Méditation sur le Rosaire

 

Vivre sous le regard de Dieu c’est savoir que l’on avance avec Jésus et Marie sur un chemin grandiose. Ce chemin nous conduit là où ils sont déjà, dans le ciel de bonheur et de gloire. C’est là qu’ils nous attendent…

MYSTÈRES JOYEUX

L’Annonciation :

C’est l’instant divin qui bouleversa l’humanité : L’ange Gabriel se rendit chez Marie pour lui annoncer qu’elle avait été choisie pour être la mère de son Fils. Marie répond librement : « Je suis la servante de Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole.

Nous aussi nous sommes tous choisis par Dieu pour incarner sa bonté, sa tendresse, sa justice. Il a besoin de nos mains pour continuer les siennes. Il a besoin de nos lèvres pour prononcer ses paroles. L’Esprit Saint nous inspire. Il a besoin de nos yeux pour voir la souffrance humaine et la soulager. Quelle que soit la question qu’il nous pose, il nous invite à lui dire « oui ». A l’instant où nous disons oui, l’amour surgit comme un ras de marée emportant tout sur son passage. C’est une aventure magnifique qui commence. Il n’y a pas de plus grand honneur que d’être les serviteurs de l’amour.

Acceptes-tu la venue du Christ en toi et dans ta vie ? De ton oui dépendra ton futur éternel et la subite transformation de ton esprit et ton quotidien. Porter Dieu en soi et l’offrir au monde a pour conséquence une joie que nul ne peut nous ôter.

Comme la Vierge Marie, Dieu nous confie une mission. Il a besoin de nous et de notre accord. Ne craignons pas : Cette mission est tournée vers le bonheur, le nôtre et celui des hommes.

La visitation :

La Vierge Marie rend visite à sa cousine Élisabeth, devenue enceinte du futur Jean Baptiste. Elle y va pour l’aider mais aussi pour partager sa joie. Jean Baptiste tressaille déjà d’émotion à l’approche de Jésus. Marie ne s’est pas préoccupée de sa propre fatigue. Elle a beaucoup marché pour rejoindre Élisabeth. Elle savait le besoin que celle-ci avait d’elle sur le plan matériel, psychologique et spirituel. Il lui fallait une aide ménagère mais aussi un être à ses côtés pour communier au miraculeux bonheur de la vie.

La Vierge n’a pas changé. Si nous l’appelons, elle court toujours vers nous. Et Jésus est en elle ou à ses côtés. Oui, bien sûr, nous ne sommes pas Élisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Elle est encore plus puisque elle est notre mère. Ainsi l’a voulu Jésus sur la croix. La Vierge est venue dans notre vie. Elle vient toujours comme pour Élisabeth.

La Visitation c’est quand une personne vient vers toi avec Jésus en elle. Quand l’Amour s’approche de nous, c’est extraordinaire.

La visitation c’est aussi quand nous allons vers l’autre pour l’aider mais aussi pour lui porter ce Dieu Amour et le faire resplendir dans la mesure où il nous habite. Ce n’est pas nous qui aimons mais toujours lui en nous.

La Nativité

C’est le jour où Jésus le Fils de Dieu est né sur la terre. Comme la Vierge et Saint Joseph nous nous penchons sur lui enfoui dans notre cœur. La nativité de Jésus a lieu aussi en nous. Il est venu chez les hommes, dans notre vie.

Jésus est né pour nous faire vivre. Et nous sommes nés pour les mêmes raisons, faire vivre nos frères et nos sœurs et embellir leur vie.

Être chrétien, c’est recevoir Jésus en plein cœur et faire de ce cœur son berceau. La Nativité c’est aussi contempler la naissance de Christ dans le cœur des hommes.

Connaître Jésus n’est-ce pas vivre de Lui ? Vivre de Lui, c’est l’aimer avec passion.

Assister à la naissance d’un tel amour dans le cœur d’un humain est un privilège. La provoquer en est un autre encore plus grand.

Ta nativité, c’est le jour où tu as compris que tu étais né de Lui, par Lui, avec Lui et pour Lui.

