Lundi de la 2ème semaine de Pâques 2025

 
Il vint de nuit à Jésus…
 
Évangile de saint Jean 3, 1-8

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ;
c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons,
c’est de la part de Dieu que tu es venu
comme un maître qui enseigne,
car personne ne peut accomplir
les signes que toi, tu accomplis,
si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
à moins de naître d’en haut,
on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua :
« Comment un homme peut-il naître
quand il est vieux ?
Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère
et renaître ? »
Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit,
ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi
pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (AELF)


Méditation

Nicodème vient de nuit à Jésus ; cette nuit c’est aussi celle des questionnements, des incertitudes, des doutes. On est vraiment dans l’obscurité. C’est le vide. Mais Nicodème nous apprend la bonne démarche à suivre : Venir à Jésus, même de nuit, et oser lui poser nos questions. C’est aussi une manière d’entrer dans la prière.

Et Jésus nous répond que pour voir le règne de Dieu, il nous faut « RENAITRE » ; c’est par la foi que nous accédons à un mode d’existence totalement nouveau ; c’est la vie de Dieu dans l’homme. Être baptisé, c’est renaître ; c’est comme si tout recommençait : c’est une résurrection.

Tout cela, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint. Une petite fille disait au cours d’une rencontre de catéchisme : « C’est comme le vent : on ne le voit pas mais on voit le résultat.

Ô Seigneur, je viens vers toi, je viens vers toi,
Je te cherche, mon Dieu,
Ô Seigneur, écoute-moi, écoute-moi
Je t’espère, mon Dieu.
 

2ème dimanche de Pâques 2025

Dimanche de la divine miséricorde

Textes bibliques : Lire

Pistes pour l’homélie
En ce dimanche qui conclut l’octave de Pâques, nous entendons Jésus nous souhaiter la paix. Ce n’est pas un salut ni un simple vœu ; c’est un don qu’il offre à ses disciples et à chacun de nous. Cette paix, c’est la victoire de l’amour sur le mal ; c’est le fruit du pardon et de la miséricorde de Dieu. Cette paix, Jésus l’adresse à des disciples qui l’avaient abandonné. Ils l’avaient laissé seul face à la souffrance et à la mort. Eux-mêmes se sentaient menacés. Ils s’attendaient à être arrêtés et condamnés en même temps que leur Maître. C’est pour se protéger de ce danger qu’ils se tiennent cachés et enfermés en un lieu secret.

C’est alors que Jésus les rejoint là où ils en sont. Il les rejoint pour leur donner un message de paix : c’est la paix de la résurrection, la paix de la miséricorde qui pardonne, la paix qui touche le cœur. C’est ce message de paix que Christ ressuscité nous adresse aujourd’hui. Nous en avons bien besoin car nous vivons dans un monde hostile ou indifférent à la foi des chrétiens. La tentation reste grande de se replier et de rester entre nous.

En continuant la lecture de cet Évangile, nous découvrons que Jésus a fait une chose encore plus incroyable : Il envoie ses disciples en mission. “De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie…” Il aurait pu se dire qu’il ne peut pas compter sur eux car ils ne sont pas fiables. Or voilà que malgré leurs faiblesses et leur trahison, il leur renouvelle toute sa confiance. Il leur donne son Esprit Saint pour qu’ils puissent répandre dans le monde le pardon des péchés, ce pardon que Dieu seul peut donner.

Aujourd’hui comme autrefois, l’Église est envoyée pour transmettre aux hommes le pardon des péchés. Elle a reçu pour mission de faire grandir le Royaume de l’Amour et de semer la paix dans les cœurs. C’est ainsi que l’Esprit du Christ ressuscité chasse la peur dans le cœur des apôtres. Il les pousse à sortir du Cénacle pour annoncer l’Évangile à tous. Ce même Esprit Saint nous est donné pour témoigner de notre foi en Jésus ressuscité. Nous ne devons plus avoir peur d’être chrétiens et de vivre en chrétiens. Le Seigneur nous assure de sa présence et nous pouvons toujours compter sur lui.

