27ème dimanche du temps ordinaire

Dieu neutralise le mal et le retourne en bien

Pistes pour l’homélie  
Textes bibliques : Lire
Cette semaine encore, la liturgie nous parle de la vigne. La vigne ce n’est pas seulement une récolte comme les autres. C’est surtout une passion. Le plus grand bonheur d’un viticulteur c’est de nous faire visiter sa vigne et sa cave ; sa plus grande peine c’est de voir une vigne abandonnée, livrée aux ronces, aux épines et aux sangliers.

Cette déception est d’autant plus grande que cette culture demande beaucoup de travail. Il faut s’en occuper toute l’année. Puis c’est l’attente impatiente de la vendange ; on a toujours peur que la grêle ne vienne tout ravager en quelques minutes. Les vignerons de chez nous en parleraient mieux que moi.

Le prophète Isaïe part de cette relation du vigneron et de sa vigne pour nous parler de Dieu et de son peuple. Pour le prophète cette vigne c’est le peuple d’Israël. Dieu nous est présenté comme un maître qui a tout fait pour elle. Mais cet amour passionné de Dieu est déçu. Il attendait de son peuple le droit et la justice. Or voilà qu’il se trouve pourri par le mensonge, la violence et la trahison. Les menaces dont il parle ne cherchent qu’à éviter le châtiment. Cette conversion n’a pas eu lieu et les menaces se sont réalisées.

Ce texte biblique nous rejoint aujourd’hui. Tout au long de notre vie nous sommes invités à reconnaître la tendresse de Dieu à notre égard. Dieu nous aime tous d’un amour passionné. Mais notre réponse n’est pas toujours à la mesure de cet amour. La violence, le mensonge, la trahison sont bien là. Cette l’attitude est un affront à celui qui nous a aimés jusqu’à mourir sur une croix. Mais cet amour du seigneur est bien plus fort que tous nos péchés. Il ne cesse de nous appeler à revenir vers lui de tout notre cœur. C’est à cette condition que notre vie pourra produire du fruit de bons fruits.

Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de Paul. Nous le voyons souvent porter un regard sévère sur le comportement des païens. Mais il sait aussi reconnaître leurs qualités. Il y a chez eux, des gestes d’accueil, de partage et de solidarité. Le premier devoir d’un missionnaire c’est de reconnaître tout ce qu’il y a de beau et de grand chez les hommes à qui il annonce Jésus-Christ. Il découvrira alors avec émerveillement que l’Esprit Saint l’a précédé dans le cœur de ceux et celles qu’il a mis sur sa route. Ce changement de regard nous rendra plus humbles. Il nous aidera à porter les fruits que Dieu attend de nous.

L’Évangile nous parle aussi de la vigne. Mais il y a une différence. Le problème ne vient pas de la récolte mais des vignerons. Ils ont oublié qu’ils ne sont que de simples gérants. Or voilà qu’ils se comportent comme des propriétaires. Ils gardent pour eux toute la récolte du vignoble.

Cet Évangile est aussi pour chacun de nous. Le Seigneur nous a confié les biens du Royaume. Il nous a confié la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Nous sommes envoyés pour en être les messagers. Mais nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas à notre compte. La mission n’est pas d’abord notre affaire mais celle du Seigneur. Nous vivons dans un monde qui cherche à le mettre dehors. Mais son amour crucifié sera plus fort que tout. C’est avec lui que notre vie portera du fruit.

Pour répondre à cet appel, nous avons besoin de l’aide du Seigneur. Dans nos vies, il y a toujours le péché qui nous détourne de lui. Mais à partir d’un mal, Dieu peut toujours faire surgir un bien. Il a retourné le triple reniement de Pierre pour en faire l’occasion d’une triple déclaration d’amour. Et c’est ainsi qu’il a pu donner à Pierre une confiance encore plus grande. Le même Christ est capable de retourner les pires criminels pour en faire des saints. Il est également capable de faire de nous ses amis.

C’est ainsi que le Seigneur nous renouvelle sa confiance. Il nous appartient de nous en montrer digne. Depuis le concile Vatican II, les baptisés redécouvrent précisément cette dignité de membres du peuple de Dieu. Cela vaut la peine de lire les textes qui parlent du sacerdoce commun des baptisés. Il importe que chacun de nous se montre digne de la confiance que Jésus nous fait. C’est à nous qu’il confie la gérance de sa vigne. En ce jour, nous te prions, Seigneur : Donne-nous d’être là où tu nous as mis. Donne-nous d’être de bons serviteurs de ton Royaume. Amen

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Sources : Revues liturgiques – Missel communautaire des Dimanches et fêtes (André Rebré) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – C’est dimanche (E. Oré)

Prière universelle
Introduction
Tournons-nous vers le maitre de la vigne
pour lui adresser nos supplications.

Intentions
Ta vigne Seigneur, c’est l’Église.
Qu’elle puisse porter des fruits de justice,
de droiture et de paix.
Supplions le Seigneur !

Ta vigne Seigneur, c’est notre monde.
Que nous puissions faire régner le partage,
l’équité et la solidarité. Supplions le Seigneur !

Ta vigne Seigneur,
c’est tous les hommes de notre temps.
Que tous se sentent responsables les uns des autres
et se reconnaissent frères. Supplions le Seigneur !

Ta vigne Seigneur, c’est aussi nos familles,
nos communautés, notre paroisse.
Donne-nous la grâce d’y accueillir la sève de ton Esprit,
source de notre unité. Supplions le Seigneur !

Conclusion
Accueille favorablement nos prières Seigneur.
Comme des sarments dépendent de la vigne,
fais que nous soyons toujours rattachés à toi.
Par Jésus ton Fils notre Seigneur