mort et revendiquent le droit à mourir.
Ils appellent ça « mourir dans la dignité » ! Ne s’agit il pas plutôt de désespoir et de lâcheté ?
Ce qui est grave, parce qu’irréversible, c’est qu’ils refusent la Volonté Divine qui est Lumière et se précipitent dans la mort qui est ténèbres.
Dieu respectera leur choix, leur libre arbitre, et les laissera aller dans les ténèbres éternelles puisque telle est leur volonté, libre et délibérée.

Alors que celui qui accepte et offre sa souffrance se met en phase avec la Volonté Divine parce qu’il fait preuve d’humilité, d’obéissance, de soumission, de confiance et d’amour envers notre Créateur et Rédempteur.
La souffrance acceptée et offerte purifie notre âme, constitue une protection contre l’enfer et fait office de sauf conduit pour le purgatoire dont elle peut réduire sensiblement la durée.

L’euthanasie est donc criminelle à double titre : pour le temps et pour l’Éternité. Par son refus radical de la Volonté Divine elle est un billet pour l’enfer.

Il en est de même pour l’avortement. La culpabilité de l’avorteuse est même bien pire car, pour un confort égoïste, elle ôte la vie à son propre enfant qui possède déjà une âme immortelle et vivra donc éternellement dans le Ciel en qualité de martyr de sa propre mère.

Mais il est IMPORTANT de savoir que Dieu pardonne au pire des criminels qui implore son pardon avec un repentir sincère.
Chacun peut donc décider de revenir à Dieu à tout moment mais, en nos temps troublés,
il serait quand-même prudent de ne pas attendre.

En conclusion, qu’importe notre vie actuelle, offrons la joyeusement à la Divine Justice, soyons des amis fidèles de notre Dieu d’Amour et de Miséricorde, des esclaves de l’Amour, car nous savons que nous passerons l’Éternité dans Sa Gloire et que la Vision Béatifique chavirera perpétuellement notre cœur dans le ravissement et dans l’extase.

Pierre PANIS.

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Guérison d’un muet par l’Eucharistie

Le jour de Pâques 1461, l’église paroissiale Saint-Barthélémy de La Rochelle (France, Charente-Maritime) est bondée. Parmi les fidèles, Bertrand Leclerc, 8 ans, fils d’une famille bourgeoise connue, observe les préparatifs de la messe pascale.

Totalement muet, le garçon souffre aussi de troubles auditifs graves depuis que, âgé alors d’un an, sa nourrice perdit l’équilibre un soir d’orage et tomba lourdement sur le sol, entraînant l’enfant dans sa chute. Sa tête heurta un meuble. Depuis lors, son état reste stationnaire. Ses parents le conduisent souvent à l’église dans l’espoir que Dieu le guérisse.

Au moment de la communion, sa mère le prend dans ses bras et avance vers le célébrant. Elle désire que son fils communie.

Mais le curé s’y refuse car, avance-t-il, Bertrand ne s’est pas confessé au préalable. Madame Leclerc devient triste à l’idée que son fils malade soit ainsi écarté de la communion. Elle demande à une paroissienne à côté d’elle de s’occuper de son fils une seconde. Elle s’agenouille près du prêtre, les mains jointes, en le suppliant d’accepter.

Ému de ce geste, le prêtre accède à la requête de la mère. Ce dernier se met à genoux et reçoit le « précieux corps de Notre Seigneur ».

Mais quelque chose d’anormal se passe. Bertrand ne se relève pas, comme ses parents lui ont appris à le faire après la communion. Il demeure agenouillé, le regard braqué sur l’autel de l’église. La mère retient son souffle en voyant les traits du visage de son fils changer. Une joie soudaine semble avoir envahi sa personne. Celui qui était souffrant l’instant d’avant, rayonne mystérieusement.

Le prêtre esquisse un geste en sa direction pour le faire se relever. A ce moment, chacun entend distinctement l’enfant prononcer les mots suivants, les premiers dans sa bouche depuis sa naissance : « Adjutorium nostrum in nomine Domini ! » (« Notre secours est dans le nom du Seigneur ! ») : le psaume 103 !

Madame Leclerc demande à Bertrand : « Tu as parlé ?