Les apôtres ont répondu à l’appel de Jésus. Ils se sont mis à annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. La première lecture nous montre des communautés chrétiennes qui ont accueilli la miséricorde du Seigneur. Leur rencontre avec lui a complètement changé leur vie. Ils comprennent qu’ils sont appelés à devenir une communauté de partage, de prière et de découverte de Dieu. C’est cette miséricorde que nous sommes invités à l’accueillir dans notre vie. C’est comme une lumière qui doit briller au milieu des hommes pour qu’ils rendent gloire à Dieu.

La deuxième lecture est extraite du livre de l’Apocalypse. Pour la comprendre, il faut savoir que ce livre a été écrit pour des chrétiens persécutés. Saint Jean les invite à tenir bon malgré les épreuves qu’ils ont à souffrir. La priorité absolue c’est de revenir au cœur de la foi au Christ mort et ressuscité. C’est en regardant vers la croix que nous commençons à comprendre. Par sa mort et sa résurrection, il est vainqueur de la mort et du péché. C’est à cette victoire qu’il veut nous associer.

Ce message d’espérance nous rejoint dans un monde où beaucoup de chrétiens sont persécutés ou tournés en dérision. Mais le Seigneur est toujours là. Il nous rejoint dans nos épreuves et nos doutes. En nous rassemblant à l’église, nous apprenons à reconnaître en Jésus « Mon Seigneur et mon Dieu ». Il ne demande qu’à nous rejoindre pour nous aider à sortir de nos enfermements et à grandir dans la foi. Cette foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d’amour. Elle est par-dessus tout, source d’une union personnelle et intime avec Jésus ressuscité. Et par lui, nous sommes unis à notre Père du ciel.

Nous avons tous besoin de réapprendre à vivre de cet amour miséricordieux qui est en Jésus. Et surtout, nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers dans ce monde qui en a bien besoin. Beaucoup ne connaissent pas la miséricorde. Les coupables sont enfoncés dans la honte et l’échec. Nous, chrétiens, nous sommes invités à nous ajuster à Jésus qui veut à tout prix sauver tous les hommes, même ceux qui ont commis le pire. Comme il l’a fait pour les disciples, il nous envoie. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait. Il est à l’œuvre ; nous, nous ne sommes que les manœuvres.

Pour conclure, voici une parole du pape François : « Dieu ne se lasse jamais de pardonner… le problème, c’est que nous, nous nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Dieu ne se lasse jamais de pardonner… Le nom de Dieu est Miséricorde ». « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. » Qu’il soit avec nous pour annoncer au monde qu’un pardon est toujours possible.

Télécharger l’homélie et la prière universelle : 2ème dimanche de Pâques

Samedi de la 1ère semaine de Pâques 2025

« Allez dans le monde entier… »
Évangile selon saint Marc 16, 9-15
Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine,
Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine,
de laquelle il avait expulsé sept démons.
Celle-ci partit annoncer la nouvelle
à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient.
Quand ils entendirent que Jésus était vivant
et qu’elle l’avait vu,
ils refusèrent de croire.
Après cela, il se manifesta sous un autre aspect
à deux d’entre eux
qui étaient en chemin pour aller à la campagne.
Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres,
qui ne les crurent pas non plus.
Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes
pendant qu’ils étaient à table :
il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs
parce qu’ils n’avaient pas cru
ceux qui l’avaient contemplé ressuscité.
Puis il leur dit :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création. » © AELF
 
 
Méditation
Cet Évangile nous rapporte un résumé des apparitions de Jésus ressuscité. Quand Marie-Madeleine part raconter à ceux qui avaient vécu avec Jésus qu’elle l’avait vu vivant, ils refusent de la croire. Les deux voyageurs rencontrent le même refus. Les amis de Jésus restent enfermés dans leur tristesse. Pour les onze, c’est pire : leur incrédulité s’est traduite en endurcissement car ils ont refusé de croire aux témoignages de Marie-Madeleine et des deux voyageurs.
 
Mais ce qui est extraordinaire, c’est que malgré leur incrédulité, Jésus les envoie en mission : « Allez dans le monde entier ; proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. » Nous recevons cet Évangile à la veille du dimanche de la miséricorde. Il nous rappelle que, malgré notre incrédulité, Jésus nous fait confiance pour proclamer la Bonne Nouvelle.

