Marie s’occupe de ses enfants, elle est la médiatrice des grâces du Seigneur
A Lourdes, un monsieur âgé regarde les pèlerins prier bras en croix. Il est renfrogné, le regard sévère. Tout a coup, il voit près de lui une jeune fille, les larmes aux yeux, parmi ces gens, elle aussi les bras en croix. Un prédicateur récite à haute voix le Notre Père :
– « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés… »
L’homme réplique tout seul à voix haute :
« Ah ! Non… Ah ! Non alors… jamais ! » Puis, il s’en va de la Grotte, révolté. Sur le chemin du retour, un prêtre le rencontre et l’aborde :
– « Qu’avez-vous, Monsieur ? Vous ne semblez pas en paix !
– Laissez-moi, réplique-t-il…
– Mais mon cher ami, entre frères, on peut bien se rendre des services…
– Des services ? Quels services ? Vous ne pouvez rien pour moi. Vous pensez ! Je sors de prison : quinze années de ma vie pour un crime que je n’ai pas commis ; et suite à un faux témoignage par un de mes meilleurs amis.
Ma femme venait me voir quand elle le pouvait et elle m’avait promis de m’emmener avec elle à Lourdes à ma sortie… Ma femme est morte, mais je suis venu pour voir, elle y tenait tellement. Je vous assure qu’ayant entendu tout à l’heure cette phrase du Notre Père, comment voulez-vous que je pardonne à celui qui m’a fait tant de mal ?
Le prêtre, bouleversé par ce récit, réfléchit un instant et lui répond :
– Vous savez, nous sommes tous pécheurs, et si vous voulez avoir la paix dans votre âme, comment voulez-vous que Dieu vous pardonne, si vous ne pardonnez pas vous-mêmes. Alors, il faut mettre votre conscience en paix…
Et, tout en marchant le long du Gave, l’homme, après avoir longuement gardé le silence, confessait ses péchés…
Après l’absolution, le prêtre lui donne une cordiale poignée de main et lui dit :
– Tout cela est fini maintenant, n’en parlons plus ! …Êtes-vous content ?
– Oui, répondit-il, parce que, maintenant, je sais que j’ai fait ce qui est le mieux, j’ai pardonné ».
Le jour de son départ, il se rend aux fontaines pour prendre de l’eau aux robinets. La jeune fille qu’il avait vue le soir de son arrivée est là. Elle l’aborde :
– «Monsieur, vous n’avez pas de gobelet, je peux vous passer le mien. Et elle détache l’objet de sa ceinture. Puis elle continue :
– Je vous ai aperçu, l’autre jour, à la Grotte. Vous sembliez si troublé…
– Mademoiselle, répond-il, c’est fini, car maintenant, j’ai la paix dans mon âme… Et la jeune fille réplique :
– Eh, voyez-vous, je voudrais moi aussi trouver cette paix car mon père était malade d’un cancer et, avant de mourir, il souhaitait obtenir le pardon d’un ami qu’il avait fait condamner à tort à quinze ans de prison…
La jeune fille avait cinq ans à l’époque des faits, elle a vingt ans.
– Ah c’est toi, ma petite Thérèse ! s’écrie l’homme la reconnaissant…
– Vous ? Balbutie la jeune fille.
– Oui, moi, continue l’homme ; Eh bien maintenant, tous les deux, nous allons porter mon pardon à ton père »…
L’étoile Notre Dame n°142