— Oui, maman, il faut remercier Dieu ! »

Informé, le clergé diocésain se précipite à l’église Saint-Barthélémy et entonne un Te Deum pour cette guérison inespérée.

Jusqu’à la fin, Bertrand a mené une vie chrétienne exemplaire. Sa mort a été édifiante : il invoqua le nom du Seigneur et celui de Marie, en tenant un crucifix entre ses mains.

Convaincu de l’authenticité du miracle, Mgr Louis Rouault de Ganaches, évêque de Maillezais, d’où dépendait La Rochelle, encourage les fidèles à se rendre dans l’église Saint-Barthélémy et charge son clergé de les recevoir.

Jusqu’à l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, la paroisse célébrait le « miracle du muet » chaque lundi de Pâques. La papauté avait accordé des indulgences à ceux qui participaient à cette fête. Un manuscrit, enchâssé dans un tableau accroché dans l’église, relate les faits.

L’équipe Marie de Nazareth
Source : d’après abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharistie, 1981, p. 61-62.

La prière de Jésus

L’évangile nous entraîne très loin dans l’apprentissage de la prière. C’est Jésus lui-même qui nous donne l’exemple. Il prie souvent et longuement. Il lui arrive parfois d’y passer des nuits entières. le plus merveilleux c’est qu’il veut nous associer tous à sa prière. C’est important car elle nous permet d’entrer dans une relation toujours plus forte et toujours plus profonde avec Dieu.

Dans la prière que Jésus nous enseigne, tout est dit sur notre relation à Dieu et aux autres. Il nous apprend à nous tourner vers lui comme vers un Père plein de tendresse. Les premières demandes nous disent que nous devons nous préoccuper du règne de Dieu, de sa gloire et de sa volonté. C’est ce qu’il y a de plus important : « Que ton nom soit sanctifié… » C’est dans notre vie et dans notre monde que la sainteté de Dieu doit être manifestée. À travers ces demandes nous exprimons notre reconnaissance au Père qui nous comble de son amour. Notre réponse doit être celle d’un amour qui cherche le triomphe de son règne.

La seconde partie du Notre Père concerne nos besoins et ceux de notre monde. C’est avec confiance que nous demandons à Dieu le pain dont nous avons besoin chaque jour. Nous pensons bien sûr à la nourriture matérielle qui nous est nécessaire pour vivre. Mais saint Cyprien nous rappelle que le pain le plus essentiel c’est l’Eucharistie. Nous devons souhaiter que les chrétiens se nourrissent souvent de ce pain pour être transformés par le Christ. C’est là qu’ils trouveront toute la lumière et la force de sa grâce.

« Pardonne-nous nos offenses… » Dieu se montre Père quand son pardon libère nos cœurs et nous fait revivre. Et si nous demandons le pardon, c’est parce que nous-mêmes, nous avons appris à pardonner à nos frères. « Ne nous laisse pas entrer en tentation… » Cette tentation c’est celle du désespoir, c’est quand nous pensons que Dieu nous abandonne. Jésus nous apprend à nous tourner vers le Père pour lui demander de nous libérer de ce mal qui cherche à nous détruire.

C’est dans la prière que nous trouvons la vraie joie. C’est par elle que nous trouvons le courage d’aimer comme Jésus et avec lui. C’est elle qui rendra notre vie digne de Dieu et féconde. Oui, Seigneur, apprends-nous à prier. Apprends-nous à nous tourner vers notre Père avec confiance et avec persévérance. Amen

Tu aimeras

Quel est le premier de tous les commandements ? Pour comprendre la question, il faut se rappeler que dans la Bible, on a relevé 613 commandements, 365 défenses et 248 commandements positifs. La fidélité jusque dans les plus petits détails était une preuve d’amour. Mais dans tout commandement, il y a des priorités. Quel est le premier de tous ? La réponse de Jésus est claire et elle englobe toute la vie : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » L’amour de Dieu et l’amour du prochain ne font qu’un.