La Présentation au Temple

Quarante jours après sa naissance, Marie et Joseph se rendent au Temple pour présenter leur enfant au Seigneur. Poussé par l’Esprit, Siméon s’y précipite pour voir, avant de mourir, le Sauveur qu’il espérait. Et Anne s’occupant des affaires du Temple et priant sans cesse. Marie entend alors des mots qu’elle n’oubliera plus.

Le nouveau temple de Dieu c’est l’Église. C’est là que les parents chrétiens présentent à Dieu par la consécration du baptême l’enfant qui leur est cher.

Et s’il n’y a pas d’enfant, nous lui présentons ce que nous avons de plus précieux, l’amour qui est en nous.

Nous n’avons pas deux tourterelles à immoler. Mais nous immolons souvent notre volonté. Nous lui offrons notre résignation ou plutôt notre acceptation. Nous savons qu’un glaive nous a transpercé ou nous transpercera, car l’amour est un glaive en nous.

Marie nous tend Son enfant pour que nous le prenions dans nos bras. Nous le prenons chaque fois qu’en Son nom, nous courons consoler nos frères. Et nous prenons la place de Marie chaque fois qu’à notre tour, nous tendons Jésus aux hommes.

La vie cachée à Nazareth

Pendant trente ans, Jésus, Fils de Dieu, a vécu auprès de Marie et Joseph, puis de Marie seule, la vie de n’importe quel humain. Il a grandi comme tous les enfants… Il était entièrement homme et entièrement Dieu. Il ne l’a pas montré. Même si sa divinité devait tout irradier de sa voix. Marie et Joseph savaient. Tous se taisaient et communiaient dans le même amour et le même silence.

On ne reconnaît pas souvent ce Dieu caché derrière un visage humain.

Ce visage c’est celui du pauvre, du misérable, du malheureux, du malade, du désespéré. Ce Dieu prend aussi la forme du hasard pour nous offrir le secours et la joie. Et trop souvent, nous oublions de le remercier.

C’est aussi le Dieu caché au fond d’une hostie qui surgit entre les mains du prêtre pour venir en nous pour que nous soyons en lui.

Et qui reconnaît ce Dieu en toi lorsque tu agis non par bonté naturelle mais par amour ? L’amour de lui.

Toute vie est un sanctuaire sous le regard des hommes. Quoi qu’on en dise, on n’y entre jamais ou si peu. Nous ne pouvons juger personne, ni trop admirer, mépriser ou envier. Nous ne voyons que la superficie des choses. L’intimité nous est dérobée. Voilée.

LES MYSTÈRES LUMINEUX

Le Baptême du Seigneur.

Jésus se fait baptiser par Jean Baptiste dans les eaux du Jourdain. Ce baptême avait été institué par le prophète pour le repentir et la rémission des péchés. Jésus ne plongea pas dans le Jourdain pour effacer ses péchés car il n’en avait pas. Il a voulu prendre les nôtres. Ce jour-là, il s’est relevé tout ruisselant de nos fautes et des douleurs provoquées par celles-ci. Jésus a voulu ce baptême pour que nous le suivions.

Nous sommes entrés dans ce mystère de lumière le jour de notre baptême. Nous avons été plongés dans les eaux de l’amour pour être divinisés. Nous n’entendons plus la voix du Père mais il prononce les mêmes mots en nous regardant : « Celui-ci (celle-ci) est mon enfant bien aimé(e) »

Le baptême est une onction indélébile de bonheur et de gloire. Frères du Christ, nous le serons toujours. C’est gravé dans notre chair.

Parrain et marraine, votre rôle est sacré. Refusez ce rôle si vous n’avez pas la foi. On ne peut tenir un être sur les fonds baptismaux sans savoir à Qui on le consacre et à Qui on le confie, sans savoir à quel point notre responsabilité est grande devant Dieu. C’est une mission divine. Spirituellement, e parrain et la marraine sont les parents d’une âme. Ils ont à l’éduquer, la conduire et l’enflammer de l’amour de Dieu.