Vendredi de la 1ère semaine de Pâques 2025

Tu es là au cœur de nos vies
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (21, 1-14)
En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons
que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
 
C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.
(C) AELF
 
 
Méditation
Pierre et ses amis prennent la décision d’aller à la pêche, une pêche qui s’est avérée infructueuse. C’est dans cette situation d’échec que Jésus rejoint ses disciples. Il leur fait recommencer leur pêche ; et là, le résultat dépasse toutes leurs espérances. L’Évangile nous parle de 153 poissons. Ce chiffre correspond au nombre d’espèces de poissons connues à cette époque *. Il vient symboliser l’autorité et la mission universelle des apôtres. Pierre sera confirmé dans sa mission de pêcheurs d’hommes. Mais il devra comprendre que le principal travail c’est Jésus qui le fait. Et c’est toujours vrai pour nous aujourd’hui : il est à l’œuvre ; nous, nous ne sommes que les manœuvres.
 
Pierre était un homme très fougueux. Il devra accepter qu’un autre que lui-même dirige sa vie. C’est Jésus qui a l’initiative. Il ne demande qu’une chose à Pierre, c’est de l’aimer plus que tous les autres disciples et être prêt à souffrir pour le suivre. Lui-même, qui avait renié son Maître trois fois de suite, se trouvait dans une situation très inconfortable. Mais Jésus va lui offrir d’en sortir ; Pierre va pouvoir lui dire trois fois de suite son amour ; Jésus fera de lui le berger de son troupeau.
 
La miséricorde du Christ n’a pas changé. Elle nous est offerte à tous. Quand tout va mal, il est là sur le rivage. Bien souvent, nous ne le reconnaissons pas. Pour le reconnaître, il faut avoir fait le passage de la foi pascale, comme Pierre. Si nous sommes trop encombrés par nos soucis et par tout ce qui nous retient loin de lui, nous serons incapables de le reconnaître.
 
Mais la miséricorde du Christ ne connaît pas de limites. Il est toujours là où nous en sommes pour raviver notre espérance. Comme Pierre nous somme invités à plonger et à lui faire confiance sur parole. Avec lui, nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de cette foi qui nous anime. C’est à tous les hommes du monde entier que le Christ ressuscité veut manifester sa miséricorde. Lui-même nous a dit qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. S’il a donné sa vie sur la croix, c’est pour nous et pour la multitude.
 
Avec tous les chrétiens du monde entier, nous recevons cette mission : « Allez-vous en sur les places et sur le parvis ! Allez-vous en sur les places y chercher mes amis… »
 
* C’est une interprétation du chiffre 153. Il y en a d’autres.
 

Jeudi de la 1ère semaine de Pâques 2025

Messagers de la bonne nouvelle
 
 
Évangile de Saint Luc 24,  35-48
En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux,
et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence
à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. » © AELF
 
Méditation
Les disciples d’Emmaüs ont reconnu le Christ ressuscité. Ils repartent aussitôt à Jérusalem (à deux heures de marche) pour annoncer la bonne nouvelle aux disciples. Quand on a reconnu et accueilli le Christ vivant, on ne peut pas le garder pour soi-même ; on a envie de le crier au monde. Nous sommes tous envoyés pour témoigner de la foi qui nous anime. Nous ne pouvons pas nous contenter de rester entre chrétiens à l’intérieur de l’Église. Notre témoignage doit  rejoindre tous les hommes, en particulier ceux qui sont des « périphéries ».
 
Pour être de vrais messagers du Christ, nous avons besoin d’être complètement imprégnés et habités par sa présence. C’est SA lumière, SON amour que nous avons à communiquer au monde d’aujourd’hui. Si nous ne prenons pas le temps de l’accueillir dans notre vie, rien ne se passera. Nous serons comme le sel affadi qui n’est plus bon à rien. Les disciples d’Emmaüs ont vécu deux moments importants : l’accueil de la Parole (Moïse et les prophètes), puis la Fraction du Pain (l’Eucharistie). C’est là que nous sommes invités à puiser en vue de la mission que le Seigneur nous confie.
 