Aimer Dieu, c’est lui donner la première place dans notre vie. Cet amour doit nous engager totalement. Mais ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est qu’il nous a aimés le premier. Il a fait le premier pas vers nous. Tout l’évangile est un témoignage de ce Dieu qui n’a jamais cessé de nous aimer malgré nos faiblesses et nos infidélités. Nous savons en effet que nos capacités à aimer sont blessées. Mais ce commandement est là pour nous remettre sur la bonne voie. Quand nous reconnaissons que nous avons trahi cet amour, nous pouvons toujours revenir vers le Seigneur, lui demander pardon et implorer son secours. Il est toujours là pour nous relever et nous aider à reprendre la route.

L’amour du prochain est la conséquence de celui que nous avons pour Dieu. Tout d’abord, nous devons nous entendre sur le sens du mot « prochain ». C’est celui dont je me fais proche, celui que je prends le temps de rencontrer et d’écouter. Tout près de nous, des personnes peuvent se trouver en situation de détresse. Trop souvent, nous passons à côté sans les voir. Un chrétien ne peut qu’aimer les autres, surtout quand il songe qu’ils sont comme nous fils du même Père, qu’ils sont nos frères en Jésus Christ.

L’Évangile est là pour nous ramener au cœur de la foi. L’authentique amour a sa source en Dieu. Jésus nous l’a prouvé en le signant de sa mort sur la croix. Mais pour qu’il soit vrai, il y faut la réciprocité, il faut une réponse de notre part. C’est comme dans un couple. Chacun attend une preuve d’amour de l’autre, quelque chose qui l’engage tout entier. Dieu fait sans cesse le premier pas vers nous. Mais rien ne se passera si nous ne faisons pas le second vers lui.

Si nous voulons apprendre à aimer à la manière de Dieu, c’est vers lui que nous nous tournons. Nous avons sans cesse besoin de puiser à la source de cet amour dans lequel nous avons été plongés au jour de notre baptême. Nous lui confions tous ceux que nous aimons et tous ceux que nous n’aimons pas assez. Notre prière est aussi une manière de les aimer encore plus. Demandons au Seigneur de nous apprendre tous les jours à aimer comme lui et avec lui.

Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église

Le lundi de la Pentecôte, nous avons fêté la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. La Bible nous montre que Marie a eu un rôle très important dans la vie de l’Église. Elle était présente au Cénacle. Elle a prié avec les apôtres qui imploraient l’Esprit Saint. Dès sa naissance, l’Église est conduite maternellement par la Vierge Marie : “Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie, la Mère de Jésus (Actes 1, 14) Prier d’un même cœur, c’est ce que doit faire toute assemblée ; avec Marie et avec les apôtres, nous sommes la même Église. Marie est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme aux noces de Cana, elle ne cesse de nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira.” Cette fête d’aujourd’hui voudrait nous ramener à quelque chose d’essentiel : l’Église ne peut se passer de la prière. Elle est aussi nécessaire que l’oxygène l’est au corps. C’est vrai, si la prière devait cesser dans l’Église, celle-ci étoufferait aussi sûrement que le corps qui manquerait d’oxygène. Et quand nous parlons de l’Église, ce n’est pas seulement l’institution : l’Église c’est chacun de nous ; nous en sommes les membres. Si nous ne prions pas, nous étouffons la présence de Dieu en nous. Prendre au moins quelques minutes pour prier chaque jour, ce n’est pas du temps perdu. Se rassembler le dimanche à l’église est absolument essentiel. Le concile Vatican II nous l’a rappelé à sa manière : “L’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.” La prière permet à l‘Esprit Saint de s’infiltrer en nous, dans notre intelligence et notre cœur. C’est comme un goutte-à-goutte qui nous permet de recevoir la vie de Dieu. Elle nous entraîne à vivre de plus en plus au rythme de Dieu. Elle nous débarrasse progressivement des obstacles qui encombrent notre cœur et notre esprit. Ces obstacles, nous les connaissons bien : ils s’appellent orgueil, égoïsme, mensonge, préjugés, violences, jugement des autres. La prière nous permet de retrouver peu à peu la présence de Dieu en nous. L’Église est née de la prière du Christ et de celle des apôtres. C’est aussi par notre prière que l’Église continue à naître chaque jour. En fait, ce n’est pas nous qui prions mais le Christ en nous. Il reste entièrement tourné vers le Père et vers les disciples. Il nous apprend à ne pas rapetisser la prière au niveau de nos seuls besoins personnels et familiaux. Quand nous prions, c’est l’air d’en haut que nous respirons. Et Marie est là pour présenter notre prière à Dieu. Elle ne cesse jamais d’intercéder pour nous et pour le monde. L’Évangile vient nous rappeler un message de la plus haute importance : “Près de la croix de Jésus, se tenait Marie, sa mère… et le disciple que Jésus aimait.” Ce disciple, c’est Jean ; c’est aussi chacun de nous. Nous sommes tous les disciples bien-aimés de Jésus. Il nous confie à Marie et il nous la confie. Jésus et Marie s’aiment tellement qu’ils partagent tous deux le même amour pour tous les hommes. Le disciple préféré de Jésus est devenu aussi l’enfant préféré de Marie. C’est cette maman que Jésus nous donne pour qu’elle fasse pour nous ce qu’elle a fait pour lui. Nous pouvons tous nous réfugier auprès d’elle. Quand nous faisons appel à elle, elle accourt. Son amour ne nous fera jamais défaut. En même temps, Jésus nous confie sa Mère et il nous demande de la prendre chez nous. Nous sommes invités à l’accueillir chez nous avec respect et surtout beaucoup d’amour. N’hésitons pas à lui ouvrir la porte de notre vie et de notre cœur, même si le ménage n’est pas bien fait. Elle n’a pas peur des situations compliquées. Elle ne cherche qu’à dénouer les nœuds qui font obstacle à notre union à Dieu. Marie est le plus sûr chemin pour apprendre à connaître et aimer Jésus. Qu’elle soit toujours avec nous pour en être les messagers

