Assomption de la Vierge Marie

Assomption de la Vierge Marie

Marie, « la première en chemin »

Accueil :
Comme des enfants heureux de célébrer la louange de leur Mère, nous voici réunis aux pieds de Notre-Dame. Elle nous invite à tourner notre cour vers Celui dont elle a tout reçu : « c’est le Seigneur qui a fait en moi la merveille que je suis à vos yeux »…

1ère lecture (Apocalypse 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)
 Ce texte, tiré de l’Apocalypse, nous décrit, dans un message codé, la situation difficile de la jeune Église marquée par les persécutions, une Église qui célèbre les fruits de la résurrection du Christ dans la personne de sa mère et donc pour chacun de nous.

PSAUME 44

2ème lecture – 1 Co 15, 20 – 27a
L’Assomption est une forme privilégiée de la Résurrection. Elle a son origine dans l’évènement de la Pâque de Jésus, nouvel Adam, qui ne cesse de nous assurer de la victoire de la vie sur la mort.

Évangile : Luc 1, 39 – 56

Homélie
Textes bibliques : Lire 
  Quand nous lisons les évangiles et les divers livres du Nouveau Testament, nous trouvons des textes qui nous parlent de Noël, Pâques, l’Ascension de Jésus, la Pentecôte. Mais aucun ne fait état de l’Assomption de Marie. Cette fête n’est donc pas née de la Bible ni de la recherche des théologiens. Ce sont les chrétiens qui ont commencé à la célébrer. Ils ne pouvaient pas admettre que le Christ ressuscité ait pu laisser le corps de sa mère dans la terre.

C’est ainsi que cette fête a été célébrée au cinquième siècle. Et quand le pape Pie XII promulgua le dogme de l’Assomption, il ne fit que ratifier cette tradition : Marie est entrée corps et âme dans la gloire de Dieu. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités. C’est pour répondre à cette invitation que des hommes, des femmes et des enfants se rassemblent nombreux dans les sanctuaires dédiés à Marie, à Lourdes, Fatima, La Salette et dans divers autres lieux de pèlerinage. Ensemble, nous nous tournons vers Marie pour implorer sa protection.

Les lectures bibliques de ce jour nous apportent un enseignement de la plus haute importance. Nous avons tout d’abord le récit de l’Apocalypse de Saint Jean. C’est un texte écrit en période de persécution. C’est pour cette raison qu’il est écrit en langage codé et symbolique. Cette femme qui intervient dans l’histoire est d’abord la communauté juive restée fidèle à l’attente du Messie. C’est elle qui donne le jour à l’enfant promis, celui qui va sauver son peuple. Les forces du mal n’auront aucun pouvoir contre lui. Jésus ressuscité est vainqueur du mal et de la mort.

L’apocalypse nous parle d’un énorme dragon, rouge feu. L’auteur de ce livre ne donne aucune précision sur ce dragon. Est-ce Lucifer, l’ange révolté ? L’empereur Romain qui persécute les chrétiens ? Ou tout simplement chacun de nous avec ses tendances égoïstes. En fait, c’est sûrement les trois en même temps. Les chrétiens persécutés sont prévenus que la vie chrétienne est un combat de tous les jours contre les puissances du mal. Ils ne doivent pas prendre de risques inutiles mais en même temps, ils doivent rester fermes dans leur foi.

Saint Jean nous annonce une bonne nouvelle : il nous dit que le mal n’aura pas le dernier mot. Le Christ vainqueur veut nous associer tous à sa victoire sur le mal et la mort. Et Marie est là pour nous apprendre à faire naître le Christ dans le cœur de tous ceux qui nous sont confiés. Malgré nos chutes et nos échecs, nous pouvons la prier de nous garder courageux dans notre combat contre le péché. Si nous le voulons bien, elle sera toujours là pour nous aider à nous relever et nous inviter à suivre le Christ. Comme à Cana, elle ne cesse de nous dire : “Faites tout ce qu’il vous dira”.

Dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, saint Paul nous adresse une bonne nouvelle. Il insiste sur la conséquence inouïe de la résurrection de Jésus : c’est un événement majeur qui nous concerne tous : “Jésus n’est pas ressuscité pour lui tout seul mais pour tous.” Par sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert un passage vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Nous sommes tous appelés à cette victoire. Notre Dieu n’est pas le “Dieu des morts” mais le “Dieu des vivants”. Il veut que nous ayons la vie en abondance. Cette fête du 15 août est une fête de la vie.

C’est pour cette bonne nouvelle que Marie rend grâce à Dieu. Avec lui, les premiers sont les derniers. Les petits, les humbles, les exclus ont la première place dans son cœur. Marie se reconnait proche d’eux ; elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Et c’est au nom de ce même amour qu’elle accueille tous ses enfants. Elle est là pour nous ramener au christ et à son Évangile. Avec Marie, notre vie actuelle est une marche à la suite du Christ vers cette grande fête que Dieu nous prépare.

Cette fête de l’Assomption de Marie est donc pour nous l’occasion d’une grande joie. Mais en disant cela, il nous faut éviter une confusion. Nous ne prions pas Marie comme une déesse. La prière que nous faisons passer par elle est orientée vers Dieu. Notre ancien évêque (Mgr Bourrat) disait : quand nous crions “Marie”, l’écho répond “Jésus”. La fête de l’Assomption nous est donnée pour rendre “grâce à Dieu avec le cœur de Marie”. Avec elle, nous chantons et nous proclamons : “Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Tout le magnificat est entièrement tourné vers le Seigneur qui réalise des merveilles.

En ce jour, nous nous associons à la joie de Marie. Elle est proclamée bienheureuse parce qu’elle a cru. Elle a rejoint son Fils dans la gloire du Père. Ce que Dieu a réalisé pour elle, il le veut aussi pour chacun de nous. Jésus est parti “nous préparer une place”. Heureux sommes-nous si nous croyons. L’heure où nous quitterons cette terre sera notre assomption. Que cette fête fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie ; qu’elle fasse grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour avec elle sa gloire. Amen

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Prière universelle
Introduction
Éclairés par l’attitude et les réponses de Marie, présentons à Dieu nos prières avec simplicité et confiance.

Pistes pour les intentions
Nous te prions pour tout le peuple chrétien : tu nous appelles à la résurrection, comme pour Marie, fais pour nous des merveilles, affermis notre foi, ensemble nous te prions.

Nous te confions les malades, ceux qui sont à Lourdes et ceux qui ne peuvent y aller ; comme pour Marie, fais pour eux des merveilles, ensemble nous te prions.

Nous te prions pour les mourants et les défunts ; accueille-les, eux aussi dans ta gloire ; comme pour Marie, fais pour eux des merveilles, ensemble nous te prions.

Nous te prions pour nos communautés chrétiennes, chargées, comme Marie, de porter le Christ au monde ; que la joie de ton Esprit rayonne par toutes nos initiatives, ensemble nous te prions.

Conclusion
Père du ciel, nous te rendons grâce, car tu ne nous laisses pas disparaître. En Marie, fille de l’humanité et Mère de Dieu, tu refleuris et tu ouvres nos tombeaux, tu nous montres un ciel étoilé et un horizon d’espérance. Que ton Esprit nous guide, lorsque nous visitons nos frères et sœurs éprouvés, que nous puissions favoriser leur communion avec toi, car elle est gloire et lumière, même dans les corps meurtris et diminués. Gloire à toi pour les siècles. Amen.