Jeune hospitalier

Bonjour, Je m’appelle Clément… cela fait maintenant 10 ans que je viens à l’hospitalité aveyronnaise ; ce soir je souhaite m’engager devant vous dans une démarche de remerciement envers vous tous hospitaliers ici présents, envers nos frères malades et bien entendu envers Bernadette et la sainte vierge sans qui nous ne serions pas là ce soir.
Il est tout à fait naturel de se demander : pourquoi je vous remercie, moi dont vous ne savez pas encore grand-chose ? Laissez-moi vous expliquer pourquoi ces remerciements ne sont pas artificiels et vous sont bel et bien adressés.
Pour cela, nous allons remonter 10 ans en arrière lors de mon premier pélé ; je n’avais pas de barbe à l’époque (bon d’accord, je n’en ai toujours pas aujourd’hui non plus) !
Il me semblait avoir à peu près compris ce que racontait l’évangile et les devoirs du bon chrétien : si l’on me gifle, tendre l’autre joue, si je vois un gars se faire racketter dans la rue, jouer les bons samaritains et enfin si j’entends dans la nuit une voix qui me dit « Samuel, Samuel », je dois répondre : parle seigneur : ton serviteur t’écoute mais ton serviteur s’appelle Clément.
En gros, pour moi l’Église c’était comme le football ; on a des superstars des cathos : chez nous, les Griezmann, les Mbappé et les Messi s’appellent Saint Augustin, Jean-Paul II, Martin Luther King ; ils militent pour la paix dans le monde pendant que le commun de chrétiens les regarde se démener et applaudissent.
Mais au fond de moi, je n’étais pas satisfait de ma vie de chrétien : est-ce que regarder tous les week-end un match de foot sur Canal Plus fait de moi un footballeur ? Pas plus que de se contenter d’aller à la messe tous les dimanches fait de moi un bon chrétien.
En somme, j’avais la théorie mais il me manquait la pratique. Et puis, je suis arrivé à l’Hospitalité aveyronnaise et j’ai découvert qu’il existait des gens qui humblement, chacun selon leur talent, essayaient d’aider leur prochain. Certains pendant 4 jours, d’autres pendant une année de préparation de pèlerinage ; mais tous mettant en pratique cette foi que l’on nous enseigne chaque dimanche.
J’ai également vu des gens en fin de vie, des gens alités, invalides mais qui continuaient à sourire et prier Dieu alors que moi j’avais mal aux pieds, je n’avais pas assez dormi et surtout je n’avais pas assez de barbe.
Tout ça m’a laissé entrevoir le temps d’un pèlerinage l’aspect pratique de la vie d’un chrétien et je me suis dit : « bon écoute Clément, restes un peu, histoire de comprendre avec ces gens comment réellement aimer son prochain ! » Et je vous l’avoue : je n’ai peut- être pas encore tout compris mais je suis resté dans cette grande famille qu’est l’hospitalité !
Parmi tous ces gens, je veux remercier plus particulièrement quelqu’un : une personne qui m’a accompagné depuis toujours dans mon cheminement de foi : cette personne c’est ma maman Gisèle…  qui enracine sa foi en Christ tous les jours avec confiance, simplicité et humilité. Pour moi, Maman a la même foi que Bernadette à Nevers : pas celle d’une mystique recluse du monde, mais bien celle de quelqu’un qui se met au service de sa famille, de sa communauté, de son prochain. Et c’est cette certitude en Dieu qui m’aide à surmonter mes doutes. Un peu comme ce jour où elle m’a dit « va à l’hospitalité aveyronnaise, tu vas voir : tu vas te faire des copains ». Et c’est comme ça que j’ai rencontré ma famille spirituelle.
Jésus disait : Va ta foi t’a sauvé », pour moi, c’est votre foi qui m’a sauvé et plus encore vos actes de foi chaque année renouvelés à l’hospitalité aveyronnaise qui font que je me reconnaisse chrétien aujourd’hui.
Merci à vous tous d’avoir sauvé ma foi.