Lundi de la 17ème semaine du temps ordinaire

La graine de moutarde et le levain
 
 
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (13, 31-35)
 
Jésus proposa à la foule une autre parabole: «Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches.»
Il leur dit une autre parabole: «Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé.»
Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète: C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines. © AELF
 
 
Méditation
Jésus nous parle du Royaume de Dieu comme d’une réalité qui nous atteint tous. Mais alors, comment se fait-il que si peu de choses soient effectivement changées ? En réponse, Jésus nous invite à la foi confiante. Ce qui n’a l’air de rien deviendra sûrement quelque chose de grand. Rien ne peut arrêter la croissance du Royaume de Dieu parmi les hommes.   
 
La foi la plus petite possible est comparée à une graine de moutarde. Ici, ce n’est plus la croissance qui est visée mais le contraste entre l’état présent du Royaume et celui auquel il parviendra. Les oiseaux du ciel qui viennent y faire leur nid peuvent représenter la venue des nations païennes vers l’Église.
 
Pour nous aider à mieux comprendre, Jésus nous raconte la parabole du levain. Ce levain c’est la Parole du Christ qui instaurera le Royaume. Il est un ferment puissant qui peut soulever toute la pâte qu’est l’humanité. Il se présente comme une puissance mystérieuse et invisible ; elle opère avec une efficacité certaine sans que nous nous en apercevions.
 
Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes loin d’être majoritaires. Nos communautés d’Église sont restreintes. Nous devons savoir que Dieu se rend présent dans l’humilité de nos vies humaines. Rien ne distinguait l’enfant de la crèche de Noël des autres enfants. Et pourtant, c’est la plus précieuse des graines du Royaume. Elle annonce le Christ glorieux qui récapitulera tout dans son immense amour.
 
 

17ème dimanche du temps ordinaire ©(2025)

« Apprendre à prier »

Pistes pour l’homélie 
Textes bibliques : Lire
L’Évangile de ce dimanche nous parle de Jésus qui prie seul à l’écart. “Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples.” Et il répond : “Lorsque vous priez, dites : Père.” Ce mot est le secret de la prière de Jésus. Il est la clé qu’il nous donne lui-même. C’est ainsi que nous pourrons, nous aussi, entrer en dialogue confidentiel avec le Père qui l’a accompagné toute sa vie.

Les premières demandes nous disent que nous devons nous préoccuper de règne de Dieu, de sa gloire et de sa volonté. Nous sommes invités à donner toute sa place à Dieu dans notre vie. Il ne demande qu’à y exercer sa seigneurie d’amour. C’est dans notre vie que la sainteté de Dieu doit être manifeste. A travers ces demandes, nous exprimons notre reconnaissance au Père qui nous comble de son amour.

Trois autres requêtes viennent compléter cette prière que Jésus nous enseigne. Ces trois requêtes concernent le pain, le pardon et l’aide dans les tentations. C’est absolument important car on ne peut pas vivre sans pain ; on ne peut pas vivre sans pardon ni sans l’aide de Dieu dans les tentations. Mais saint Cyprien nous dit que le pain le plus essentiel c’est celui de l’Eucharistie. Nous devons souhaiter que les chrétiens se nourrissent de ce pain pour être transformés par le Christ. C’est là qu’ils trouvent la lumière et la force de sa grâce.

Le pardon est avant tout celui que nous recevons de Dieu : il se montre Père quand il libère nos cœurs et nous fait revivre. Nous sommes tous des pécheurs pardonnés par l’infinie miséricorde du Père. Ce pardon nous rend capables de gestes concrets de réconciliation fraternelle. Si nous ne reconnaissons pas que nous sommes pécheurs pardonnés, nous ne pourrons jamais accomplir des gestes de réconciliation fraternelle. C’est en accueillant le pardon de Dieu que nous apprenons à pardonner à nos frères.

