Depuis son plus jeune âge, petit Pierre partait avec son grand-père pour de longues promenades en forêt.
Mais, depuis quelque temps, grand-père marche moins vite. La canne lui est devenue une aide dont il ne peut plus guère se passer. Petit Pierre s’inquiète : grand-père lui dit alors : « C’est normal, mon bonhomme, bientôt je pourrai cueillir ma dernière fleur. Elle commence à pousser. »
L’hiver est venu et grand-père n’est plus guère sorti que dans le jardin. Un jour il a regardé, pensif, ses rosiers : «Tu sais mon garçon, la mort n’existe pas. Regarde ces rosiers, tu les crois morts; eh bien, au printemps, tu les verras bourgeonner. Pour nous c’est la même chose. », et il a ajouté : « Je vais te dire un secret : bientôt je cueillerai ma dernière fleur. Ce sera la plus belle, celle de Pâques. Je pourrai l’offrir au Seigneur. »
Petit Pierre n’a pas très bien compris. Mais, au printemps suivant, sa mère est venue le chercher précipitamment à l’école après avoir parlé à voix basse à l’instituteur. A la maison, quand il est entré dans la chambre aux volets clos, grand-père semblait se reposer, et petit Pierre s’est souvenu : «Ne pleure pas, maman, dit-il, grand-père vient de cueillir sa plus belle fleur de Pâques ; il est allé l’offrir au Seigneur, il est ressuscité aussi avec Jésus. »
Alléluia! Alléluia