Vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire (C)

24ème dimanche du temps ordinaire
11 septembre 2022


Qui suis-je pour que Dieu me prenne sur ses épaules ?


« Dieu témoigne à cette séparation (de l’homme par son péché) une si grande douleur, et qu’il s’empresse si fort pour nous faire revenir. Voulez-vous savoir quels sont les sentiments du Sauveur du monde toutes les fois que vous perdez la grâce de Dieu ? Il en est affligé jusqu’au fond de l’âme, il en est aussi troublé qu’un pauvre pasteur qui a perdu une de ses brebis. »
Saint Claude La Colombière
La miséricorde de Dieu, Christus, 1959, p. 104

Textes pour célébrer
Accueil
Frères et sœurs,
c’est pour répondre à l’invitation du Seigneur lui-même
que nous nous rassemblons ce dimanche.
Il ne cesse en effet de nous attendre
et de nous chercher.
Oui,il y a de la joie au ciel
quand nous revenons à Dieu
de tout notre cœur.

Litanie
Seigneur,tu es venu chercher la brebis perdue.
Accueille-nous dans ta joie et prends pitié de nous.

Ô Christ,
tu es venu dans le monde pour sauver les pécheurs.
Efface nos péchés et prends pitié de nous.

Seigneur,
tu nous invites au festin du Royaume.
Fais-nous revenir à la vie et prends pitié de nous.

LITURGIE DE LA PAROLE

PROCLAMATION DU LIVRE DE L’EXODE – (32, 7-11. 13-14)
Pendant le séjour au désert, lorsque le peuple traversait des épreuves, il revenait vers Dieu et Moïse intercédait pour obtenir le pardon. Mais Jésus a définitivement révélé un autre visage de Dieu, celui de sa bonté paternelle.

PSAUME 50

PROCLAMATION DE LA LETTRE A TIMOTHEE – (1, 12-17)
Les lettres à Timothée sont émaillées de professions de foi et de louanges. Aujourd’hui, l’Apôtre proclame à la fois son péché et la miséricorde dont il a bénéficié de la part de Jésus le Christ.

ALLELUIA

ÉVANGILE DE JESUS CHRIST SELON SAINT LUC (15, 1-32)

Homélie
Textes bibliques : Lire

Dans la Bible et dans la liturgie, nous trouvons des formules qui sont répétées trois fois : le Kyrie, le Sanctus, l’Agnus. Pierre qui avait renié Jésus doit s’y prendre à trois fois pour accueillir son pardon. Et aujourd’hui, nous avons trois paraboles de la miséricorde qui sont intimement liées. Ces répétitions veulent donc souligner l’importance du message. Ces trois paraboles nous disent la joie et la conversion : “ce qui était perdu est retrouvé”.

Jésus se trouve se trouve devant des gens qui viennent à lui pour l’écouter. D’autres ne sont là que pour récriminer : “Tu te rends compte, il va chez des gens de mauvaise vie ! Pourquoi s’intéresser à eux ? Ils ne valent pas la peine qu’on aille s’occuper d’eux… Ils sont irrémédiablement perdus…” Alors Jésus élève la voix pour qu’on l’entende bien. Et il se met à leur parler en paraboles.

Un homme avait cent brebis. Un soir, il s’aperçoit qu’il lui en manque une, celle qui est un peu folle et qui n’en faisait qu’à sa tête. Il laisse là le troupeau et part à sa recherche. Il finit par la trouver prise dans les épines. Rentré fou de joie à la bergerie, il invite ses amis pour faire la fête car la brebis perdue est retrouvée. Une femme perd une pièce d’argent, sans doute une des rares qu’elle possédait. Elle part à sa recherche : quand elle l’a retrouvée, elle invite ses amies pour faire la fête car la pièce est retrouvée.

Le plus jeune des fils demande sa part d’héritage et quitte la famille. Il se perd, il s’égare, il jouit des plaisirs faciles de la vie. Mais un jour, il a tout perdu ; il décide alors de revenir vers son père. Et le père invite ses amis à faire la fête car l’enfant perdu est retrouvé.