“Et ne nous laisse pas entrer en tentation…” Nous savons que nous sommes tous exposés aux pièges du mal. Cette tentation c’est celle du désespoir ; c’est quand nous pensons que Dieu nous abandonne. Jésus nous apprend à nous tourner vers le Père pour lui demander de nous libérer de ce mal qui cherche à nous détruire.

L’enseignement de Jésus se poursuit par deux paraboles. Il rend pour modèle l’attitude d’un ami à l’égard d’un autre ami puis celle d’un père à l’égard de son fils. Nous y trouvons une invitation à avoir confiance en Dieu qui est Père ; il sait mieux que nous-mêmes de quoi nous avons besoin. Mais comme pour Abraham dans la première lecture, nous devons lui présenter nos demandes avec audace et insistance. C’est notre façon de participer à son œuvre de salut.

Comprenons bien : le but n’est pas de convaincre Dieu mais de fortifier notre foi et notre patience. C’est une lutte avec Dieu pour les choses importantes de notre vie. Comme Abraham (1ère lecture), nous sommes invités à nous tenir en présence du Seigneur ; la mission des communautés chrétiennes c’est précisément d’intercéder pour ce monde que Dieu a tant aimé. La prière que nous adressons pour eux à notre Père nous aide à changer notre regard sur eux. Comme Abraham, nous avons la ferme espérance que le petit reste des fidèles peut sauver la multitude.

Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus précise que ce qu’il faut surtout demander c’est l’Esprit Saint. C’était la prière des apôtres qui se préparaient à la Pentecôte. En communion les uns avec les autres, nous supplions le Père : Donne-nous ton Esprit Saint. Qu’il soit avec nous pour vivre cette semaine avec sagesse et amour en faisant la volonté de Dieu.

Dans sa lettre aux Colossiens, saint Paul nous rappelle que nous sommes associés à la victoire du Christ sur la mort et le péché. C’est au nom de cette bonne nouvelle que nous pouvons nous unir à sa prière confiante pour nous et pour le monde entier. Cette prière, nous la faisons passer par Marie. Toute son existence a été entièrement animée par l’Esprit de Jésus. Qu’elle nous apprenne à nous tourner vers notre Père avec confiance et persévérance.

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Samedi de la 16ème semaine du temps ordinaire (2025)

Évangile
 
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 24-30
 
En ce temps-là,
    Jésus proposa aux foules une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
    Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
    Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
“Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
     Il leur dit :
“C’est un ennemi qui a fait cela.”
Les serviteurs lui disent :
“Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
     Il répond :
“Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.” » © AELF
 
 
Méditation
Cet homme qui sème le bon grain c’est Dieu. Nous n’oublions pas ce qui est dit dans le premier récit de la Création : « Dieu vit que cela était bon ». Tout ce qui vient de Dieu est beau et bon. Le bon grain est mis en terre par Dieu. Il faut le dire et le redire, Dieu ne nous donne que du bon grain.
 
Le problème c’est qu’au lieu de « veiller au grain », nous dormons. Nous nous installons dans la routine, la facilité ; nous oublions le Seigneur et son Évangile. Pendant que les gens dormaient, l’ennemi est venu. Il vient toujours pendant que nous dormons. Ce n’est  pas pour rien que Jésus nous demande de veiller et de prier pour ne pas succomber à la tentation. C’est ce qui est arrivé à Pierre, Jacques et Jean au Jardin des Oliviers, la veille de la mort de Jésus. Nous ne devons jamais oublier que notre vie chrétienne est un combat de tous les jours contre « l’ennemi ». La priorité c’est le bon grain semé par le Seigneur.
 
L’ennemi, lui, ne dort pas. Il est toujours à l’affût pour semer l’ivraie. En grec, l’ivraie se traduit par « zizania ». Ce que l’ennemi sème, c’est toujours la zizanie, c’est le trouble, la discorde, les bagarres, les calomnies. C’est tout ce qui est contraire à la communion. Tout cela est semé par l’ennemi. Nous le voyons dans nos paroisses, nos communautés, nos familles : on s’endort tranquillement, on n’est pas vigilant ; et quand on se réveille, on s’aperçoit qu’il y a de la zizanie partout.
 