Esprit de Pentecôte

La fête de la Pentecôte marque la fin du temps Pascal. C’est le début du temps de l’Église. Les apôtres se trouvaient enfermés au Cénacle ; ils sont poussés dehors par l’Esprit Saint pour proclamer les merveilles de Dieu. Saint Luc nous décrit cet événement dans un langage très imagé. Il nous parle de vent et de feu. Comme un vent violent l’Esprit Saint emporte la peur des apôtres. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres et illumine leur nuit. C’est une opération radicale qui s’opère dans les disciples. Ils pourront désormais proclamer dans toutes les langues les merveilles de Dieu. Et la première de ces merveilles c’est la résurrection du Christ. Ils ne craignent plus de l’annoncer au devant même de ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.

Ce qui est merveilleux, c’est de voir que tous ces gens rassemblés autour des apôtres les comprennent dans leur langue maternelle. Il n’y a plus ni grecs ni juifs, ni Crétois ni arabes. L’important n’est pas de parler latin (la langue officielle de l’Église) : c’est dans ma langue, avec les mots de ma maman que j’entends la bonne nouvelle. Évangile parle ma langue et il me parle. Il est offert à tous, aux adolescents comme aux scientifiques, aux banlieusards, aux africains et à tous les autres. Il leur dit des mots que chacun peut comprendre. Fini le jargon d’un autre siècle, d’une autre culture, les mots qu’il faut expliquer longuement avant de les comprendre.

Ce nouveau langage de l’Évangile, c’est celui de l’amour. Et il doit être celui de tous les disciples du Christ. Cela se comprend : L’Esprit de Dieu, c’est l’Amour personnifié. Saint Jean nous le dit à sa manière : “Dieu est Amour”. Au matin de la Pentecôte, les apôtres ont été remplis de l’Esprit Saint. L’amour qui est en Dieu les a envahis. Il en est de même pour nous chrétiens baptisés et confirmés : notre capacité d’amour est habitée par l’amour même de Dieu. Nous sommes créés à l’image de Dieu et appelés à lui ressembler. Et constamment, nous sommes en train d’être modelés par lui à son image. Notre ressemblance avec lui s’affine de plus en plus à mesure que nous laissons l’Esprit de Dieu nous transformer.

Cette image de Dieu est souvent salie par notre péché et celui du monde. Les actes de violence, le racisme, la haine et l’égoïsme sous toutes ses formes sont bien présents. Il y a parfois de quoi se décourager et en avoir la nausée. Mais c’est là, quand tout va mal que nous devons nous tourner encore plus vers le Seigneur et le supplier. En communion les uns avec les autres, nous faisons monter vers lui cette prière : “O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.” Cet Esprit d’amour vient nous rappeler que le mal n’aura pas le dernier mot. C’est le feu de l’Amour qui vaincra la mort et le péché.

