La Bonne Nouvelle pour tous
Pistes pour l’homélie
Textes bibliques : Lire
Le livre de Jonas nous introduit dans la liturgie de ce 3ème dimanche du Temps ordinaire. Il nous raconte l’histoire de cet homme envoyé à Ninive pour lui annoncer que son péché entraînera sa destruction. Ninive est en Irak. Ce pays est déjà le pire ennemi d’Israël ; il l’avait écrasé d’une manière implacable. Après bien des aventures, Jonas va s’acquitter de cette mission que Dieu lui a confiée. Il y va avec la peur au ventre car il craint de se faire massacrer. Mais les choses ne se passent pas comme il l’avait prévu.
Jonas croyait assister à la destruction de cette ville. Mais les gens se sont convertis et la ville n’a pas été détruite. Le seul qui n’est pas converti, c’est Jonas lui-même. Il n’avait pas compris que Dieu aime tous les hommes. Il est le Dieu de l’univers, y compris des étrangers. Sa présence n’est pas limitée à un lieu, un pays ni à une religion. Elle est universelle. Ceux que nous considérons comme des païens sont parfois plus prêts que nous à écouter la Parole de Dieu. Aujourd’hui encore, des gens qui sont très loin de l’Église décident de se convertir à Jésus Christ. Pendant ce temps, d’autres qui sont imbus de leurs connaissances et de leurs certitudes refusent de bouger.
L’apôtre Paul a vécu cette conversion. Au départ, il était un persécuteur acharné des chrétiens. Mais sa rencontre avec le Christ l’a complètement transformé. Aujourd’hui, il vient nous rappeler que l’avenir tout proche de l’homme est dans le Christ ressuscité. Il nous recommande de prendre nos distances par rapport aux biens qui passent. C’est important car nous risquons d’être prisonniers de ce que nous vivons actuellement. Avec le Christ, le Royaume de Dieu est déjà inauguré. Il n’est pas encore pleinement accompli, mais il est déjà là. La vraie priorité c’est d’être entièrement tourné vers la rencontre définitive avec le Christ.
L’Évangile nous montre Jésus qui prêche la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Tout commence en Galilée. Cette région dont on disait qu’il ne pouvait sortir rien de bon est devenue un carrefour des païens, une terre de ténèbres et de débauche. Tout comme Jonas, Jésus se rend vers ce lieu de perdition. Mais au lieu d’annoncer la catastrophe, il lance un appel pressant : “Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle. Le Royaume de Dieu est tout proche.” En Jésus, c’est Dieu qui vient à notre rencontre pour nous sauver. Il veut nous communiquer son amour ; il nous demande d’éliminer tous les obstacles qui nous détournent de lui.
Pour embraser le monde, Jésus fait appel à des hommes et des femmes. L’Évangile nous raconte la vocation des premiers apôtres. Il ne les choisit pas parmi les notables du temple mais parmi de simples pécheurs. Ces hommes surpris dans leur travail laissent tout tomber ; ils se mettent à suivre Jésus. Pour André, Simon, Jacques et Jean, c’est le début d’un grand amour. Ils vont accueillir la bonne nouvelle et toute leur vie en sera transformée.
Comme ces apôtres, comme Paul et comme Jonas, nous sommes tous appelés par le Seigneur. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés pour être témoins et messagers de l’Évangile. Tout commence par une conversion de chaque jour. Tout au long des siècles, les grands témoins de la foi ont été des pécheurs pardonnés. Pensons à Pierre qui a renié le Christ, Paul qui a persécuté les chrétiens, Saint Augustin qui a vécu une partie de sa vie dans le désordre et bien d’autres. Étant libérés de toute entrave, ils ont proclamé la joyeuse nouvelle. Ils l’ont annoncée à l’humanité captive du péché et de la mort. Ils ont compris que notre Dieu est un Dieu libérateur et sauveur. C’est de cela qu’ils ont témoigné.
Cette mission comporte des risques. Nous vivons dans une société qui n’aime pas entendre parler de Dieu ni de Jésus. Mais la bonne nouvelle doit être annoncée à tous car Dieu veut le salut de tous les hommes. Face à l’incroyance, la mal-croyance ou l’indifférence, nous ne pouvons pas rester passifs. Notre pape François nous recommande de sortir vers les “périphéries” pour y annoncer le message du Christ. L’Église ne peut vivre qu’en partant pour la “Galilée”. C’est là que vivent ceux qui paraissent les plus éloignés de Dieu. Le Christ compte sur nous pour être témoins et messagers du Royaume de Dieu.
Nous sommes envoyés ensemble, en communion les uns avec les autres et avec le Christ. Ce rappel nous est rappelé en pleine semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Cette unité est absolument indispensable au témoignage que nous avons à donner. Si nous sommes divisés, c’est impossible. Depuis des années, des initiatives sont prises pour aider les chrétiens de différentes confessions à se rencontrer, à prier ensemble et à se rapprocher du Christ. C’est autour de lui que se construira l’unité de ses disciples.
Prions ensemble, les uns avec les autres. Que le Seigneur nous rende attentifs à ses appels. Qu’il nous donne plus de générosité pour y répondre. Et qu’il fasse de nous des artisans d’unité, de paix et de réconciliation partout où nous vivons.
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Sources : Revue Feu Nouveau – Lectures Bibliques des Dimanches (Albert Vanhoye) – Missel Communautaire (Michonneau) – Ta Parole est ma joie (Joseph Proux) – Homélies pour l’année liturgique B (Simon Faivre)