Ce mal, nous le voyons tous les jours : à côté du pape François, ardent défenseur des pauvres, nous avons des extrémistes qui tuent et massacrent. Le pire, c’est qu’ils prétendent agir au nom de Dieu. Nous voudrions faire le ménage en enlevant l’ivraie. Mais Jésus nous demande de ne pas le faire. Ce serait ajouter de la haine à la haine, de l’ivraie à l’ivraie. Cet Évangile nous dit l’immense patience de Dieu. Il ne veut pas risquer d’arracher le bon grain avec l’ivraie. Il ne veut pas nous abimer. Et il nous demande de faire preuve de la même patience envers les autres. Il nous laisse discerner ce qui ne va pas dans notre vie. Lui-même nous accompagne jusqu’à la moisson. Le vrai Dieu n’est pas celui qui écrase ses ennemis. Il se présente à nous comme un Dieu plein d’amour qui veut le salut de tous les hommes.
 
 

Saint Jacques le Majeur

Siéger à droite et à gauche
Évangile Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20, 20-28 En ce temps-là, la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » © AELF
 
 
  Méditation 
Cet Évangile nous montre les disciples Jacques et Jean qui ont réclamé d’être à droite et à gauche de Jésus dans son Royaume. Les autres disciples s’indignent contre ceux qui ont voulu « se pousser ». C’est normal car ils se disent : « pourquoi pas nous ? » Mais Jésus ne s’indigne pas. Il sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme. S’il intervient, c’est pour les amener et nous amener à changer de perspective. Il dénonce les rapports de force et de supériorité. Le pouvoir comme écrasement des autres ne doit pas avoir sa place parmi les disciples. La gloire du Christ se manifestera sur la croix. À sa droite et à sa gauche, nous trouverons deux bandits. La coupe qu’il boira sera celle de sa Passion qui l’introduira dans le Royaume. Là, toutes les relations seront transformées. Chacun y découvrira que sa place est un don de Dieu. C’est ainsi que Jésus a aboli la loi du plus fort. Il l’a remplacée par celle du plus aimant. C’est une conversion de tous les jours que nous obtiendrons en contemplant et un accueillant « Jésus serviteur ». Il est celui qui « nous a aimés comme on n’a jamais aimé. » C’est très important pour nous aujourd’hui. Notre monde juge le christianisme à travers ceux qui le pratiquent, donc à travers nous. Notre première tâche c’est de nous laisser imprégner par l’Esprit Saint pour ne pas déformer le message de l’Évangile. Notre travail c’est de poursuivre la mission du Christ ; c’est d’annoncer une bonne nouvelle, celle de l’amour de Dieu pour chacun de ses enfants. Mais dans notre monde, deux hommes sur trois ne le connaissent pas. C’est une raison de plus pour témoigner à temps et à contretemps de la bonne nouvelle de l’Évangile. Demandons au Seigneur qu’il nous donne force et courage pour cette mission.

Jeudi de la 16ème semaine du Temps ordinaire

Face au message de Jésus


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,10-17.
    En ce temps-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
    Il leur répondit : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là.
    À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a.
    Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre.
    Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : ‘Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
    Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai.’
    Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !
    Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris


Méditation
Jésus vient de raconter la parabole du semeur. Elle nous montre deux attitudes face à son enseignement : D’un côté ceux qui voient et entendent sans comprendre ; de l’autre ceux qui comprennent et sont prêts à changer de vie et à suivre le Christ.

La venue de Jésus ouvre des temps nouveaux. C’est le règne de Dieu qui est là ; il est offert en plénitude à tous les hommes. Jésus ne promet pas un bonheur futur mais un bonheur actuel.

