Avant toute chose, nous devons nous poser la question : Nous qui sommes baptisés, que représente pour nous le baptême ? Pour beaucoup d’entre nous, il n’est pas un souvenir personnel car nous n’étions pas en âge de comprendre et de vouloir. Ce n’est qu’un souvenir indirect car on nous a dit que nous avons été baptisés.
Autre question : Connaissons-nous la date de notre baptême ? Beaucoup de jeunes qui viennent voir le prêtre pour leur mariage s’aperçoivent qu’ils ne savent pas quand ils ont été baptisés. Certains prennent leur téléphone portable pour demander à maman… Et pourtant, l’enjeu de cette date est de la plus haute importance. Chaque chrétien devrait la connaître et fêter cet anniversaire tous les ans.
Une nouvelle identité
Dans l’glise primitive, le rite du baptême marquait fortement les baptisés. Ce sacrement était donné au terme d’une préparation de plusieurs années pendant laquelle les candidats étaient initiés aux mystères de la vie chrétienne. Ils venaient d’un monde sans Dieu dont la vie n’avait aucun sens. Le baptême était pour eux le point de départ d’une rupture avec l’existence qu’ils avaient connue jusque là. Ils avaient le sentiment que c’est seulement par le baptême qu’ils commençaient à vivre vraiment. Tout ce qu’ils avaient connu jusque là était absurde et vide. C’était un monde décadent. Le sens de la vie était perdu. Leur seule préoccupation était la recherche effrénée des plaisirs et des fêtes et tout ce qui pouvait exciter les sens et la curiosité.
Le baptême était le point de départ d’une rupture avec toute cette agitation. Au cours de la cérémonie, ils renonçaient au mal et à l’absurdité d’une vie éloignée de Dieu. Le baptême était pour eux comme une nouvelle naissance. C’est un sacrement qui nous fait participer à la nature divine. Pour les premiers chrétiens, la rencontre avec Jésus était tellement fascinante que pour éprouver cette nouvelle qualité de vie, ils acceptaient de courir le risque de se mettre à sa suite. Le baptême nous arrache à une voie sans issue, à une voie de solitude. Il nous offre de participer à la nature divine. « L’homme n’est vraiment homme que lorsqu’il est avec Dieu. » (Alfred Delp)
Le sens du baptême
En étant administré aux petits enfants, le baptême a perdu de cette force évocatrice qui marquait la vie des premiers chrétiens. On a dit que ce sacrement délivrait l’enfant du péché originel, qu’il le transformait d’enfant païen en enfant de Dieu et qu’il le faisait entrer dans l’Eglise. Tout cela est vrai, mais il nous faudrait retrouver cette force de changement qui marquait le vie des premiers chrétiens.
Le sacrement du baptême
L’enfant qui est présenté au baptême n’est plus seulement fils ou fille de ses parents. Il devient un être de nature divine en qui Dieu crée un nouveau commencement. C’est Jésus lui-même qui touche cet enfant et qui déverse en lui sa vie divine et son amour inconditionnel. Mais l’enfant n’est pas le seul concerné. Ce qui se passe concerne aussi toutes les personnes qui participent à cette célébration.
L’enfant n’est plus seulement l’enfant de ses parents. Il est enfant de Dieu. Il a une dignité divine. Il appartient à Dieu. Ce sacrement vient en aide à ses parents qui souvent craignent de mal faire. Le baptême nous rappelle qu’il est sous la main protectrice de Dieu ; la puissance de guérison du Christ est plus grande que celle de tous les mécanismes blessants qui marquent douloureusement notre vie.