C’est de cela que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. Nous avons à lui dire que Dieu l’aime et qu’il veut le guérir et le sauver. En venant à l’Eucharistie le dimanche, nous accueillons cet amour qui est en Dieu pour le communiquer autour de nous. L’Évangile insiste sur cette nécessité absolue de demeurer dans l’amour du Christ. Il nous rappelle le lien profond entre cet amour que nous devons avoir pour le Christ et celui de nos frères : “Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements”. Son commandement, nous le connaissons, c’est de nous aimer les uns les autres. L’amour de Dieu et l’amour des autres sont inséparables. On peut même dire que notre amour pour Dieu se mesure à la qualité de celui que nous avons pour nos frères. “Si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas?” (Jean 4. 20)

L’Evangile de Saint Jean nous dit aussi que l’Esprit Saint est un “défenseur”. Nous en avons bien besoin, mais pas devant Dieu car Dieu est amour. Nous n’avons donc pas à avoir peur de Dieu. Si nous avons besoin d’un défenseur, d’un avocat, c’est devant nous-mêmes, devant nos réticences à nous mettre au service des autres. Souvent nous disons : “Je ne suis pas capable… je suis trop jeune… ou trop vieux…” Le défenseur est là pour plaider en nous la cause des autres. C’est nous qu’il vient défendre. C’est à nous de nous laisser modeler tout au long de notre vie à l’image de Dieu.

Ensemble nous le prions
“Esprit de Pentecôte, Souffle de Dieu,
Vois ton Église aujourd’hui rassemblée,
Esprit de Pentecôte, Souffle d’amour,
Emporte-nous dans ton élan,
Emporte-nous dans ton élan.”

Le pont de l’Ascension

Quarante jours après Pâques, nous fêtons l’Ascension de Jésus ressuscité. C’est le jour où il disparaît au regard de ses apôtres. Comme eux, nous avons notre regard tourné vers le ciel. Mais en même temps, nous ne devons pas oublier de regarder vers la terre ; c’est le message de l’ange aux apôtres : “Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ?” En d’autres termes, nous chrétiens, nous sommes “citoyens du ciel” ; nous marchons ici-bas vers notre patrie définitive. Oublier notre foi au Christ ressuscité serait pour nous un aveuglement mortel. Mais cela ne doit pas nous faire négliger la mission confiée par le Christ : “Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples…”

A la suite des apôtres, nous sommes envoyés pour proclamer la bonne nouvelle à toute la création. Le jour de l’Ascension, c’est le temps de l’Église qui commence. Ce que Jésus a fait, l’Église doit le continuer. Il a pardonné ; l’Église pardonne par le sacrement de la réconciliation. Jésus a donné l’Esprit Saint ; l’Église le donne par le sacrement du baptême, celui de la confirmation et celui de l’Ordre. Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls. Jésus reste avec nous. Le principal travail, c’est lui qui le fait dans le cœur des hommes.

En venant à l’église, nous nous imprégnons de l’amour qui est en Dieu ; puis nous sommes envoyés pour le communiquer autour de nous. Le monde doit pouvoir découvrir en nous quelque chose de l’amour passionné de Dieu pour tous les hommes. Il est important que notre cœur soit de plus en plus accordé à son infinie tendresse pour l’humanité. Alors, ne perdons pas une minute. C’est à chaque instant que nous avons à rayonner de cette lumière qui vient de lui.

Cette fête vient donc nous rappeler le but de notre vie. Nous avons pris l’habitude de parler du “pont de l’Ascension”. Quatre jours de congé, c’est très apprécié. Mais en parlant de pont, on ne croyait pas si bien dire. Avec Jésus, l’Ascension est un pont qui nous permet de passer d’une rive à l’autre ; nous sommes en marche vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume des cieux ; c’est là qu’il veut rassembler tous les hommes. C’est cette bonne nouvelle que nous avons à annoncer aux hommes et aux femmes de notre temps. Rien ne doit l’arrêter. Les violences, les guerres, les catastrophes n’auront pas le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.