27 février 2022
(Année Luc – C)
« C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre. »
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Frères et sœurs, nous célébrons l’ultime dimanche avant les quarante jours du temps de carême. Jetons un regard lucide sur nos relations et nos engagements et, comme nous y invite l’apôtre Paul, revêtons le Christ pour que nos vies portent du fruit.
Litanie pénitentielle
Seigneur, toi la Parole de vérité qui éclaires notre vie et nos relations, prends pitié de nous.
Ô Christ, toi la lumière véritable, qui nous revêts de ta sincérité, prends pitié de nous.
Seigneur, toi l’amour infini qui nous donnes de porter un fruit savoureux jusque dans la vie éternelle, prends pitié de nous.
LITURGIE DE LA PAROLE
1ère lecture – Si 27, 4-7 : Écrit vers 180 ans avant Jésus Christ, à Jérusalem, ce texte s’inspire de l’expérience du croyant dans ses échanges quotidiens, notamment quand il exerce des actes commerciaux. Aux premiers siècles de l’Église, ce même texte a aidé les futurs baptisés – les catéchumènes – à renouveler leurs comportements en vue de l’Illumination baptismale.
Psaume 91
2ème lecture 1 Co 15, 54-58
Un peu plus de 20 ans après l’événement de la résurrection, l’apôtre Paul conclut ici le long développement qu’il en a transmis et il reprend, comme à trois autres endroits dans ses lettres (Ga 3, 27 ; Col 3, 10 et Ep 4, 24 ), l’expression très évocatrice de « revêtir » l’impérissable, c’est-à-dire la vie du Ressuscité.
Évangile Luc 6, 39-45
Homélie
Textes bibliques : Lire
À quelques jours de l’entrée en Carême, les textes bibliques de ce dimanche nous proposent un chemin de conversion. Ils nous invitent au discernement et à l’humilité. Dans la première lecture, Ben Sira nous parle du tamis qui filtre les déchets. Nous avons, nous aussi, à faire le tri dans notre vie : pensons à tous ces bavardages futiles, ces publicités tapageuses, ces slogans que nous entendons à longueur de journée. Tout cela nous empêche de voir clair dans notre vie. Certaines paroles, certains commérages révèlent l’étroitesse d’esprit de celui qui les prononce. La première lecture nous recommande de ne pas faire l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé. En effet, ses propos peuvent révéler le meilleur et le pire.
L’Évangile nous invite à faire un pas de plus : Jésus recommande à ses disciples de bien choisir leur maître, celui qui sera leur guide sur la route du règne de Dieu. Nous comprenons bien qu’un aveugle ne peut pas guider un autre aveugle. Le malvoyant ne peut avancer dans la vie qu’en s’appuyant sur quelqu’un qui y voit bien, quelqu’un qui sait anticiper les moindres obstacles. Notre seul vrai guide, c’est Jésus lui-même ; il est « le Chemin, la Vérité et la Vie » ; c’est par lui que nous allons au Père ; c’est en mettant nos pas dans les siens que nous sommes assurés et rassurés ; Jésus est notre lumière ; il nous guide pour nous aider à discerner et à sortir de notre aveuglement.
Dans une deuxième parabole, le Christ nous recommande de « balayer devant notre porte ». Il dénonce l’attitude de celui qui veut enlever la paille dans l’œil de son frère alors qu’il y a une poutre dans le sien. Avant de juger un frère pour une peccadille, il vaudrait mieux faire un examen de conscience sur nos propres fautes. En effet, celles-ci peuvent s’avérer plus lourdes que celles du frère en question. Juger les autres, c’est de l’hypocrisie, c’est vouloir se mettre à la place de Dieu. Nous sommes trop mal placés pour le faire. Le jugement appartient à Dieu seul. À notre jugement, il manque la miséricorde.