Baptisé, te voici à jamais entant du Très-Haut.

Les noces de Cana

Jésus est invité à un repas de noces avec sa mère et ses disciples. A la fin du repas, le vin vient à manquer. Marie pense à l’embarras du maître de maison et au fait que la fête sera gâchée. Elle prévient alors son Fils. Elle dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Et ils le font. Le miracle a lieu. L’eau des jarres est changée en vin, en très grand vin. Le marié est félicité pour la qualité de ce vin. Et Jésus, souriant, n’en doutons pas, se tait.

Nous, chrétiens, nous participons à ce mystère quand nous reconnaissons l’invisible puissance du Fils de Dieu. Jésus intervient très souvent comme aux noces de Cana et pour la même raison, notre joie. Quand il advient ce que nous voulions tant et que nous n’attentions plus, nous reconnaissons le magnifique Visage du Fils de Dieu. Il est là, incognito, derrière les bonheurs de notre vie. Il se tait et nous laisse remercier nos frères qu’il a lui-même placés sur notre chemin.

Nous participons à ce mystère quand, dans la prière, comme Marie, nous présentons au Christ les problèmes de nos frères, quand nous lui disons « il n’y a plus de joie », « il n’y a plus de santé. » Et le Christ intervient. Il intervient toujours

Le Christ des noces de Cana nous a confié un secret qui ne nous quittera plus : la joie aura le dernier mot ».

L’annonce du Royaume de Dieu.

Jésus commence à prêcher l’Évangile de Dieu : « Les temps sont accomplis, le Royaume de Dieu est tout proche. Repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Jésus est envoyé par le Père pour sauver les hommes du péché et du désespoir. Et aussi pour leur montrer Son Visage et leur dévoiler un peu Sa personnalité. Non seulement il nous confie que le ciel nous est destiné mais aussi et surtout que Dieu est parmi nous. Car le Royaume de Dieu c’est la Présence du Christ ici-bas. Son amour n’a reculé devant rien pour nous aimer et nous sortir de nos nuits.

Nous sommes entrés dans ce mystère le jour où nous sommes devenus un repenti, c’est à dire un transfiguré.

« Crois et tu comprendras. La foi précède, l’intelligence suit. » (Saint Augustin)

Il y a tant de manières d’annoncer le Royaume de Dieu et de porter témoignage. Nous l’annonçons quand l’espérance est sur nos lèvres et que le Christ apparaît dans nos yeux.

La transfiguration du Seigneur.

Ils étaient là sur la montagne et Jésus priait. Et « pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une éclatante blancheur. » Les cieux se sont ouverts. Moïse et Élie, morts depuis longtemps aux yeux des hommes conversaient avec lui. Pierre, Jacques et Jean sont « saisis de frayeur ». Ne sachant que dire, Pierre dit n’importe quoi. Il propose de dresser trois tentes. Puis il y eut cette nuée d’où sortit la voix du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »

La lumière, c’est un autre nom de Jésus… La lumière est venue dans le monde.

Quand notre regard traverse les apparences humaines. Quand notre confiance dans le Fils de Dieu nous fait traverser le noir de la vie, nous sommes, nous aussi, quelque part, un transfiguré.

Si Jésus nous supplie d’aimer, c’est parce que l’amour et la lumière ne font qu’un. Si nous avons aimé, la transfiguration sera le jour même de notre mort. Mais elle est déjà commencé ici-bas.

Ne commettons pas l’erreur de Pierre : Nul ne peut dresser sa tente sur le mont Thabor. Il nous faut toujours en descendre mais c’est pour nous rendre vers des buts grandioses…

L’Institution de l’Eucharistie

C’était lors de son dernier repas, juste avant la croix. Jésus prend du pain, rend grâce et dit : « Prenez, ceci est mon Corps. » Il prit ensuite la coupe de vin et dit : « Prenez. Ceci est mon sang. » Il savait que sans lui, sans son amour, sa force et sa présence, nous ne pourrions pas le suivre. Alors il inventa ce moyen pour rester en nous, avec nous et dans le monde jusqu’à la fin des temps. Il a voulu faire habiter un Dieu derrière un morceau de pain, fruit du travail des hommes. Et dans ce vin, il a placé son Sang sacré. Pour nous rejoindre, il fait l’impossible. Ne pas nous quitter a toujours été son but. Habiter en nous. Mais en nous, c’est aussi chez lui.