O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. Qu’il nous conduise vers la vérité tout entière

23 juillet 2025 : Sainte Brigitte de Suède

La vraie famille de Jésus
 
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3, 31-35)
 
En ce temps-là,
comme Jésus était dans une maison,
    arrivent sa mère et ses frères.
Restant au-dehors,
ils le font appeler.
    Une foule était assise autour de lui ;
et on lui dit :
« Voici que ta mère et tes frères sont là dehors :
ils te cherchent. »
    Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
    Et parcourant du regard
ceux qui étaient assis en cercle autour de lui,
il dit :
« Voici ma mère et mes frères.
    Celui qui fait la volonté de Dieu,
celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (AELF)
 
 
Méditation
Aujourd’hui, Jésus nous fait comprendre que sa vraie parenté n’est pas celle qu’on croit. Les liens du sang, les liens familiaux sont importants mais ils ne sont pas premiers. La vraie famille de Jésus, ce sont « ceux qui font la volonté de Dieu ».
 
À ce titre, Marie est doublement Sa mère. Elle est celle qui a mis Jésus au monde. Mais sa vraie grandeur n’est pas dans les liens du sang. Elle est d’avoir été « l’humble servante de Dieu ». Plus que tout autre, elle est celle qui a fait la volonté de Dieu.
 
Cet Évangile nous annonce une bonne nouvelle : Nous pouvons tous faire partie de la grande famille de Dieu. Nous y sommes entrés au jour de notre baptême. À travers la communauté chrétienne, c’est le Christ qui nous y a accueillis. C’est avec lui que nous apprenons à faire la volonté du Père.
 
En relisant l’histoire du Salut dans la Bible et surtout dans le Nouveau Testament, nous découvrons un Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver. Si le Fils de Dieu s’est incarné c’est pour rejoindre ce monde de ténèbres. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est en lui et par lui que nous devenons membres de la famille de Dieu

22 juillet 2025 : Fête de sainte Marie-Madeleine

« J’ai vu le Seigneur ! »

 
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,1.11-18.
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus         . Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »     Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.         Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.   Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
 
 
Méditation
Le premier jour de la semaine (dimanche), « Marie-Madeleine se rend au tombeau alors qu’il fait sombre ». Sa détresse est celle de toute personne qui se réveille chaque matin pour se trouver devant un grand vide. Celui que son cœur aime n’est plus là. C’est cette souffrance morale qui la pousse de grand matin vers le cimetière.
 
Mais si nous sommes attentifs à la vie de notre monde, nous découvrons l’ampleur du drame. De nos jours, des pays entiers sont transformés en cimetières. Pensons à toutes les victimes de l’oppression, de la violence, de la guerre en Ukraine et ailleurs dans le monde : devant ces images de mort, nous sommes souvent comme les disciples de Jésus : nous fuyons. 
 
L’Évangile nous montre que Marie-Madeleine a fait preuve d’un plus grand courage. Elle n’a pas eu peur des menaces qui pesaient sur les disciples de Jésus. De bon matin, elle se rend au tombeau. Mais quand elle y arrive, elle voit qu’il est ouvert et vide. Elle en déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus.   Pour elle, c’est un drame de plus. Mais voilà que Jésus ressuscité la rejoint  » : Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Quand elle l’a reconnu, il l’envoie : « Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
 
Cette première Pâque est offerte à une pauvre femme méprisée et rejetée. À travers elle, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres et aux exclus. Elle est envoyée pour leur annoncer que Jésus est ressuscité d’entre les morts. 
 