Lire les Écritures, prier les psaumes, prendre le temps d’approfondir sa foi, c’est entrer dans le plan de Dieu. C’est se préparer à recevoir le Christ. Dans certains pays, les chrétiens sont obligés de se cacher pour lire la Bible. À travers l’histoire, certains ont voulu la détruire en la brûlant, d’autres entraient dans les maisons pour la confisquer et la détruire. Mais dans sa fidélité Dieu veillait sur sa Parole de sorte que nous l’avons encore aujourd’hui ! C’est une chance pour nous ; le pape François nous dit que « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. »
 

Mercredi de la 1ère semaine de Pâques 2025

Les disciples d’Emmaüs
  
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24, 13-35
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
 
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence !
Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.
 
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
 
Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
(AELF)
 
 
Méditation
Cet  Évangile    des  disciples  d’Emmaüs  nous  croyons  bien  le  connaître  car nous  l’avons  entendu  souvent.  Mais  il  nous  faut  sans  cesse  le  relire  avec  un regard neuf   car   il   reste   inépuisable. Ces   deux   disciples   complètement désemparés  qui  retournent  dans  leur  village  c’est  chacun  de  nous.  Nous aussi,  nous  sommes  parfois  marqués  par  la  tristesse.  Notre  vie  de  tous  les jours   est   souvent   une   défaite   :   c’est   la   défaite   de   l’Évangile   pour   les persécutés,  les  pauvres,  les  victimes de  la  violence,  des  guerres,  de  la solitude, de la maladie  et  de  l’abandon.  Cette  défaite  c’est  aussi  quand  nous  disons  qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus d’espoir possible.
 
Mais voilà que sur le chemin des disciples, Jésus lui-même s’approche et les rejoint. Il leur pose des questions et il les écoute parler de leur déception et de leur tristesse. Puis il intervient pour leur expliquer les Écritures, Moïse et les prophètes.  C’est aussi important  pour  nous : accueillir  le  Christ  et  son Évangile, nous laisser éclairer par lui, tout cela ne peut que changer notre vie.
 
Mais  il  y  a  une  autre  étape  absolument  essentielle  :  c’est  la  demande  des disciples : « Reste avec nous ». Une telle rencontre ne peut pas s’arrêter ainsi. Jésus entre donc pour rester avec eux. L’Évangile nous parle d’un repas, d’un pain  rompu  et  distribué.  Alors  leur  yeux  et  ils  le  reconnaissent.  Comme  pour les  disciples,  notre  foi  au  Christ  ressuscité  a  besoin  d’être  réchauffée  par  la Parole  de  Dieu  et le Pain  Eucharistique.  Le  Christ  ressuscité  nous  rejoint  au cœur  de  nos  vies  et  se  donne  à  nous  pour  nous ouvrir   un   chemin d’espérance.
 
Seigneur,  en  ces lendemains  de  Pâques,  nous  avons  du  mal  à  te  reconnaître sur  nos  routes  humaines.  Reste  avec  nous.  Fais-nous  voir  la  clarté  de  ton visage afin que nous devenions de vrais témoins de ton amour.

Mardi de la 1ère semaine de Pâques 2025

SE « RETOURNER » ET ANNONCER 
 
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 11-18
En ce temps-là,
Marie Madeleine se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit. © AELF
 
 
Méditation
Devant  le  tombeau  de Jésus, Marie  ne  pleure  plus  le  Calvaire  mais  la disparition  du  Corps  de  son Seigneur. Elle  ne  pensait  plus qu’au  cadavre enlevé. L’Évangile nous dit qu’elle aperçoit Jésus mais elle ne savait pas que c’était lui. Il suffit d’un mot « Marie » pour qu’elle se « retourne ».
 
On peut penser qu’elle lui tournait le dos. Mais en grec, le verbe « se retourner » signifie aussi « se convertir », se retourner vers Dieu, revenir à lui en changeant de cœur et de vie. C’est ce qui se passe pour Marie : Elle passe des pleurs à la joie.
 
Cette rencontre  avec Jésus vivant  l’invite  à  aimer  autrement.  Désormais, elle peut  annoncer  la bonne  nouvelle aux  disciples.  Les  grands  témoins  de la  foi sont des gens qui ont fait cette rencontre avec le Christ vivant et qui se sont « retournés. Laissons le Seigneur ressuscité nous appeler par le nom qui nous a  été  donné.  Il  ne  demande  qu’à  raviver  notre  espérance  pour  faire  de  nous des messagers de la bonne nouvelle.

