Or voici qu’il y avait devant lui un homme atteint d’hydropisie.
Prenant la parole, Jésus s’adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? »
Ils gardèrent le silence. Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller.
Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? »
Et ils furent incapables de trouver une réponse.
Comme ce malade, nous sommes invités à nous tenir bien simplement en présence de Jésus en ne pensant qu’à son amour. Nous allons à lui tels que nous sommes. Nous lui confions tout ce qui nous préoccupe. Il ne vient pas pour nous juger mais pour nous guérir et nous sauver. Il n’hésite pas à venir nous chercher très loin et très bas. Il veut nous faire remonter vers la Lumière. Avec lui, nous retrouvons notre place dans le monde des vivants.
« Ils gardèrent le silence. » Pour les hommes de la parole que sont les pharisiens et les docteurs de la Loi, c’est pour le moins paradoxal. Eux qui sont habitués à discourir sans fin pour interpréter la Loi dans ses moindres détails, les voici incapables de répondre. Ils n’ouvrent pas la bouche, devenant ainsi semblables aux idoles païennes. Dieu rend la vie à la main desséchée quand ceux qui scrutent la Loi écrite par la main de Dieu voient la sécheresse de leur cœur être dévoilée. Ils n’ont pas compris que la Loi était source de vie, faite pour la vie. Ils en ont fait une idole et en partagent la condition : être incapable de délivrer une parole, de révéler le sens, le Verbe. Notre foi est-elle aussi une idole pour nous ? La parole de l’Évangile prend-elle chair dans notre existence par des comportements concrets, ou sommes-nous enfermés comme beaucoup de nos contemporains dans les idoles du paraître, du confort et du plaisir ?