Comme Marie Madeleine, nous sommes envoyés pour témoigner de la victoire  du Christ sur la mort et le péché ;    Demandons-lui qu’il nous envoie son Esprit Saint. Ainsi, nous pourrons proclamer avec force que Jésus est vivant pour les siècles des siècles. Amen

Lundi de la 16ème semaine du temps ordinaire (2025)

Un signe du ciel
 
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 12,38-42.
En ce temps-là, quelques-uns des scribes et des pharisiens adressèrent la parole à Jésus : « Maître, nous voudrions voir un signe venant de toi. »Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas.En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits.Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
 
 
Méditation
« Cette génération est une génération mauvaise : elle réclame un signe… » Jésus s’adresse à des gens qui font preuve de mauvaise foi. Il s’adresse aussi à notre génération : elle ne réclame plus de signe ; elle en est bien incapable car elle s’est installée dans l’indifférence et l’athéisme.

« Il ne lui sera donné que le signe de Jonas… » Ce dernier est allé à contre cœur à Ninive pour annoncer la destruction de cette ville. Les gens se sont convertis parce qu’ils ont eu peur de cette menace. Nous aussi, nous sommes appelés à nous convertir. Ce n’est plus la peur qui nous y pousse mais l’amour. Dieu nous appelle à lui car il veut nous combler de son amour.

La bonne nouvelle du jour : « Il y a ici bien plus que Salomon… bien plus que Jonas… » Il y a Jésus, le Fils de Dieu. Il est la vraie Sagesse de Dieu, une sagesse infiniment plus grande que celle de Salomon. Il a été envoyé par le Père, non plus pour annoncer la destruction mais le salut. « Il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu » (Saint Jean-Paul II)

16ème dimanche du temps ordinaire 2025

Avec le Christ ressuscité, choisir la meilleure part

Textes bibliques : Lire
Pistes pour l’homélie
La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous parlent de l’accueil et de l’hospitalité. Abraham se montre très généreux envers les trois hommes qui s’approchent de sa tente. Jésus reçoit l’hospitalité dans la maison de Marthe et Marie. Voilà donc deux récits très proches l’un de l’autre. Mais il y a entre eux une différence importante. Dans la première lecture, ce qui est mis en avant, c’est la générosité du patriarche qui accueille les invités. Dès que ces derniers s’approchent de sa tente, il va à leur rencontre. Il leur demande d’accepter son hospitalité. Il leur manifeste une disponibilité extraordinaire. Ce qui est surprenant, c’est qu’il s’adresse à eux comme à une seule personne. Il les appelle “Mon Seigneur”

Il importe peu de savoir combien ils étaient. En fait, Abraham a compris qu’en donnant l’hospitalité à ces trois personnes, c’est Dieu qu’il accueille. Cet événement a beaucoup marqué la spiritualité orientale. Nous connaissons tous l’icône d’Andrei Roublev qui en donne une explication trinitaire. Les Pères de l’Église ont vu en ces trois personnages une image de la Trinité : trois personnes qui sont un seul Seigneur. En pratiquant l’hospitalité, nous entrons en contact avec Dieu.

Le Dieu d’Abraham vient à nous aujourd’hui. Nous ne voyons pas son image ; mais nous le reconnaissons dans cette assemblée. Ses traits sont parfois ceux de l’étranger que nous regardons à peine. Il est là, à travers le pauvre, le petit, l’immigré, l’exclu ; c’est lui qui frappe à notre porte. Au terme de notre vie, il nous dira : “tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. C’est un appel pour chacun de nous à donner généreusement au service de Dieu et de nos frères

Dans l’évangile, nous lisons le témoignage de l’hospitalité de Marthe. Elle est attentive à servir Jésus et à tout faire pour qu’il se trouve à son aise dans sa maison. A côté de cette hyperactivité de Marthe, nous avons l’attitude totalement différente de Marie : elle s’est tout simplement assise à ses pieds pour l’écouter. Jésus fait comprendre à Marthe que seconde manière est la meilleure. Bien sûr, il importe que le service soit assuré correctement. Mais un hôte est plus honoré quand on prend le temps de l’écouter et de comprendre ce qu’il veut. C’est encore plus vrai pour Jésus car il est “la Parole de Dieu”.