Nous participons à ce mystère chaque fois que nous communions. Le Fils de Dieu est là, devant nous puis en nous et nous en lui. Nous communions avec le feu ; un feu qui consume le mal, la maladie et qui dévaste tout le négatif du monde.

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »… « Je ne suis pas digne de te recevoir… » C’est vrai, personne n’est digne de recevoir le Seigneur. Mais c’est lui qui nous rend la dignité. Si on attendait d’être digne pour Le recevoir, on ne communierait jamais. La seule dignité que Jésus nous demande pour avoir le droit de l’avoir en soi, c’est l’amour qu’on lui porte.

Cette nourriture sacrée, nous la partageons avec ceux qui nous entourent le jour de la messe. Les cloches résonnent pour convier les hommes au banquet du Père.

Après sa résurrection, Jésus attendait ses disciples sur la rive du lac et il les a invités à manger. Il nous attend aussi à la Table du Père. Il nous convie à son banquet. Il ne nous donne plus des poissons ni du pain, ni du vin mais son Corps, son Sang et Sa vie.

LES MYSTÈRES DOULOUREUX

L’agonie

Jésus est au jardin des Oliviers avec ses disciples les plus proches. Il s’offre au Père pour notre salut. C’est l’Heure pour laquelle il est venu. L’Agonie du Christ ce n’est pas le moment de la croix quand il est cloué entre deux brigands. Mais c’est ce qu’il a vécu et souffert juste avant, cette nuit-là dans ce jardin. Il ressent « tristesse et angoisse ». Il dit : « Mon âme est triste jusqu’à la mort. » Il souffre comme un homme mais aussi comme un Dieu. Cette angoisse est si extrême que sa sueur est devenue du sang.

Mais il y a en Lui la voix du Père, une voix lui disant d’aller là où il doit aller. Un ange le réconfort. L’ange invisible. L’amour du Père. Nul ne peut imaginer le combat qui fut le sien…

De chagrin et de fatigue ses disciples dormaient. Il les réveillait. La solitude lui était un supplice. Et ils se rendormaient. Et il leur disait : « Veillez et priez. » La prière est la seule puissance capable de nous faire tenir debout. Puis ce fut l’Heure proprement dite : les torches des soldats armés entrant dans le jardin pour s’emparer de lui, le baiser de Judas, le martyre de la trahison.

L’agonie dans cette vie, on la connaît aussi. Et il nous faut la traverser avec la force de Dieu en personne… Attendre un verdict, un diagnostic, une opération chirurgicale, la vieillesse, la mort, la nôtre ou celle d’un être cher.

Nous avons le réconfort de l’ange, nous aussi. Il prend la forme de ceux qui nous aiment ou qui nous entourent, ou d’un inconnu.

Accrochons-nous au cou du Père pour ne pas sombrer.

La flagellation

C’est le moment où Jésus a reçu sur son corps les coups de fouet qui ont massacré sa chair. Les bourreaux ont frappé si fort que les coups résonnaient sur la place. Il recevait dans sa chair ce qu’il avait reçu dans son corps, les trahisons humaines, l’injustice, la méchanceté gratuite… le baiser de Judas, pire fouet pour celui qui est l’Amour. Et la déception face à l’inconstance humaine.

Nous aussi, parfois, nous sommes flagellés par la main de certains bourreaux cruels ou inconscients. Ou encore par certains événements qui s’abattent sur nous, les accidents, la maladie grave. Les personnes qui nous déçoivent au point que nous voulions en mourir.

Dieu est fier de nous quand nous sommes courageux, confiants jusqu’à l’audace.

