Chapitre 1

Chapitre 1
Prologue (1,1-5)
Les quatre premiers versets de Luc sont écrits dans un style classique et solennel. L’auteur est un croyant qui a recueilli avec soin l’héritage des apôtres. Son but est à la fois historique, théologique et pastoral. Il vise à affermir la foi authentique et la fidélité à laquelle Théophile appartient. Le nom de cet home signifie « ami de Dieu ». Voilà déjà un appel qui nous rejoint aujourd’hui. Ce récit s’adresse aussi à chacun de nous pour que, nous aussi, nous le communiquions à d’autres. C’est pour nous une manière de faire grandir l’Église. Nous ne mesurons sans doute pas assez le cadeau qui nous est fait : Cela vaudrait la peine d’entreprendre cette semaine une lecture continue de l’évangile de Saint Luc en nous rappelant que le plus important c’est de nous en nourrir et d’y rencontrer le Christ.

Annonce de la naissance de Jean-Baptiste 1, 5-25.
Zacharie a longtemps prié pour avoir un enfant. Aujourd’hui, il n’ose plus y croire car lui et son épouse sont « avancés en âge ». Ce doute le conduira jusqu’au silence jusqu’au jour où il chantera le « Benedictus » (« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. ») Quant à Élisabeth, elle chante son action de grâce en son cœur.
Parfois, nous avons l’impression que nos prières sont inutiles. Nous pensons que Dieu ne nous écoute pas, qu’il nous a oubliés. Mais l’Évangile de ce jour est là pour nous rappeler qu’aucune prière n’est perdue devant Dieu. S’il ne nous accorde pas ce que nous lui demandons c’est qu’il a quelque chose de bien plus grand à nous donner. C’est à cela qu’il veut nous préparer.

 

L’annonce faite à Marie (26-38)
Ce récit de l’Annonciation, c’est l’instant divin qui bouleversa l’humanité : L’ange Gabriel se rendit chez Marie pour lui annoncer qu’elle avait été choisie pour être la mère de son Fils. Marie répond librement : « Je suis la servante de Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. »
Nous aussi nous sommes tous choisis par Dieu pour incarner sa bonté, sa tendresse, sa justice. Il a besoin de nos mains pour continuer les siennes. Il a besoin de nos lèvres pour prononcer ses paroles. L’Esprit Saint nous inspire. Il a besoin de nos yeux pour voir la souffrance humaine et la soulager. Quelle que soit la question qu’il nous pose, il nous invite à lui dire « oui ». A l’instant où nous disons oui, l’amour surgit comme un raz de marée emportant tout sur son passage. C’est une aventure magnifique qui commence. Il n’y a pas de plus grand honneur que d’être les serviteurs de l’amour.
Acceptons-nous la venue du Christ en nous et dans notre vie ? De notre oui dépendra notre futur éternel et la subite transformation de notre esprit et notre quotidien. Porter Dieu en soi et l’offrir au monde a pour conséquence une joie que nul ne peut nous ôter.
Comme la Vierge Marie, Quel que soit notre âge et notre état de santé, Dieu nous confie une mission. Il a besoin de nous et de notre accord. Ne craignons pas : Cette mission est tournée vers le bonheur, le nôtre et celui des hommes. Vivre sous le regard de Dieu c’est savoir que l’on avance avec Jésus et Marie sur un chemin grandiose. Ce chemin nous conduit là où ils sont déjà, dans le ciel de bonheur et de gloire. C’est là qu’ils nous attendent…

 

La visitation
La Vierge Marie rend visite à sa cousine Élisabeth, devenue enceinte du futur Jean Baptiste. Elle y va pour l’aider mais aussi pour partager sa joie. Jean Baptiste tressaille déjà d’émotion à l’approche de Jésus. Marie ne s’est pas préoccupée de sa propre fatigue. Elle a beaucoup marché pour rejoindre Élisabeth. Elle savait le besoin que celle-ci avait d’elle sur le plan matériel, psychologique et spirituel. Il lui fallait une aide-ménagère mais aussi un être à ses côtés pour communier au miraculeux bonheur de la vie.
La Vierge n’a pas changé. Si nous l’appelons, elle court toujours vers nous. Et Jésus est en elle ou à ses côtés. Oui, bien sûr, nous ne sommes pas Élisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Elle est encore plus puisque elle est notre mère. Ainsi l’a voulu Jésus sur la croix. La Vierge est venue dans notre vie. Elle vient toujours comme pour Élisabeth.
La Visitation c’est quand une personne vient vers toi avec Jésus en elle. Quand l’Amour s’approche de nous, c’est extraordinaire.
La visitation c’est aussi quand nous allons vers l’autre pour l’aider mais aussi pour lui porter ce Dieu Amour et le faire resplendir dans la mesure où il nous habite. Ce n’est pas nous qui aimons mais toujours lui en nous.