Marie a choisi la meilleure “part.” Elle est reçue et accueillie par le Seigneur. Elle se nourrit de sa parole. Dans ce cas, on peut dire que la relation d’hospitalité est réciproque. C’est important pour nous : nous avons toujours besoin d’accueillir Jésus, d’accueillir sa Parole, d’accueillir son amour dans nos cœurs. Bien sûr, l’action est nécessaire. Mais nous ne devons pas oublier la supériorité de l’accueil du Seigneur dans nos vies ; ce qui est le plus important, c’est ce que le Seigneur fait pour nous, ce qu’il dit et ce qu’il accomplit. Quant à nous, nous ne sommes que ses modestes collaborateurs.

Quand on a ainsi accueilli la Parole de Dieu, on ne peut que vouloir la communiquer aux autres. C’est ce que nous montre l’apôtre Paul dans la seconde lecture. C’est avec beaucoup de zèle qu’il annonce le Christ ; il s’adresse à tous, en particulier aux païens. Il leur annonce que Dieu aime tous les hommes de toutes les nations. Il veut tous les unir pour les faire tous entrer dans une même grande famille. Cette lettre de Paul s’adresse aussi à nous aujourd’hui : elle nous invite à vraiment accueillir la Parole du Christ dans nos vies. Sans lui, nous n’avancerons pas. C’est avec lui que nous pourrons collaborer à son œuvre de salut dans le monde. Il est “l’âme de tout apostolat” (Dom Chautard).

Comme à Mambré et comme à Béthanie, le Seigneur continue à s’inviter. C’est ce qui se passe dans chaque Eucharistie. Il reçoit nos offrandes mais c’est pour se donner lui-même : “Prenez et mangez…” Pour nous orienter vers le repas eucharistique, il se tient à notre porte et il frappe ; il attend que nous lui ouvrions pour nous inviter à manger avec lui et lui avec nous (Ap. 3. 20). Il est toujours là pour nous offrir la meilleure part, la Parole de vie et le Pain du Royaume. Puis à la fin de la messe, nous serons envoyés pour la porter à nos frères.

Nous te prions, Seigneur : rends-nous accueillants et attentifs comme Marie et serviables comme Marthe. Ainsi, autour de nous, beaucoup pourront se réjouir de ta présence. Amen.

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Samedi de la 15ème semaine du Temps ordinaire (2025)

« Voici mon serviteur que j’ai choisi »

Pharisiens
 


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12, 14-21

En ce temps-là,
    une fois sortis de la synagogue,
les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus
pour voir comment le faire périr.
    Jésus, l’ayant appris, se retira de là ;
beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous.
    Mais il leur défendit vivement
de parler de lui.
    Ainsi devait s’accomplir
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
    « Voici mon serviteur que j’ai choisi,
mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur.
Je ferai reposer sur lui mon Esprit,
aux nations il fera connaître le jugement.
    Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas,
on n’entendra pas sa voix sur les places publiques.
    Il n’écrasera pas le roseau froissé,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement.
    Les nations mettront en son nom leur espérance. » © AELF


Méditation

Les scribes et les pharisiens ne supportent plus les actes et les paroles de Jésus. L’évangéliste nous rapporte plusieurs incidents autour du Sabbat ainsi que des paroles de Jésus contraire à leurs certitudes. Il se trouve face à des esprits bloqués. Ces chefs religieux sont enfermés dans les règles du « permis et du défendu ». Ils s’imaginent que la foi est perdue si on le laisse faire. Alors, ils élaborent un plan de mort contre Jésus.
 
L’hostilité est devenue si forte qu’il est obligé de se cacher. Mais rien ni personne ne l’empêchera d’accomplir sa mission jusqu’au bout. Matthieu lui applique ce que disait Isaïe au sujet du « serviteur de Dieu ». Même s’il est rejeté par les siens, il est l’espérance des justes et des pécheurs, des croyants et des incroyants. Ce n’est pas la loi qui apporte cette espérance mais la personne même de Jésus.