Et nous, n’avons-nous flagellé personne ? Aucune injure, aucune injustice, aucune blessure en parole ou en action, envers un être cher ou un étranger ? Nous sommes tous le bourreau, Judas, Plate, le grand prêtre, les soldats. Voilà pourquoi Jésus est mort. Sans son pardon, nous serions tous damnés, malades, désespérés.

Nous sommes déçus par nos erreurs, nos péchés et ceux des autres. Ne retenons que l’amour et mettons nos pas derrière ceux de Dieu. Puisqu’il nous a fait l’honneur de lui ressembler dans la souffrance, il nous fera celui de lui ressembler dans la gloire.

Le couronnement d’épines.

Jésus avait dit : « Je suis roi » et « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Il était le Roi des cieux, le Maître de l’univers. Cela lui suffisait. Et quand le grand prêtre lui demanda de confirmer qu’il était bien le Fils de Dieu, Jésus confirma. Peu lui importait qu’on crie au blasphème. Il était la Vérité et la Vérité parlait. On a voulu anéantir sa divinité et son humanité, sans reconnaître ni l’une ni l’autre.

Un jour, toi aussi, tu t’es cru déshonoré. Tu as reçu le jugement et les moqueries des hommes. Tu les as pris comme des injustices, des malentendus… La vie s’est amusée à te souffleter, à t’accabler… Ils ne t’ont pas mis un manteau de pourpre, mais ils ont mis sur tes épaules le jugement des hommes.

Sans le savoir, les soldats ont sacralisé la vraie Royauté du Christ. Ils sont entrés malgré eux dans le plan de la Rédemption.

Nous aussi, nous sommes rois quelque part. nous sommes enfants de Roi, appelés à régner aux côtés u Père. Souvent, nous ne voyons que nos échecs, nos souffrances et cette couronne de chagrins enfoncée sur notre front. Mais nul, à part Dieu ne connaît notre valeur. Ceux qui nous enfoncent les épines de leurs mots, de leurs jugements et de leurs actes ignorent la vérité en nous. Ils ne savent pas qui nous sommes. Mais Jésus, on ne l’a pas pris pour celui qu’il était. Puisons notre consolation dans cette ressemblance avec lui.

Le portement de croix

Jésus est exténué par la fatigue. Il n’a pas dormi de la nuit. Il est ensanglanté, enfiévré. Il avance vers le Calvaire en portant sur ses épaules la lourde croix de bois. Simon de Cyrène est réquisitionné pour l’aider à porter sa croix puis pour la porter lui-même à sa place car Jésus tombait ; mais il se relevait toujours.

Nous avons tous une croix à porter. Ces croix s’appellent souffrances, longue maladie, accident, épreuves familiales… La croix éclaire ce que nous vivons. Nous ne souffrons pas moins mais nous souffrons autrement.

Il y a deux manières d’accepter nos croix, en les acceptant ou en les refusant. Mais si on les refuse, on les a quand même, avec en plus le poids de la révolte. Et la souffrance en est redoublée. Si on les accepte, on a bien sûr la même douleur, mais une douleur pacifiée. Les yeux levés vers le ciel, on supporte la vie telle qu’elle est.

Comme le Christ, il peut nous arriver de tomber. Et comme lui, on se relève. Ne craignons pas notre faiblesse, nos défaillances, notre vulnérabilité. Remettons-nous debout pour avancer.

Une seule chose nous est interdite : le blasphème car c’est justement ce que Satan attend de nous. Ne lui donnons pas cette joie.

Il peut nous arriver d’aider un autre à porter sa croix quand nous soulageons le chagrin d’un enfant, d’un vieillard, quand nous avons écouté, réconforté, rendu service…

Le feu de l’amour et l’amour c’est le Christ. C’est lui qui nous aide à porter notre croix. Il infuse alors Sa force à lui.

