Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église.

Le lundi de la Pentecôte, nous avons fêté la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. La Bible nous montre que Marie a eu un rôle très important dans la vie de l’Église. Elle était présente au Cénacle. Elle a prié avec les apôtres qui imploraient l’Esprit Saint. Dès sa naissance, l’Église est conduite maternellement par la Vierge Marie : “Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie, la Mère de Jésus (Actes 1, 14)

Prier d’un même cœur, c’est ce que doit faire toute assemblée ; avec Marie et avec les apôtres, nous sommes la même Église. Marie est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme aux noces de Cana, elle ne cesse de nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira.” Nous sommes ramenés à quelque chose d’essentiel : l’Église ne peut se passer de la prière. Elle est aussi nécessaire que l’oxygène l’est au corps.

C’est vrai, si la prière devait cesser dans l’Église, celle-ci étoufferait aussi sûrement que le corps qui manquerait d’oxygène. Et quand nous parlons de l’Église, ce n’est pas seulement l’institution : l’Église c’est chacun de nous ; nous en sommes les membres. Si nous ne prions pas, nous étouffons la présence de Dieu en nous. Prendre au moins quelques minutes pour prier chaque jour, ce n’est pas du temps perdu. Se rassembler le dimanche à l’église est absolument essentiel. Le concile Vatican II nous l’a rappelé à sa manière : “L’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.”

La prière permet à l’Esprit Saint de s’infiltrer en nous, dans notre intelligence et notre cœur. C’est comme un goutte-à-goutte qui nous permet de recevoir la vie de Dieu. Elle nous entraîne à vivre de plus en plus au rythme de Dieu. Elle nous débarrasse progressivement des obstacles qui encombrent notre cœur et notre esprit. Ces obstacles, nous les connaissons bien : ils s’appellent orgueil, égoïsme, mensonge, préjugés, violences, jugement des autres. La prière nous permet de retrouver peu à peu la présence de Dieu en nous. L’Église est née de la prière du Christ et de celle des apôtres. C’est aussi par notre prière que l’Église continue à naître chaque jour.

En fait, ce n’est pas nous qui prions mais le Christ en nous. Il reste entièrement tourné vers le Père et vers les disciples. Il nous apprend à ne pas rapetisser la prière au niveau de nos seuls besoins personnels et familiaux. Quand nous prions, c’est l’air d’en haut que nous respirons. Et Marie est là pour présenter notre prière à Dieu. Elle ne cesse jamais d’intercéder pour nous et pour le monde.

L’Évangile vient nous rappeler un message de la plus haute importance : “Près de la croix de Jésus, se tenait Marie, sa mère… et le disciple que Jésus aimait.” Ce disciple, c’est Jean ; c’est aussi chacun de nous. Nous sommes tous les disciples bien-aimés de Jésus. Il nous confie à Marie et il nous la confie. Jésus et Marie s’aiment tellement qu’ils partagent tous deux le même amour pour tous les hommes. Le disciple préféré de Jésus est devenu aussi l’enfant préféré de Marie.

C’est cette maman que Jésus nous donne pour qu’elle fasse pour nous ce qu’elle a fait pour lui. Nous pouvons tous nous réfugier auprès d’elle. Quand nous faisons appel à elle, elle accourt. Son amour ne nous fera jamais défaut. En même temps, Jésus nous confie sa Mère et il nous demande de la prendre chez nous. Nous sommes invités à l’accueillir chez nous avec respect et surtout beaucoup d’amour.

N’hésitons pas à lui ouvrir la porte de notre vie et de notre cœur, même si le ménage n’est pas bien fait. Elle n’a pas peur des situations compliquées. Elle ne cherche qu’à dénouer les nœuds qui font obstacle à notre union à Dieu. Marie est le plus sûr chemin pour apprendre à connaître et aimer Jésus. Qu’elle soit toujours avec nous pour en être les messagers.