6ème dimanche du temps ordinaire

Dimanche de la Santé

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En ce dimanche de la santé, la 1ère lecture et l’Évangile nous parlent de ces gens qui sont atteints par la lèpre. Cette maladie contagieuse était considérée comme la conséquence du péché. C’était une raison de plus pour s’en éloigner. Pour éviter toute contamination, les lépreux devaient être tenus à l’écart. Ils vivaient entre eux dans la souffrance de l’exclusion, sans domicile et sans revenu.

En lisant ces textes bibliques, nous pensons à toutes les personnes malades et handicapées qui vivent en marge de la société et qui souffrent de la solitude. Mais ce dimanche de la santé est aussi destiné à rendre visible l’ensemble des soignants, les chercheurs, les aidants, les visiteurs des malades, les aumôneries et toutes les associations qui prennent en charge les personnes malades, âgées ou handicapées.

Ce service auprès des plus fragiles n’est pas que l’affaire de quelques uns. Il nous concerne tous. Et pour remplir cette mission c’est vers le Christ que nous nous tournons. L’Évangile de ce jour nous montre qu’il se préoccupait de tous les exclus. C’était même sa priorité. Avec lui, le mal n’a pas le dernier mot. Il ne craint pas de braver les interdits en touchant le lépreux. Cette liberté qu’il prend trouve sa source dans son amour pour Dieu et pour le prochain. C’est un amour sans frontière qui ne craint pas de bousculer les règlements. C’est ainsi qu’un jour, il guérit un infirme le jour du Sabbat. Il explique à tous que le Sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. C’est dans le même esprit que saint Augustin donne ce conseil : “Aime et fais ce que tu veux.” La liberté est servante de l’amour. C’est l’amour qui la rend authentique et vraie.

Quand l’amour n’est entravé par rien ni personne, c’est lui qui devient contagieux. Et c’est ce qui arrive. Non seulement Jésus n’est pas contaminé par la lèpre mais c’est lui qui contamine le lépreux. L’humanité de Jésus est porteuse de vie divine. Elle est instrument du salut. Sa sainteté agit dans toute la race humaine. En touchant le lépreux, il met sa chair saine en contact avec la chair pourrie de l’excommunié.

Du coup, c’est cette humanité qui est contaminée par la vie, la santé et la sainteté de Dieu. La contagion est inversée. Elle a joué dans le sens contraire. C’est la santé qui met en péril la maladie, la vie qui contamine la mort. L’amour l’emporte sur la haine. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner en allant vers les plus fragiles. Comme ce lépreux, tous peuvent s’approcher de Jésus et le supplier : “Seigneur, prends pitié !” Et il sera toujours là pour nous dire : “Je le veux, sois purifié.”

L’homme a donc été purifié. Sa lèpre a disparu. Il ne sera plus un exclu. Son être profond est réorienté et réhabilité. Il ne lui reste plus qu’à rencontrer le prêtre pour être réintégré dans sa communauté. Le grand message de cet Évangile c’est un appel à nous laisser toucher par cet amour infini du Christ. Devant lui, nous nous reconnaissons défigurés par le péché. Mais il ne se lasse jamais de nous accueillir et de nous pardonner. Son amour pour nous dépasse infiniment tout ce que nous pouvons imaginer.

En lisant cet Évangile, nous comprenons que Jésus a pris la place du lépreux. Il prend notre place mais pas notre lèpre. Au jour de sa Passion, il prendra la place de Barabbas. Désormais c’est lui qui se trouve dans l’univers des lépreux, dans les lieux déserts. Un jour, il sera rejeté de tous ; on le conduira hors de la ville et on le fera mourir sur une croix. Mais son amour est bien plus fort que la mort et le péché. C’est cette victoire que jour célébrons le jour de Pâques.

L’Évangile de ce dimanche nous apprend à nous tourner vers le Seigneur et à nous laisser toucher par son amour infini. Et il nous envoie vers les autres en nous recommandant de nous aimer les uns les autres « comme il nous a aimés » (autant qu’il nous a aimés). C’est à notre amour des plus fragiles que nous serons reconnus comme ses disciples

Saint Paul a passé une partie de sa vie à persécuter les chrétiens. Mais il s’est laissé toucher par lui sur le chemin de Damas. Il s’est efforcé de l’imiter. Avec lui, la bonne nouvelle a été annoncée à tous ceux qui étaient loin de Dieu. Les païens sont introduits dans la communauté au même titre que les autres. Comme Paul et bien d’autres après lui, nous avons à réorienter notre vie vers le Christ. Le Carême qui s’annonce pour mercredi prochain nous donnera l’occasion de nous mettre en chemin et de tomber à genoux. Nous ferons nôtre cette prière : “Si tu le veux, tu peux me purifier”. Oui, que toute notre vie soit imprégnée de ton amour afin que nous puissions le communiquer à tous, en particulier aux plus fragiles. Amen

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