L’Eucharistie

Source et sommet de toute vie chrétienne
Et de toute Évangélisation

Avec le baptême et la confirmation, l’Eucharistie est un des sacrements de l’initiation chrétienne. Elle permet aux croyants de se nourrir du Christ et de nourrir leur foi. Tous les croyants sont appelés chaque dimanche à participer à la célébration Eucharistique.

Quand on parle de l’Eucharistie, il faut « s’accrocher » car c’est un « sommet » de la foi catholique. Tout au long des siècles, l’Église n’a jamais cessé d’approfondir ce mystère, mais il nous dépassera toujours. L’essentiel ce n’est pas d’en faire une approche théorique et intellectuelle mais une approche amoureuse et vitale. Nous y découvrons à chaque messe combien le Christ est plein d’amour pour chacun de nous et pour le monde. Il est tellement passionné que nous lui manquons quand nous ne nous approchons pas de lui.

L’Eucharistie est un repas.

Les Evangiles nous montrent souvent Jésus à table avec ses amis. Nous savons que Matthieu et Zachée ont été totalement transformés en l’accueillant dans leur maison. Et puis, il y a eu le Jeudi Saint. Ce jour-là, Jésus a réuni les Douze pour le repas de la Pâque. Mais ce repas a pris un caractère particulier. C’est en effet ce jour-là que Jésus a institué l’Eucharistie. Il a distribué le pain et le vin en prononçant des paroles inattendues : « Prenez e mangez, ceci est mon Corps… Prenez et buvez, ceci est mon Sang, faites cela en mémoire de moi..

Nous aussi, nous sommes invités et attendus chaque dimanche par Jésus dans sa maison. Nous y sommes tous les bienvenus. Il s’agit d’un repas au cours duquel Jésus se donne en nourriture. Ce repas est une anticipation des noces éternelles avec l’humanité.

Une action de grâce.

Le mot Eucharistie désigne généralement l’ensemble de la messe. Mais au sens rigoureux du terme c’est seulement la deuxième partie, celle au cours de laquelle on dit la grande prière de louange. Ce mot vient du verbe grec « Euchaistein » qui signifie : « rendre grâce ». Lors de la multiplication des pains et surtout au cours du repas du jeudi Saint, il récite sur le pain la prière de louange et de bénédiction. Jésus récite remercie son Père pour le pain et le vin et nous nous associons à sa prière de louange et de bénédiction. Nous n’allons pas à la messe pour que cela nous apporte quelque chose. Le Seigneur n’a pas de comptes à nous rendre. C’est nous qui avons un devoir de reconnaissance envers lui. Et c’est pour cette raison que nous répondons à son appel le dimanche.

C’est important car toute la création est présente dans ce petit morceau de pain :

  • L a terre : c’est le sol où le blé a été semé pour y mourir et donner du fruit
  • Le feu évoque le soleil qui fait germer le blé. C’est aussi le feu pour cuire le pain
  • L’eau : elle est nécessaire à la croissance. Elle est également mélangée à la farine pour faire cuire le pain
  • Le blé

Le pain représente aussi tout le travail de l’homme, celui du semeur, du moissonneur, du meunier, du boulanger… Avec Jésus, nous remercions le Père pour son œuvre d’amour. A travers ce « merci », nous reconnaissons Jésus comme le seul Seigneur. Nous le laissons agir pour nous et en nous.

La Cène, anticipation de la mort de Jésus.

Le repas de la Cène est un repas d’adieu. Jésus sait que son disciple Judas va le trahir, qu’il sera arrêté et condamné à mourir sur une croix. Il sait que son corps sera ‘livré » et que son sang sera versé. Au soir du Jeudi Saint, Jésus dit oui à sa mort en l’anticipant. Il l’accepte au plus profond de lui-même et la transforme en acte d’amour : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15. 13)Ceux qu’il appelle ses amis, ce ne sont pas seulement les Douze mais aussi tous les hommes pécheurs qu’il est venu sauver.

L e lieu où la mort et la résurrection du Seigneur sont rendues sacramentellement présentes.

L’Eucharistie n’est pas seulement la commémoration d’un événement passé : « Quand l’Eglise célèbre l’Eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection de son Seigneur, cet événement central du Salut est rendu réellement présent. » (Jean Paul II) A travers ce qui n’aurait pu n’être qu’une évocation, Dieu redonne vie présente à ce qui s’est passé jadis. Nous nous y trouvons tous impliqués. Ce passé agit en nous.

A chaque Eucharistie c’est comme si nous assistions « en direct au moment où Jésus fait le don de sa vie. Il n’y a qu’un sacrifice unique et définitif de Jésus. Quand nous sommes à la messe, c’est à ce sacrifice que nous assistons, à l’offrande de Jésus et à sa mort sur la croix. Nous assistons aussi à la victoire de l’amour sur la mort et nous en recevons les fruits.

