chapitre 3

Sa main redevint normale (3, 1-6)

« Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Les scribes sont bien d’accord sur ce sujet : Sauver une vie, ça passe avant l’observance de la loi. Mais dans le cas présent, ils estiment qu’il n’y a pas urgence et qu’on peut attendre au lendemain.

Mais pour Jésus, il y a toujours urgence quand il s’agit de sauver. Avec lui, « la charité n’a pas d’heure » (Mgr Rodhain). Sa priorité c’est le salut des hommes. La situation de cet homme nous rappelle le psaume : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche… » En guérissant cet homme paralysé, Jésus nous fait comprendre qu’il est venu pour que tous les hommes aient la vie en abondance.

À nom du légalisme, nous jugeons, nous condamnons, nous oublions que notre vocation est l’amour ; nous oublions que c’est la miséricorde du Seigneur qui nous rachète et nous sauve. Gardons-nous d’être pire que les pharisiens. Il nous faut regarder avec le cœur, un cœur semblable à celui de Jésus, un cœur bouleversé d’amour pour chacun de nous.

Jésus et les foules (3, 7-12)
Jésus et ses disciples se retirent au bord du lac. Beaucoup de gens le suivent. Ils viennent de toutes les contrées voisines. L’Évangile de Marc insiste beaucoup sur les noms des différents lieux. C’est une manière de dire que la bonne nouvelle de l’Évangile n’est pas seulement réservée aux juifs de Palestine. Elle est pour tous. Plus tard, elle sera annoncée au monde entier.

Les gens qui viennent à Jésus sont témoins des guérisons et des exorcismes qu’il opère. À travers tous ces signes, ils découvrent que le Royaume de Dieu s’est approché des hommes. Mais Jésus ne veut pas qu’on en reste au niveau du spectaculaire. C’est pour cette raison qu’il impose le silence aux esprits impurs qui le proclament « Fils de Dieu ». Le plus important c’est d’entrer dans le mystère intime de Jésus.

Quand nous allons à Lourdes ou à Fatima, nous sommes témoins de la foi des malades qui cherchent espoir auprès du Maître et de sa mère. Ils découvrent le Fils de Dieu qui est venu prendre soin de notre humanité blessée par le péché. Tout l’Évangile nous annonce qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.

Appelés pour être avec Jésus (3, 13-19)

« Il en institua douze pour qu’ils soient avec lui… » Être avec Jésus… C’est important pour nous aussi. Si Jésus nous appelle, c’est pour que nous soyons avec lui. Son désir profond c’est d’être avec nous, demeurer en nous. « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous ». (Jean 15, 4)

Comme les douze, chacun de nous est appelé par son nom. C’est ensemble, les uns avec les autres que nous formons la communauté Église. Si le Seigneur nous appelle, c’est pour nous envoyer en mission et pour inviter les hommes et les femmes d’aujourd’hui à devenir à leur tour disciples et missionnaires.

Pour que cette mission porte du fruit, il nous faut d’abord être avec le Seigneur. « Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. » (Jean 15, 4) C’est son amour, sa Lumière qui doivent transparaître dans notre témoignage.

Il a perdu la tête (3, 20-21)

Chacun sait comme il est difficile d’être prophète dans sa patrie et dans sa famille. C’est ce qui arrive à Jésus. Beaucoup ont joué avec lui durant leur enfance. Nous comprenons leur stupéfaction : « Pour qui se prend-il ? Pour eux, il n’est que le fils du charpentier de Nazareth.

Seuls les pauvres de cœur sont capables de l’accueillir. Sa maison est ouverte à tous. Là où nous dosons nos efforts, il se donne sans limite. La porte de son cœur est ouverte à tous. Il s’est donné totalement à sa tâche. Il est mangé par les foules. Il n’a plus le temps de penser à lui-même.

Sa famille, l’apprenant, vient se saisir de lui car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Ils n’ont pas compris qu’il faut un cœur de pauvre pour entrer dans une révélation plus grande sur Jésus. Les chrétiens d’aujourd’hui sont souvent contestés et rejetés. C’est à nous de voir si nous choisissons d’être du côté de Jésus. Nous ne devons pas avoir peur de nous compromettre pour lui, même si cela entraine des risques déraisonnables.

En communion avec toute l’Église, nous faisons nôtre cette prière : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »

Jésus et Béelzéboul (3, 22-30)
Les scribes reprochent à Jésus d’être « possédé par Béelzéboul, le chef des démons. C’est par Béelzéboul qu’il expulse les démons ». C’est absolument ridicule. Un pays en guerre ne va pas faire alliance avec son pire ennemi. « Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. »
C’est vrai qu’il y a des magiciens, des guérisseurs, des voyants qui disent avoir des pouvoirs. Nous avons tous entendu parler de la sorcellerie, de magie blanche et de magie noire. Il faut le dire et le redire, ces pratiques ésotériques ne viennent pas de Dieu mais du démon. Il fait tout pour nous pousser à faire alliance avec lui et nous détourner de Dieu.
Mais Jésus ! Lui qui n’a cessé de combattre Satan dans le désert et jusqu’à la croix ! Comment pourrait-il faire alliance avec lui. Dire de Jésus qu’il utilise les pouvoirs de Béelzéboul, c’est une perversion absolue. C’est introduire « l’abomination de la désolation dans le Saint des Saints ».
« Pour participer à la victoire du Christ sur les « forces qui nous dominent », il faut être docile à l’Esprit Saint… Il faut reconnaître la puissance qui agit dans le Christ. Dire que Jésus est un Satan, un adversaire de Dieu, c’est se boucher les yeux, c’est blasphémer contre l’Esprit Saint. Ce refus est grave car il bloque tout progrès à venir ». (Noël Quesson)

 

La vraie famille de Jésus (3, 31-35)
Aujourd’hui, Jésus nous fait comprendre que sa vraie parenté n’est pas celle qu’on croit. Les liens du sang, les liens familiaux sont importants mais ils ne sont pas premiers. La vraie famille de Jésus, ce sont « ceux qui font la volonté de Dieu ».
À ce titre, Marie est doublement Sa mère. Elle est celle qui a mis Jésus au monde. Mais sa vraie grandeur n’est pas dans les liens du sang. Elle est d’avoir été « l’humble servante de Dieu ». Plus que tout autre, elle est celle qui a fait la volonté de Dieu.
Cet Évangile nous annonce une bonne nouvelle : Nous pouvons tous faire partie de la grande famille de Dieu. Nous y sommes entrés au jour de notre baptême. À travers la communauté chrétienne, c’est le Christ qui nous y a accueillis. C’est avec lui que nous apprenons à faire la volonté du Père.
En relisant l’histoire du Salut dans la Bible et surtout dans le Nouveau Testament, nous découvrons un Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver. Si le Fils de Dieu s’est incarné c’est pour rejoindre ce monde de ténèbres. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est en lui et par lui que nous devenons membres de la famille de Dieu