Lundi de la 1ère semaine de Pâques 2025

Envoyés en mission
 
Lire l’Évangile de Matthieu 28, 8-15
En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé. Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en disant : « Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.” Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. » Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui. (AELF)
 
 
Méditation
Cet  Évangile  nous  montre  l’empressement  des  femmes  qui  vont  annoncer  la résurrection de Jésus aux disciples. Elles sont  remplies de crainte mais aussi d’une grande joie. Pour elles, c’est la victoire de la vie.
 
Or  voilà  que  Jésus  lui-même  les  rejoint  sur  leur  route.  Il  les  charge  de demander  à  ses  disciples  de  se  rendre  en  Galilée.  Cette  région  est  un carrefour  des  païens  ;  elle  devient  une  terre  de  mission.  C’est    que  les disciples le rencontreront. Voir et rencontrer le Christ est une étape importante pour eux.
 
Nous, disciples du Christ, nous sommes envoyés comme apôtres pour être les messagers  de  cette  bonne  nouvelle  dans  le  monde  d’aujourd’hui.  Mais  nous découvrons avec émerveillement qu’il nous précède dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. Le principal travail, c’est lui qui le fait.

L’âne

L’âne est un animal bien familier de Jésus. Il l’a porté, alors qu’il était dans le sein de la Vierge Marie pour aller visiter sa cousine Élisabeth puis à Bethléem la veille de sa naissance. Il l’a encore porté avec sa maman quand Joseph les a conduits en Égypte pour fuir la colère d’Hérode qui voulait le tuer. L’âne les a certainement ramenés d’Égypte à Nazareth. On ne sait pas si Jésus montait parfois sur un âne lors de ses déplacements mais on connaît bien son entrée triomphale à Jérusalem monté sur un ânon – ce que nous célébrons demain en agitant joyeusement nos rameaux.

L’âne a bien mauvaise presse chez nous en France. Dans les écoles autrefois, on mettait les enfants qui ne savaient pas leurs leçons au coin avec un bonnet d’âne sur la tête.

Un ami, responsable d’un troupeau des Espaces Naturels Sensibles, décrit les ânes : « Ils sont affectueux, sensibles et sensitifs, intelligents, joueurs, sociables, tactiles, endurants, curieux, calmes, confiants, malicieux voire espiègles, solides, impassibles. Plus rarement, ils peuvent être têtus, taciturnes, inquiets, mal-lunés, et même insolents. »

Voilà donc un animal bien attachant qui a eu l’honneur de porter Dieu, son créateur. On pourrait prendre son tempérament comme exemple.

Prière : Seigneur Jésus, quand les événements, ou même notre vie nous sont lourds à porter, que nous avancions comme l’âne sans nous plaindre et en te faisant confiance.
Source : Carême à domicile (Édition 2025)

Jour de Pâques 2025

Ensemble,
éveillons-nous avec le Christ ressuscité

Textes bibliques : Lire
Pistes pour l’homélie
En ce dimanche de Pâques, nous célébrons avec tous les chrétiens la résurrection du Christ. Il s’agit de sa victoire sur la mort et le péché. Cet événement s’est produit sans que personne ne puisse le voir ni le décrire.

Après la mort de Jésus, deux hommes s’étaient occupés de son corps. Ils l’avaient descendu de la croix puis déposé respectueusement dans un tombeau. Pendant ce temps, les apôtres s’étaient cachés. Ils avaient peur d’être poursuivis et mis à mort comme leur Maître. Nous n’avons pas à les juger. Nous chrétiens, nous savons bien que dans un monde hostile ou indifférent, nous avons du mal à affirmer notre foi. Devant le Seigneur, nous sommes invités à reconnaître nos erreurs et nos lâchetés.

