“Que cherchez-vous ?”
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Pistes pour l’homélie
Depuis lundi dernier, nous sommes entrés dans la période du Temps ordinaire. C’est une période moins festive mais elle reste très importante. C’est là que nous avons à grandir dans la fidélité et l’écoute de la Parole de Dieu. Mais la liturgie de ce dimanche reste dans l’atmosphère de l’Épiphanie. Nous nous rappelons que cette fête évoque la manifestation de Dieu aux mages. Aujourd’hui, il se manifeste en revêtant la forme de l’appel.
Dans la première lecture, nous avons entendu le récit de la vocation du jeune Samuel. Le mot important c’est le verbe “appeler” qui revient onze fois. Deux points importants doivent être soulignés : le triple appel et la promptitude de la réponse. Cette réponse repose sur un acte de foi : “Parle Seigneur, ton serviteur écoute.” Et le texte ajoute : “L’enfant grandit. Le Seigneur était avec lui et aucune de ses paroles ne demeura sans effet”. Comme pour le jeune Samuel, il y a de nombreux appels dans notre vie ; nous ne les entendons pas toujours ; il nous faut l’aide et le discernement d’autres personnes.
Quand on a rencontré le Seigneur et entendu son appel, plus rien ne peut être comme avant. C’est ce que rappelle l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe. Il dénonce les divisions et les abus qui existent dans la communauté : les divisions entre fidèles, les atteintes à la chasteté chrétienne, les recours aux tribunaux païens, tout cela n’est pas tolérable. Notre rencontre avec le Christ doit être le point de départ d’une vie entièrement nouvelle. Nous chrétiens, nous pouvons être soumis à toutes sortes de tentations. Mais le Seigneur est là ; il ne cesse de nous appeler. Comme Samuel, nous sommes invités à écouter sa parole et à nous laisser guider par lui.
L’Évangile nous rapporte la vocation des premiers disciples. Ces hommes avaient commencé par suivre Jean Baptiste. Sur la parole de leur maître qui désigne Jésus comme “l’Agneau de Dieu”, ils s’empressent de le suivre. Jésus s’en rend compte et il leur pose la question : “Que cherchez-vous ?” C’est une manière de les inviter à creuser leur désir. Cette quête d’absolu qu’ils n’ont pas assouvie chez Jean, ils doivent la comprendre de l’intérieur.
La même question nous est posée à tous aujourd’hui : que cherchons-nous ? C’est vrai que, bien souvent, nous ne cherchons pas du bon côté. Beaucoup s’engagent sur des chemins de perdition. Mais le Seigneur est toujours là pour nous dire : “Venez et vous verrez !” Ce que vous verrez dépasse tout ce que vous pouvez imaginer. Comme les premiers disciples, nous sommes invités à entendre cet appel de Jésus et à demeurer avec lui. En l’écoutant, nous découvrirons que ses paroles sont celles de la Vie éternelle.
L’Évangile insiste donc sur l’importance de la rencontre avec le Christ. Mais pour que cette rencontre soit rendue possible, il a fallu des intermédiaires. C’est d’abord Jean Baptiste qui désigne Jésus. Puis c’est André qui lui amène son frère. Philippe qui a été personnellement appelé par Jésus lui amènera Nathanaël. Les chemins des uns et des autres sont différents, mais tous sont appelés à une même vocation : “disciples-missionnaires” comme dit le pape François.
C’est également vrai pour nous : si nous avons rencontré le Christ et si nous avons répondu à son appel, c’est grâce à des médiateurs. Il y a eu sur notre route des prêtres, des religieux et religieuses et des laïcs qui nous ont fait partager leur expérience de foi. C’est ensemble, les uns avec les autres que nous marchons à la suite du Christ. Il n’a pas besoin des hommes mais il veut nous associer tous à son œuvre. Il compte sur chacun de nous pour être les “médiateurs” et les “messagers” dont le monde a besoin.
La bonne nouvelle de l’Évangile doit être annoncée à tous, enfants, jeunes et adultes. Il ne s’agit pas de convertir ni de convaincre mais de témoigner et de favoriser la rencontre personnelle avec le Christ. Relayé par les uns et par les autres, l’appel du Seigneur se fait entendre de génération en génération. C’est par nos réponses personnelles et collectives que s’édifie le Corps du Christ, Sanctuaire de l’Esprit Saint. Comme André, nous pourrons dire : “Nous avons trouvé celui que nous cherchions”.
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