Le Crucifiement

Jésus meurt sur la croix entre deux brigands. C’est l’heure des ténèbres, le paroxysme de la souffrance. Il ressent l’abandon, celui que nous connaissons aussi. Il pardonne à ses bourreaux. Sa mission divine est terminée : « Tout est accompli. »… « Mon Père, entre tes mains, je remets mon Esprit. »

L’amour est crucifié. L’amour crucifie toujours… Le trop grand amour reste toujours incompris… la race des hommes n’a pas changé. Les uns sont étanches à tes paroles. Les autres se laissent saisir par ton amour… Plus tu aimes, plus tu prends le risque de te voir délaissé. La pire des tentations c’est le découragement. Le Christ l’a connue comme nous et pour nous. La seule issue c’est la confiance, l’abandon au Père : Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Un jour, nous pourrons dire : « Tout est accompli ».

LES MYSTÈRES GLORIEUX.

La résurrection

Trois jours après sa mort, le Fis de Dieu ressuscitait. Et le désespoir était à jamais chassé du monde. Marie Madeleine fut la première personne à voir le Ressuscité. Elle s’attendait si peu à le retrouver, elle qui l’aimait tant et l’avait tant pleuré, qu’elle ne l’avait pas reconnu d’emblée. Sur le chemin d’Emmaüs, ses disciples non plus ne l’ont pas reconnu d’emblée…. Quant à Thomas, il avait besoin de certitudes. Il lui fallait toucher les cicatrices des clous sur les mains. Et Jésus s’est laissé faire ; Thomas, à genoux, a reconnu « Mon Seigneur et mon Dieu.

Nous aussi nous rencontrons le Ressuscité mais nous ne le savons pas. Il est dans le cœur des hommes. Il se tient aussi derrière l’Hostie. Nous pouvons le contempler et l’avoir en nous. Quand nous rencontrons ceux qui vivent pour lui et qui agissent en Son Nom, il est encore là. Quand l’amour domine en nous, autour de nous et dans le monde, quand l’amour est vainqueur du mal, il n’est pas loin.

Le problème n’est pas son existence mais la difficulté à le reconnaître. Combien de fois sommes-nous restés dans le tombeau de notre chagrin, de notre dépression, de notre mal être ?… Un jour, tu es sorti de ton tombeau, prêt à affronter la réalité avec le feu de l’amour en toi. Tu étais tué par le péché, le tien ou celui d’un autre. Puis il y a eu cette voix : « Sors ! » L’Esprit Saint fait de nous des hommes neufs. Il nous fait devenir immortels car l’amour est plus fort que la peur. Nous avons connu la résurrection dès cette terre, car si le Père l’a voulue pour son Fils, Il la veut aussi pour ses autres enfants.

L’Ascension

« Tandis que Jésus bénissait ses disciples, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel ». (Saint Marc) Le dernier geste de Jésus en ce monde fut un geste de bénédiction. Et juste avant, quelques paroles : « Je vous laisse ma paix. » Cette paix, ce n’était pas celle de la terre, mais celle de celui qui sait que l’Amour aura le dernier mot.

Nous aussi, nous avons vécu le mystère de l’Ascension. Nous le vivons quand l’espérance aveugle nous soulève de terre, quand la foi nous fait traverser les épreuves de la vie, les yeux fixés au ciel. L’amour nous entraîne toujours vers le haut.

Nous avons péché, beaucoup péché parfois. Nous sommes tombés souvent. Mais nous sommes remonté, toujours un peu plus haut. Livrés à nous-mêmes, l’issue aurait été fatale. Le Père a dû nous tirer vers le haut. Si Jésus a tant aimé les pécheurs, ce n’est pas pour leurs péchés mais pour leur pouvoir de changer de registre.

L’Ascension la plus évidente qui puisse exister se passe lors de la mort d’un être aimé. Les cieux se sont ouverts pour nous à l’instant même où ils y sont entrés. A la fin du voyage, il y aura les retrouvailles. Et elles seront éternelles…

La Pentecôte

C’est le jour où l’Esprit Saint descendit sur les apôtres. Ils étaient tous là, la Vierge et les apôtres, enfermés dans une pièce appelée Cénacle quand ils entendirent un bruit ressemblant à celui du vent, quand ils virent des langues de feu descendre et se poser sur eux.