L’Évangile nous montre que Marie-Madeleine a fait preuve d’un plus grand courage. Elle n’a pas eu peur des menaces qui pesaient sur les disciples de Jésus. De bon matin, elle se rend au tombeau. Mais quand elle y arrive, elle voit qu’il est ouvert et vide. Elle en déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus ; elle court prévenir Pierre et Jean ; tous deux arrivent devant le tombeau vide ; ils voient les linges restés sur place et bien rangés ; Pierre est perplexe. Mais pour Jean, c’est différent. Quelques mots disent sa foi : « Il vit et il crut. »

C’est important pour nous aujourd’hui : nous n’aurons jamais d’autre preuve de la résurrection de Jésus que le tombeau vide. Bien sûr, il y a les apparitions du Christ. Les quatre Évangiles nous en donnent le témoignage. Mais aucune de ces preuves n’est vraiment contraignante. Si nous croyons au Christ ressuscité, c’est parce que nous faisons confiance au témoignage des apôtres et à celui des communautés chrétiennes qui nous a été transmis de génération en génération.

C’est ce témoignage que nous trouvons dans le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture). Il s’agit d’un discours de Pierre chez un centurion de l’armée Romaine. Nous nous rappelons qu’au moment de la Passion, il avait renié son Maître devant de simples domestiques. Or aujourd’hui, il se trouve à Césarée qui est le lieu de résidence de Pilate et de ses légions. C’est là qu’il ose proclamer la bonne nouvelle de la résurrection. Les mots de son discours sont audacieux : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois de la croix, Dieu l’a ressuscité le troisième jour.

Tout cela se passe chez un centurion de l’armée romaine, donc un païen. C’est une manière de dire que le salut offert en Jésus Christ est offert à tous, même à ceux qui sont très loin de la foi. Dieu n’exclut personne. Quelle que soit sa nation ou sa langue, chacun peut recevoir le salut dans la mesure où il accueille l’Évangile. La bonne nouvelle doit être proclamée au monde entier. C’est pour tous que le Christ a donné sa vie sur une croix.

Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous avons à rendre compte de nos raisons de croire. Sur notre route, nous rencontrons des jeunes et des moins jeunes qui doutent. Ils ont besoin de notre témoignage. Mais n’oublions pas : pour témoigner de l’espérance qui nous anime, il nous faut puiser à la Source, rencontrer le Seigneur dans la prière, nous nourrir de sa Parole et de son Eucharistie. Ce témoignage que nous avons à donner n’est pas le nôtre mais celui du Christ en nous.

Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous recommande d’enlever de nos cœurs le vieux levain, c’est-à-dire tous les ferments mauvais de pourriture. Cela ne veut pas dire qu’il faut abandonner le monde ni passer sa journée à regarder vers le ciel. Il s’agit pour nous de fixer notre regard vers le Christ. C’est un appel à lui manifester chaque jour notre amour. Cette manifestation, nous pourrons la vivre dans la prière, dans les sacrements, dans la charité et dans notre témoignage. Alors, comme saint Paul, nous pourrons dire fièrement : « Pour moi, vivre, c’est le Christ et mourir est un avantage. »

En ce dimanche, de nombreux baptêmes sont célébrés dans la plupart des églises du monde entier. Des enfants, des jeunes et des adultes entrent dans la grande famille des chrétiens. Pour eux aussi, c’est un nouveau départ. Toutes ces personnes qui sont baptisées s’engagent sur la même route que nous. Sur cette route, ce n’est pas toujours facile. Comme nous, ils connaîtront le doute et le découragement. Ils auront besoin de sentir que Jésus ressuscité c’est quelqu’un d’important, qu’il est vraiment la Lumière de notre vie.

Le Seigneur ressuscité ne demande qu’à enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres. Il veut que la lumière de Pâques brille dans le monde entier. Si nous voulons que nos communautés chrétiennes soient vivantes, il faut qu’elles soient missionnaires. Le Christ ressuscité compte sur notre témoignage à la place qui est la nôtre. Il désire que nous soyons porteurs de cette bonne nouvelle auprès de tous ceux qui nous entourent.

En ce jour, nous demandons au Seigneur qu’il fasse de nous des ressuscités, des témoins de la Vie qu’il donne en plénitude. Qu’il nous donne sa force et ta joie pour révéler aux plus pauvres la grandeur de son amour.

Sources : Revue Feu Nouveau – Missel des dimanches et fêtes des trois années, dossiers personnels.

Télécharger l’homélie et la prière universelle : Dimanche de Pâques