Pour comprendre cet Évangile, c’est vers le Christ qu’il nous faut regarder : tout au long des Évangiles, nous le voyons accueillir les publicains, les pécheurs, les infréquentables de toutes sortes. Il aurait pu leur reprocher leur mauvaise vie et les rejeter. Mais lui-même nous dit qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Nous connaissons la parabole du fils prodigue qui revient vers son père. Cette parabole nous dit que pour un seul pécheur qui se convertit, c’est jour de fête chez les anges de Dieu.
Une troisième parabole nous parle du bon arbre qui ne peut donner « de fruit pourri ». Ce qui est visé, c’est la cohérence entre la foi et la vie, entre ce qui est extérieur et ce qui est intérieur. Il ne suffit pas d’avoir de bons sentiments : notre qualité chrétienne se manifeste en vérité dans notre capacité d’amour fraternel, de service et de témoignage. Au jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint a été répandu en abondance pour produire des fruits qui demeurent.
Cet Évangile rejoint notre Église dans ce qu’elle vit actuellement. Tout au long des siècles, elle a connu des crises très graves, des hérésies, des abus, des contre-témoignages de toutes sortes. Mais le Seigneur a toujours mis sur sa route les personnes qu’il fallait pour l’aider à se remettre en accord avec l’Évangile. Dans les moments dramatiques, des grands témoins de la foi ont donné le meilleur d’eux-mêmes. À travers eux, c’est l’appel du Seigneur qui retentissait : “Convertissez-vous et croyez à l’Évangile !” Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes envoyés non pour dénoncer ou accuser mais pour être les témoins et les messagers de l’Évangile auprès de tous ceux et celles qui nous entourent. Le Seigneur nous assure de sa présence. Nous pouvons toujours compter sur lui, même dans les situations les plus désespérées.
Dans sa lettre aux Corinthiens, saint Paul nous parle précisément de la victoire du Christ sur la mort et le péché. Cette victoire est double : Premièrement, par sa mort qui nous sauve, il nous réconcilie avec Dieu : grâce à lui, la mort peut devenir entre nos mains un acte de total abandon à l’amour du Père ; tout l’Évangile nous dit et nous redit que cet amour est bien plus grand que tous nos péchés. Deuxièmement, par sa résurrection, le Christ est le gage de notre propre résurrection. C’est à cette victoire sur la mort et le péché qu’il veut nous associer.
En nous rassemblant pour l’Eucharistie, nous nous tournons vers Celui qui est la Lumière du monde. C’est cette lumière de l’Évangile que nous voulons accueillir en nous. Le Christ veut qu’elle brille aux yeux du monde afin que les hommes rendent gloire à Dieu. Nous lui demandons qu’il soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour cette mission qu’il nous confie.
Télécharger : 8ème dimanche du Temps ordinaire
Prière universelle
Introduction :
Élargissons nos regards et ouvrons nos cœurs à toutes les souffrances et à tous les besoins de nos frères et de nos sœurs…
- Pistes pour les intentions
Prions pour ceux qui exercent des responsabilités dans l’Église : qu’ils soient d’humbles serviteurs de leurs frères et sœurs et les guident avec sagesse… - Prions pour les responsables politiques et économiques : qu’ils soient au service de tous et que leur souci des plus petits se traduise en fruits de justice, de paix, de solidarité…
- Prions pour tous ceux qui souffrent du regard indifférent ou méprisant des autres : qu’ils découvrent la force de l’amour de Dieu pour tous ses enfants…
- Prions pour nous tous, ici rassemblés, et pour ceux qui n’ont pu nous rejoindre que Dieu fasse de chacun un arbre fort que Dieu nourrit, un arbre chargé de fruits très beaux : tendresse, bonté, justice, paix, amour…
Conclusion :
Seigneur, écoute avec bonté les prières de ton peuple : accorde à tous ce qu’ils te demandent et à chacun ce qu’il lui faut. Par le Christ, notre Seigneur. Amen.