L’Esprit de Vérité est descendu sur les disciples et les a rendus capables de comprendre et d’enseigner. Il a brisé leurs limites trop humaines. « L’Esprit nous mène de clarté en clarté »(St Bernard). Les disciples avaient un comportement si nouveau, si inhabituel, si étrange, que certains les crurent ivres. Ils étaient ivres de joie et non de vin. C’est par Lui et grâce à Lui qu’ils se sont mis à évangéliser le monde.

La Pentecôte fut pour nous le jour de notre Confirmation. Mais ce ne fut pas seulement ce jour-là, d’autant que pour certains ce jour n’existe pas.

Le don des langes, c’est quand nous avons eu à pénétrer dans l’esprit de quelqu’un, ses pensées, ses émotions, quand il nous a fallu le consoler, l’éclairer, le réconforter. La langue que nous ignorions c’était celle du cœur… nous avions au creux des mains un grand pouvoir, celui du Paraclet en personne… Il nous arrive de recevoir des compliments de la part des hommes. Ces compliments c’est avec lui qu’il nous faut les partager. « Parce que l’Esprit Saint est venu sur toi, tu ne seras plus jamais un homme ordinaire. »

L’Assomption

Marie est entrée dans la gloire éternelle. Elle ne fait que nous y précéder. Elle est désormais notre avocate, notre intermédiaire, notre guide, notre lumière et notre modèle.

Quand nous allons mal, quand nous sommes sur la croix, elle est là. Elle se tient debout pour nous aider à traverser l’épreuve. Elle prie pour nous et avec nous.

Quand nous sommes en manque de paix et de joie, elle là. Comme aux noces de Cana, elle dit à Jésus : « Il n’a plus de paix… Il n’a plus de joie ». Et Jésus nous rend la paix et la joie.

Quand nous sommes tombés au plus bas, elle se baisse pour nous ramasser. Elle ne craint ni notre péché ni notre douleur. Elle qui a misé sa vie sur l’amour nous remet debout.

On appelle aussi cet événement la « dormition » de Marie. La mort c’est fermer les yeux pour les rouvrir à Dieu. Seule la confiance en Celui qui peut tout doit apaiser notre peur de disparaître.

Ne craignons pas l’avenir ni le jugement de Dieu. Oublions nos péchés ; brûlons les au feu de la Miséricorde. Nous serons jugés sur l’amour et seulement sur l’amour. C’est l’Amour qui nous prendra et nous emportera. L’heure où nous quitterons la terre sera notre Assomption.

Le Couronnement de Marie.

Sur terre, Marie a partagé la vie et les souffrances de son fils. Elle a participé à la Rédemption. Le jour de la croix, le glaive de douleur s’était enfoncé dans son cœur… Elle a connu la peur, l’angoisse, la souffrance… Elle gardait toutes choses en con cœur. Elle a vécu les yeux fixés au ciel. Elle est désormais la Reine des Anges et des Saints. Jésus l’a placée sur le plus haut trône dans le ciel. Elle est Reine et Mère de l’humanité.

Le couronnement de Marie c’est l’heure fatidique, celle du jugement et de la récompense divine. Cette heure, nous la connaîtrons tous. On nous demandera si nous avons servi l’amour ou notre propre personne exclusivement. La gloire d’aimer est toujours la plus grande. N’acceptons jamais de nous éloigner de Jésus car sans lui nous ne pouvons rien faire, pas même aimer.

Marchons courageusement, allègrement aussi.

Notre vie est une histoire sainte. Nous ne vivons pas pour rien.

Avertissement : Ces notes sont extraites du livre d’Isabelle Prêtre « Les mystères de ta vie ou Ta vie est un Rosaire » avec son aimable autorisation (Editions Téqui) (Un livre à se procurer de toute urgence)

MARIE
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur.
En suivant Marie, on ne dévie pas, on ne désespère pas ;
Si elle te protège, tu ne craindras pas ;
Si elle te guide, tu ne connaîtras pas la fatigue.
Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but.
Et quand les vents de la tempête se lèvent, regarde l’Étoile qui s’appelle MARIE.
Saint Bernard