Lundi de la 11ème semaine du temps ordinaire

 » Œil pour œil, dent pour dent. »
 
 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,38-42.
En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Œil pour œil, et dent pour dent’.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

Méditation

« Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil, dent pour dent. » À l’époque cette loi visait à freiner la vengeance disproportionnée. La victime ou sa famille devaient se contenter d’un minimum de vengeance. On sait ce que la rancune a pu donner dans certains pays où sévit la guerre civile. Elle est implacable et féroce. 
 
La volonté de Jésus c’est de casser cette spirale de la violence. Il nous adresse des paroles fortes qu’il nous faut accueillir telles qu’elles sont. Mais en même temps, nous devons faire très attention à la manière dont nous les interprétons. Il n’est pas question de laisser courir les racketteurs et les voleurs. Quand des enfants sont victimes de violences, il faut leur demander de le dire. Notre responsabilité c’est de les protéger.

Aujourd’hui, Jésus voudrait nous inviter à faire un pas de plus : « N’ajoutez pas de la haine à la haine ; arrêtez cette montée de la vengeance qui ne fait qu’attiser la haine ». Nous en avons un exemple très fort dans la vie d’Edmond Michelet. Quand il a été dénoncé et envoyé en camp de concentration, il a écrit à sa famille : « Il nous faut pardonner ; c’est la seule attitude qui convienne à des chrétiens. » Lui-même a fini par rencontrer le jeune qui l’avait dénoncé et il lui a pardonné. Ce témoignage rejoint celui du Christ sur la croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » C’est auprès de Jésus et en lui que nous trouvons la force de pardonner comme lui et avec lui.

Ce que le Christ attend de nous c’est précisément que nous aimions comme lui-même nous a aimés. Quand nous lisons les évangiles, nous le voyons accueillir tous ceux et celles qui viennent à lui ; il n’a pas hésité à s’approcher des lépreux alors que c’était formellement interdit par la loi de Moïse ; il est allé chez les pécheurs ; il a pardonné à ces bourreaux. Son amour était si grand qu’il a livré son corps et versé son sang pour le salut du monde. 
 
Dans l’évangile de ce jour, il nous adresse des paroles fortes : « On vous a dit… Moi je vous dis. » C’est une manière de montrer à tous qu’il parle avec l’autorité de Dieu. Et il ne se contente pas de parler. Il nous montre l’exemple ; il est celui qui aime ses ennemis et prie pour eux. L’amour vrai ne calcule pas ; il donne jusqu’au bout et sans mesure. Il n’est plus question d’en rester au permis ou au défendu. L’important c’est d’aimer toujours et partout, comme le Christ et avec lui.

Cette vie, Seigneur, tu viens de la développer en nous par l’eucharistie. Nous te rendons grâce pour cette merveille. Oui, Seigneur, viens vivre en nous. « Alors, avec toi, par toi et en toi, notre vie sera amour pour le Père et pour tous nous frères. » Amen