15ème dimanche du temps ordinaire

10 juillet 2022

Avec le Christ ressuscité, choisis la vie

 

« Saint François d’Assise a écouté la voix de Dieu, il a écouté la voix du pauvre, il a écouté la voix du malade, il a écouté la voix de la nature. Et il a transformé tout cela en un mode de vie. Je souhaite que la semence de saint François pousse dans beaucoup de cœurs. »
Pape François, Fratelli tutti, n° 48.

Accueil
Dieu n’est pas perdu « au plus haut des cieux ».
Il est dans nos cœurs où il nous parle.
Il est au cœur de la vie où il chemine avec nous.
Mais il est aussi dans les pauvres et les petits que nous croisons chaque jour : ne l’oublions pas !.

LITURGIE DE LA PAROLE
1ère lecture – Dt 30, 10-14
Non la parole de Dieu n’est pas inaccessible, elle est tout près de toi, en toi.

Psaume 118 B

2ème lecture – Col 1, 15-20
Jésus nous rend visible Dieu qui en soi nous est invisible.

Évangile Luc 10, 25-37

Homélie
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous parlent du grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Dans la première lecture, Moïse rappelle au peuple d’Israël que cette loi n’est pas au dessus de nos forces ni hors de notre atteinte. Elle n’est pas au-dessus de nos forces ni hors de notre atteinte. Elle est inscrite au cœur des hommes, même à ceux qui ne le connaissent pas. Avant d’être un visage, Dieu est une voix capable de nous rejoindre au plus proche de notre cœur.

Voilà donc ce grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Les scribes et les pharisiens en discutaient à perte de vue. Pour eux, le prochain c’est celui qui fait partie de leurs proches. L’homme blessé au bord de la route en est exclu. Les deux chefs religieux qui passent devant lui s’en détournent. Ils ne veulent pas se rendre impurs au contact du sang de cet homme ; cette impureté les empêcherait de célébrer le culte dans le temple. Mais aujourd’hui Jésus fait voler en éclat cette mentalité. On ne peut pas vraiment honorer le Seigneur si on abandonne les exclus à leur triste sort. L’amour de Dieu ne peut aller sans l’amour du prochain.

Dans cet évangile, les croyants “de métier” n’ont pas la part belle. Le seul que Jésus nous donne en exemple est un samaritain : c’est un homme méprisé : il fait partie d’un peuple où l’on vit une religion à moitié païenne. Mais la loi d’amour dont parle l’Évangile est aussi inscrite dans son cœur. Il s’est arrêté ; il s’est fait proche de cet homme. Le prochain, c’est celui qui fait preuve de bonté envers le blessé. S’adressant aux chefs religieux, Jésus leur fait comprendre que les belles parlottes ça ne suffit pas. Ce qui est premier c’est l’action, c’est de tout faire pour aider le blessé à revivre et à retrouver sa dignité.

Mais en lisant cet évangile, il nous faut faire un pas de plus. Jésus n’est pas là pour nous donner une leçon d’assistance à personne en danger. Les Pères de l’Eglise ont vu dans ce voyageur blessé l’homme déchu, l’homme du péché. Les brigands ce sont les forces hostiles qui nous détournent de Dieu et nous entrainent au malheur. Mais voilà qu’un samaritain “descendait”. Jésus est descendu du ciel ; il nous a pris en pitié. Le vin et l’huile du Samaritain représentent les sacrements institués par le Christ.

Du coup, aimer mon prochain, c’est aimer le Christ qui s’est fait proche. C’est aussi aimer l’Église car “le Christ et l’Église c’est tout un”. Le Christ est mon prochain ; il m’a soigné, chargé sur sa monture et confié à l’auberge de l’Eglise. Je lui dois donc toute ma reconnaissance. A sa suite, je dois me faire proche de tous les blessés de la vie pour les servir. C’est à notre amour que nous serons reconnus comme disciples du Christ.

Pour aimer comme le Christ, c’est vers lui que nous nous tournons. Saint Paul nous dit qu’il est l’image du Dieu invisible. Pour comprendre sa lettre, il faut se rappeler que Paul s’adresse à des chrétiens qui viennent du monde païen ; ces derniers se croient soumis à des forces mystérieuses. C’est souvent le cas de nos jours : plus la foi diminue, plus les superstitions prennent de la place. Il suffit de voir tout ce qui se dit sur la fatalité, le destin, les horoscopes et les porte-bonheur (ou malheurs) en tous genres. Mais, nous dit saint Paul, aucune “puissance” ne peut prévaloir sur la souveraineté du Christ. Il reste pour nous le “bon Samaritain” venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.

Notre responsabilité c’est d’achever cette œuvre créatrice de Dieu. Bien sûr, il ne manque pas de prétexte pour ne rien faire : “Je n’ai pas le temps… Je ne connais pas ces gens-là… Il faut se méfier des inconnus…” A ce moment-là, nous risquons de manquer le rendez-vous le plus important de notre vie. A travers le pauvre, c’est le Christ qui est là. Rappelons-nous de l’évangile du jugement dernier (Mt 25) : “J’ai eu faim… j’étais malade… j’étais étranger… et vous m’avez (ou vous ne m’avez pas) accueilli”. En nous racontant la parabole du bon Samaritain, le Christ voudrait nous inciter à remplir notre vie de l’amour qui est en lui et à nous faire le prochain de ceux et celles qu’il met sur notre route.

Ils sont nombreux ceux et celles qui ont suivi le Christ sur ce chemin. Saint Vincent de Paul y a engagé toute sa vie ; de même Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et bien d’autres. Les uns et les autres nous renvoient cette question : “Que fais-tu pour les plus pauvres ?” Il ne manque pas d’organismes qui s’organisent pour la lutte contre la misère. Les chrétiens y sont très présents ; chacun peut trouver sa place que CCFD, au Secours Catholique, ATD Quart Monde.

En ce jour, nous te prions, Seigneur : fais-nous ressembler au samaritain qui fut pris de pitié et releva le blessé. Fais-nous ressembler à Jésus ton Fils qui s’est fait le prochain de chacun de nous. Amen

Sources : Saisons bibliques (L’Atelier), Fiches dominicales, Feu Nouveau,Prions en Église, Missel Communautaire, Pour célébrer l’Eucharistie (Feder), Lectures bibliques des dimanches (Vanhoye), Pensée de Luc (Schönborn)

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Prière universelle
Introduction : Frères et sœurs, au début de cette prière commune, prions tous ensemble le Christ Seigneur non seulement pour nous-mêmes et nos proches, mais pour le peuple tout entier

Intentions
Prions pour que, dans l’Église, chacun là où il est et à sa façon,
puisse accomplir pleinement sa mission d’annonce de la Parole, d’accueil de tous et d’hospitalité.

Prions pour que, en ce temps de vacances, nous prenions le temps de l’écoute de ta Parole,
de la goûter et, par notre vie, d’être porteurs d’espérance pour nos frères et sœurs.

Prions pour ceux qui sont en vacances et pour ceux qui travaillent à leur service :
que ce temps soit favorable aux vraies rencontres fraternelles.
Prions aussi pour les parents qui souffrent de ne pas pouvoir offrir ce bonheur à leurs enfants.

Prions pour les exilés, les persécutés, ceux qui sont sans nouvelles des leurs,
ceux que les souffrances de toutes sortent accablent, que nous sachions nous arrêter,
voir, écouter, prendre soin comme le Samaritain.

Conclusion
Tends l’oreille à nos demandes, Seigneur,
et fais-nous grâce :
dans ta bienveillance, exauce les prières
de ceux qui te supplient.
Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen.