Tournés vers le Christ avec Jean Baptiste
Pistes pour l’homélie
Textes bibliques : Lire
Pour comprendre les textes bibliques de ce dimanche, il convient de les situer dans leur contexte historique. Nous avons tout d’abord Baruc qui appelle son peuple à la joie et à l’espérance. Ce peuple a été déporté en exil et humilié. Mais il va retrouver le bonheur et la liberté. C’est cet appel à la l’espérance que nous entendons dans la 1ère lecture : « Quitte ta robe de tristesse et de misère et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours ».
L’Évangile de ce jour est une réponse à cette annonce : il nous ramène à une situation bien précise de l’histoire. Luc met au-devant de la scène tous les personnages politiques et religieux du moment : l’empereur romain Tibère, son représentant en Judée Ponce Pilate, Hérode prince de Galilée et d’autres petits rois. Il cite également les autorités religieuses, Anne et Caïphe. Face à ces personnages prestigieux, nous avons un homme tout simple ; il s’appelle Jean ; il ne vit pas dans les palais ni dans le temple mais dans le désert. C’est là que la Parole de Dieu lui est adressée.
« La parole de Dieu fut adressée à Jean dans le désert ». En nous disant cela, l’évangéliste a quelque chose d’important à nous faire découvrir : au temps de Jean Baptiste, c’était dans le désert que la Parole de Dieu pouvait être le mieux entendue. C’est important pour chacun de nous aujourd’hui : à la manière de Jean Baptiste, nous sommes tous invités au désert pour entendre ce que Dieu à nous dire aujourd’hui. C’est ainsi que nous pourrons préparer son chemin.
Bien sûr, il n’est pas question de consulter une agence de voyage pour aller dans le Sud Du Sahara. Le désert dont Dieu nous parle, il est en chacun de nous. Le désert est synonyme de silence. Aller dans le désert, c’est trouver le silence. Nous vivons dans une société où le bruit nous envahit de tous côtés. Et pourtant, le silence est absolument essentiel. « Nous sommes trop sollicités par ce monde qui va trop vite. Nous ne prenons pas le temps de nous arrêter, de faire silence pour que nous puissions nous poser la question de savoir si la vie que nous menons est bien accrochée à l’essentiel (Jean-Louis Étienne).
Emportés les uns et les autres dans le tourbillon de la vie, il nous faut faire des moments de désert si nous voulons rester des hommes et des femmes d’intériorité, si nous voulons simplement rester des croyants. Noël, c’est la visite de Dieu dans nos cœurs, mais si nous sommes ailleurs, la visite n’aura pas lieu. Pour l’entendre, il faut que nous l’écoutions. C’est pour cette raison que Jean va au désert. C’est dans le silence que nous commençons à entendre. Dieu ne demande qu’à parler au cœur de chacun.
Ce désert dont parle saint Luc nous renvoie également à celui que nous subissons : le désert terrible de la maladie… le désert brûlant de la mort… le désert glacial de la solitude… le désert aride de l’échec professionnel ou du chômage…
C’est dans tous ces déserts que les paroles de Jean Baptiste nous rejoignent : « Préparez les chemins du Seigneur… Aplanissez sa route ! » Pour répondre à l’invitation de Jean Baptiste, il nous faut combler les ravins de notre méfiance, abaisser les montagnes de nos préjugés et de nos apriori, il nous faut aplanir les sentiers de nos égoïsmes personnels et collectifs et de notre petite tranquillité. Cette conversion à laquelle Jean Baptiste nous appelle, c’est vraiment un changement de toute notre vie.
Cette conversion pour le pardon des péchés est offerte à tous. Mais elle ne peut devenir efficace que si nous l’accueillons librement. Ce n’est pas d’abord un passage du vice à la vertu ; c’est surtout un passage du fatalisme à l’espérance, du doute à la foi, du repli sur soi à l’ouverture. L’espérance chrétienne c’est de croire que Dieu est à l’œuvre. Même quand tout va mal il est là. Il agit dans le cœur des hommes. Nous en avons des signes dans les gestes de dévouement et de solidarité des uns et des autres. À travers eux c’est Dieu qui est là. Son amour est plus fort que la haine.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous dit précisément que ce salut de tous les hommes est réalisé en Jésus-Christ. Ce n’est pas vous qui avez eu l’initiative. C’est d’abord l’œuvre de Dieu ; et nous y sommes tous associés. Ce qui nous est demandé, ce n’est pas de travailler “pour” le Seigneur mais de travailler à l’œuvre “du” Seigneur. Le principal travail c’est lui qui le fait dans le cœur de chacun et il veut nous y associer tous.
Ils sont nombreux dans le monde ceux et celles qui se préparent à fêter Noël. Mais beaucoup vont vivre ce jour en oubliant celui qui devrait être au centre de cette fête. Préparer Noël, c’est d’abord accueillir Jésus qui vient, c’est se mettre à l’écoute de son Esprit Saint, c’est aller au désert pour mieux entendre son appel. Par l’Eucharistie qui nous rassemble chaque dimanche, il vient nous éclairer et nous rendre la vie. Prions-le afin qu’il fasse grandir en nous sa vie divine.
Télécharger : 2ème dimanche de l’Avent
Sources : Revues Feu nouveau … dossiers personnels… Vidéo de Marie-Claire Thabut , Vidéo de Claire Patier