“Cet homme fait bon accueil aux pécheurs”. Jésus regarde un à un ceux qui récriminent contre lui. Il voudrait leur faire comprendre que le Père est semblable à ce berger. Son bonheur c’est d’avoir retrouvé sa brebis, c’est un fils qui se convertit, un fils qui revient vers son Père. Tout cela est pour lui un trésor inestimable ; chaque enfant de Dieu est unique. Chacun a autant d’importance que tous les autres. Les pécheurs qui reviennent vers lui sont le trésor de Dieu, sa préférence, même ceux qui ont commis le pire. Ceux qui se croient justes ne le comprennent pas. Il est difficile pour eux d’accepter que ceux qui ont péché puissent se retrouver avec eux enfin réunis.

Tout cela n’est autre qu’une question de pardon Nous pensons tous à ceux qui se sont fourvoyés dans des idéologies qui les ont poussés vers la violence. Il faut savoir que certains ont reconnu leurs égarements et se sont convertis à Jésus Christ. Rien n’est impossible pour Dieu. La miséricorde c’est cette faculté d’accueillir la demande de pardon de l’autre et de pardonner.

La première lecture nous révèle à sa manière la miséricorde de Dieu, plus grande que les infidélités de son peuple. Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses. Toute la Bible nous met en face des infidélités de son peuple mais surtout du pardon et de la miséricorde de Dieu. C’est cela l’histoire de l’alliance entre Dieu est son peuple : un partenariat pour œuvrer ensemble à une cause commune.

Mais il nous faut aller plus loin : si Dieu offre son pardon, il offre aussi sa confiance. Saint Paul en est un bel exemple : lui qui était un grand pécheur a été pardonné ; et surtout, il a été chargé de mission ; il a reçu un ministère ; il est devenu un grand témoin de la foi. Cela, nous le voyons aussi dans notre monde d’aujourd’hui : des gens qui persécutaient les chrétiens se convertissent et se mettent à témoigner de leur rencontre avec Jésus Christ. Ce qui est impossible aux yeux des hommes est toujours possible pour Dieu.

Dieu ne veut qu’aucun ne se perde. S’il a envoyé son Fils, c’est pour aller à la rencontre des hommes. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Sa miséricorde est bien plus grande que tous les péchés de ce monde. Dieu veut croire à la capacité de chacun de se convertir. Il n’enferme personne dans son passé. Il nous prend par la main pour nous sortir des chemins de perdition et nous conduire vers la vraie vie.

Ces trois paraboles nous disent l’amour démesuré de Dieu. Il est comme ce berger qui abandonne son troupeau pour aller à la recherche de la brebis folle. Il est comme ce père qui a les bras grands ouverts pour accueillir son fils perdu. Chaque retrouvaille est source d’une grande joie. Nous devons nous réjouir de ce visage de miséricorde de Dieu, de sa patience, de son immense bonté toujours à la recherche de ce qui est perdu.

Comme le frère aîné de la parabole, certains se révoltent de ce qu’ils considèrent comme une injustice. Mais Dieu dira : “Toi mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi”. En ce jour, nous faisons nôtre les paroles de ce chant : “Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin, jour d’allégresse et jour de joie, Alléluia”

Télécharger : 24ème dimanche du temps ordinaire

Sources : Revues Signes et Fiches dominicales – Missel dominical des dimanches et fêtes des trois années – Célébrons dimanche, Assemblées de la prière – l’Évangile de la miséricorde (Cardinal Christoph Shönborn)

Prière universelle
Introduction
Élargissons notre prière
à la dimension de l’amour sans mesure
que Dieu porte à tous ses enfants

Intentions
Souviens-toi,Seigneur,de ton Église.
Que toutes les brebis égarées y rencontrent
non pas le regard qui condamne et qui exclut,
mais la main qui se tend ainsi que la parole qui sauve.

Souviens-toi,Seigneur,
de notre monde déchiré par la haine,
et par les violences qui l’embrasent.
Guide les responsables des peuples
sur le chemin de la réconciliation et de la paix.

Souviens-toi,Seigneur,
de tous les exclus de notre société.
Aide-nous à développer notre solidarité et notre aide
auprès de tous ceux qui doivent affronter l’échec
dans leur vie scolaire,professionnelle ou familiale.

Souviens-toi,Seigneur,
de notre communauté rassemblée autour de toi.
Préserve-nous de tout orgueil et de toute suffisance.
Fais grandir en nous la joie des pécheurs
pardonnés et sauvés.

Conclusion
Dieu de tendresse et Dieu qui pardonnes,
accueille notre prière et comble de ta miséricorde
ceux qui ne pourraient vivre sans ton amour.
Béni sois-tu, Dieu Sauveur
en Jésus,le Christ,notre Seigneur. Amen.