 

Magnificat (46-56)
Marie rend grâce à Dieu. Avec lui, les premiers sont les derniers. Les petits, les humbles, les exclus ont la première place dans son cœur. Marie se reconnait proche d’eux ; elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Et c’est au nom de ce même amour qu’elle accueille tous ses enfants. Elle est là pour nous ramener au christ et à son Évangile. Avec Marie, notre vie actuelle est une marche à la suite du Christ vers cette grande fête que Dieu nous prépare.
Nous sommes tous invités à rendre “grâce à Dieu avec le cœur de Marie”. Avec elle, nous chantons et nous proclamons : “Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Tout le magnificat est entièrement tourné vers le Seigneur qui réalise des merveilles.

 

Naissance de Jean Baptiste
Le nom de Jean signifie « Dieu fait grâce ». C’est ce qui s’est réalisé : Dieu a fait grâce à Élisabeth et Zacharie. Il leur a donné la joie d’avoir un fils. Dieu fait grâce à son peuple et à toute l’humanité. Il voit les souffrances de son peuple. Beaucoup sont enfermés dans la violence, la haine, l’égoïsme, la rancune. Tout cela ne fait qu’enfoncer l’homme dans son malheur. Mais comme il l’a fait au temps de Moïse, Dieu intervient pour lui ouvrir un chemin de libération. Au temps de Moïse, Dieu a libéré le peuple hébreu. Désormais, il va le faire pour tous les hommes de tous les temps.
La mission de Jean sera précisément d’annoncer et de préparer la venue du Sauveur. Dieu fait grâce, oui, mais sa grâce invite à la conversion, au retournement. On ne peut accueillir le Christ Sauveur qu’en accueillant le message de Jean Baptiste : « Convertissez-vous », disait-il.
C’est ainsi que Jean Baptiste a préparé la venue du Christ sauveur. Il l’a montré aux foules de son temps et il les a renvoyés vers lui. À la suite de Jean Baptiste, nous sommes tous appelés à préparer la venue du Sauveur dans nos vies, nos familles, nos associations et nos divers lieux de travail et de loisirs. Préparer les chemins du Seigneur c’est enlever toutes les pierres qui font mal, c’est aplanir toutes les montagnes d’égoïsme, c’est combler tous les fossés creusés par l’indifférence. Tout au long de son ministère, Jean insistait sur le partage, la justice et le respect de l’autre. C’était une première étape car il fallait faire une place nette à celui qui vient.
Nous sommes envoyés dans le monde pour annoncer à tous que Dieu fait grâce. Nous sommes nés pour être disciples de Jésus et pour préparer le cœur des hommes à l’accueillir. À l’exemple de Jean Baptiste, nous sommes appelés à donner le meilleur de nous-mêmes à cette mission en évitant de nous disperser dans des futilités.
Notre mission à tous c’est de travailler chaque jour à la réussite du projet de Dieu qui veut le salut de tous les hommes du monde entier. C’est en vue de cette mission que nous sommes invités à nous nourrir de la Parole du Christ et de son Corps. Dieu a besoin de chacun d’entre nous pour faire connaître son salut. Prions, pour qu’à l’exemple de Jean-Baptiste, nous osions proclamer l’avènement du Royaume…

 

Le cantique de Zacharie (67-80)
La louange est une réponse de l’homme aux merveilles de Dieu. Zacharie rend grâce pour l’accomplissement d’un salut national : un descendant de David libèrera de ses ennemis un Israël opprimé. Cette libération était promise depuis le temps d’Abraham ; elle a été rappelée par les prophètes et dans le livre des psaumes. Moïse devait libérer son peuple de la servitude d’Égypte. C’est là que le salut a commencé à se réaliser. Il se poursuivra par une libération intérieure : lutte contre l’idolâtrie, fidélité à son Dieu libérateur.
Zacharie met en avant les deux principaux collaborateurs du Dieu Sauveur : Jean et Jésus, le premier étant orienté vers le second. Le « prophète du Très Haut » prépare la venue du Fils du « Très Haut ». Il annonce la venue de celui qui libèrera son peuple de ses péchés.
Ce cantique de Zacharie est prié tous les matins dans la liturgie des heures.