30ème dimanche du temps ordinaire

Textes bibliques : Lire
“Dans la loi, quel est le grand commandement ?” La question méritait d’être posée car, dans le livre de la Loi, il y en a 613. Ils ont été ajoutés progressivement pour répondre à des contextes différents. Dans toutes les civilisations, on a créé des lois pour protéger les faibles. Ce qui est nouveau ici, c’est le fondement de cette loi : elle concerne un peuple qui a fait la double expérience de l’esclavage en Égypte et de la libération par Dieu. Le Seigneur s’est révélé comme celui qui entend la plainte des humiliés et qui leur rend leur liberté et leur dignité. À travers la loi, Dieu continue à prendre la défense des humiliés.

Toutes les lois bibliques sont émaillées de rappels, rappel de la souffrance endurée quand on était esclave en Égypte, rappel de Dieu libérant son peuple. Si Dieu a libéré son peuple, c’est parce qu’il a entendu le cri des malheureux. Il est concerné par la souffrance humaine. Pour l’instant, il faut encore des menaces pour que la loi soit respectée : “Si tu les accables et qu’ils crient vers moi, j’écouterai leur cri. Ma colère s’enflammera”. Mais peu, l’homme éduqué par Dieu et par la loi n’aura plus besoin de menace car il aura appris à voir en tout homme un frère.

Dans la seconde lecture, Paul montre précisément aux Thessaloniciens ce qu’est l’amour de Dieu. Il leur souhaite de répondre dignement à cet amour qui est en lui. Ils sont tous appelés à devenir pour ceux qui les entourent des modèles de foi et d’amour. Ils viennent d’être libérés des idoles aliénantes. Ils sont maintenant invités à se tourner vers le vrai Dieu et à travailler activement à l’avènement de son Royaume. C’est important pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans un monde difficile : les chrétiens y sont critiqués, tournés en dérision ou persécutés. C’est un test de la vraie foi : on n’y échappe pas ; cela arrive sans l’avoir cherché. C’est la logique de l’Évangile qui ne cesse jamais de se vérifier.

Dans l’Évangile, nous entendons Jésus répondre à la question des pharisiens : “quel est le grand commandement ?” s’ils interrogent Jésus, ce n’est pas pour approfondir l’enseignement de la loi mais pour tendre un piège Jésus : Ils le voyaient accomplir chaque jour des œuvres de miséricorde ; il était très proche des blessés de la vie, des malades et des égarés, des infréquentables. Il guérissait le jour du Sabbat. On lui reproche d’en faire trop au détriment de la loi de Dieu.

Dans sa réponse, Jésus rappelle ce qui est dit dans le livre du Deutéronome : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (versets 37-38). Il aurait pu s’arrêter là, mais il ajoute quelque chose qui n’avait pas été demandé par le docteur de la loi : “le second commandement lui est semblable… Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Jésus met ces deux commandements ensemble pour nous révéler qu’ils sont inséparables et complémentaires. On ne peut aimer Dieu sans aimer le prochain. Et on ne peut aimer le prochain sans aimer Dieu.

Pour vivre cet Évangile, c’est vers le Christ que nous nous tournons. Ce qu’il nous demande, il l’a vécu jusqu’au bout. Au soir du jeudi saint, il disait : Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.” Il ne s’agit plus d’une simple loi écrite mais d’une personne qui se donne. Le Christ continue à insuffler son Esprit Saint à ses fidèles pour animer leurs pensées, leurs paroles et leurs actes. Il s’identifie à notre prochain et il nous appelle à le reconnaître dans les autres. Ce que nous avons fait au plus petit d’entre les siens c’est à lui que nous l’avons fait.

C’est à notre amour pour les petits et les exclus que nous serons jugés. Et à travers eux c’est le Christ qui est là. Il nous appelle tous à aimer Dieu au quotidien et en toutes circonstances. Dans le même temps, il nous appelle à aimer au quotidien tous nos frères proches et lointains. Il importe que notre charité soit active et généreuse. Les organismes de solidarité sont là pour nous aider à la rendre plus efficace. Le Seigneur est là pour nous accompagner et nous montrer le chemin.

Par la communion, c’est Jésus qui vient vivre en nous. Il vient en nous pour aimer notre Père et tous nos frères et sœurs de la terre. Nous lui rendons grâce : Béni sois-tu, Seigneur pour cet amour. Tu nous envoies le rayonner autour de nous. Garde-nous fidèles à cette mission. Qu’elle soit le programme de toute notre vie. Amen

Sources : revues liturgiques, Commentaires de Marie-Noëlle Thabut, François selon saint Matthieu, Ta Parole est ma joie (Homélie Année A de Joseph Proux)

 

Prière universelle

Introduction :
« Si le pauvre crie vers moi, je l’écouterai, car moi, je suis compatissant. » Présentons à Dieu nos demandes et celles des hommes et des femmes de ce temps…

Pistes pour les intentions :
Pour l’Église, qu’elle accueille ta Parole… et que tous les baptisés soient de véritables imitateurs de Jésus… Prions le Seigneur.

Pour tous ceux qui œuvrent dans le monde pour la paix et la justice… qu’ils trouvent en toi l’amour qui fait vivre et agir… Prions le Seigneur.

Pour tous ceux qui te cherchent en vérité ; qu’ils trouvent dans ta Parole et autour d’eux des signes de ta présence… Prions le Seigneur.

Pour ceux que nous aimons, ceux que nous n’aimons pas assez, ou même pas du tout… que ton Esprit nous donne de vivre dans l’amour reçu de toi… Prions le Seigneur.

Conclusion :
Dieu qui sauves tous les hommes et ne veux en perdre aucun, écoute la prière de ton peuple et donne-lui la joie d’être exaucé. Par le Christ, notre Seigneur.