Tout cela a eu lieu il y a 2000 ans. Mais Dieu créateur est en dehors du temps. En venant dans le monde, Jésus a assumé notre humanité. Il s’est offert en sacrifice une seule fois. Mais l’amour qui l’y a conduit est éternellement présent. A chaque messe, il nous est manifesté. Il est rendu présent à nos yeux. A chaque messe, je peux dire : C’est aujourd’hui que cela se passe.

L’Eucharistie est présence réelle de Jésus.

Sous les apparences du pain et du vin consacrés, Jésus est réellement présent en son Corps et son sang. Lors de la Cène Jésus a dit sur ce qui était du pain et du vin : « Ceci est mon Corps… Ceci est mon sang. » Lorsque le prêtre prononce ces paroles sur le pain et le vin, c’est le Corps et le Sang du Seigneur qui sont présents sous les espèces du pain et du vin. Mais le but de l’Eucharistie n’est pas la transformation du pain et du vin mais la transformation et la conversion des cœurs et des communautés chrétiennes de façon à rendre le Christ présent dans le monde d’aujourd’hui.

Un défi pour notre foi.

Avec l’Eucharistie, nous sommes face à une réalité qui met notre foi à rude épreuve. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Il en était ainsi au temps de Jésus. Dans son discours sur le Pain de vie, il proclame haut et fort : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » Quand les gens ont entendu cela, ils l’ont pris pour un fou : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Jésus aurait pu chercher à sauver la situation en disant que c’est un malentendu, un langage symbolique. Mais c’est tout le contraire qui se passe ; il en rajoute : « En vérité, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous…. Ma chair est une vraie nourriture et mon sang une vraie boisson. » En entendant ces paroles, beaucoup ont préféré partir. Mais Pierre et ses amis ont choisi de rester parce que les paroles de Jésus étaient « les paroles de la Vie Éternelle.

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Si nous voulons considérer l’Eucharistie avec nos seules mesures, nous ne pouvons qu’être scandalisés. Il nous arrive parfois d’entendre des personnes qui cherchent à atténuer les paroles de Jésus. En fait, quand nous allons communier, c’est tout son être, son humanité et sa divinité que nous accueillons en nous. Il ne suffit pas de comprendre ce mystère avec notre intelligence. Car ce n’est que par la foi qu’il se révèlera à nous. C’est d’ailleurs ce que le prêtre proclame à chaque messe : « Il est grand le mystère de la foi ! » Par la foi, nous nous laissons toucher et interpeller par Celui qui a voulu se rendre présent pour nous et qui nous a aimés jusqu’à livrer son corps et son sang pour nous.

Croire aux paroles de Jésus.

Quand nous sommes à l’Eucharistie, nous faisons confiance aux paroles de Jésus qui a dit : « Ceci est mon Corps livré pour vous. » Nous lui faisons confiance parce qu’il est « le chemin, la vérité et la vie. » Ce mystère dépasse notre raison mais il n’est pas absurde. La foi soutient et prolonge notre intelligence sans la nier.

Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Ce dernier a été « livré aux mains des hommes.

  • A Noël, c’était le corps fragile d’un petit bébé livré aux soins de Marie et Joseph
  • Au cours de la Passion le Vendredi Saint, c’est le corps blessé d’un condamné, livré à la cruauté des hommes pécheurs.
  • Aujourd’hui, c’est dans l’hostie consacrée que Jésus continue à se livrer pour nous. Il se donne à nous comme notre serviteur et notre nourriture par amour pour nous et pour le monde. Il aime chacun d’un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Il attend de nous que nous nous laissions bouleverser par lui, que nous lui rendions « amour pour amour. »

C’est de cela que nous avons à témoigner dans le monde : « Quand le prêtre proclamait à la fin : « Ite, missa est », il signifiait que le temps de la mission est là. Les chrétiens sont envoyés en mission pour témoigner de la Bonne Nouvelle du Salut offert à tous. C’est aussi un engagement à être reliés les uns aux autres dans une communion permanente et à être des signes gratuits de l’amour de Dieu pour les hommes de notre temps.

Témoignages :

  • Françoise : « L’Eucharistie n’a jamais cessé de me rapprocher de Dieu… Elle est demeuré la nourriture essentielle à ma foi mais aussi la racine du don de moi-même à mon mari, mes enfants et maintenant petits enfants et aux autres. »
  • Père Jean-Paul (Burkina Faso) : Comment puis-je dire : « Prenez et mangez » sans penser à la famine et à la malnutrition ? L’Eucharistie est inséparable de la vie des hommes. Quand je la célèbre, je communie au manque de pain, j’apprends à partager le pain. Le pain de Dieu partagé à la même table crée des liens entre les hommes, les noue entre eux dans la fraternité, la rencontre et la solidarité.

Sources

  • Initiation à la prière et à l’adoration de Anne Françoise Vater (Editions de l’Emmanuel)
  • 50 clés pour comprendre les sacrements (Pèlerin)
  • Les mots des chrétiens (Presses de la Renaissance)
  • Manuel de la foi (Association des catéchistes Allemands)

Le miracle permanent

Enseignement du pape François sur la messe

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