27ème dimanche du temps ordinaire

Réveille en toi ce don de Dieu : la foi

Le silence de Dieu est difficilement compréhensible quand nous sommes dans les épreuves. Garder sa confiance, sans comprendre, c’est là qu’est la fidélité. C’est à cela que nous invitent les lectures de ce dimanche, pour nous ouvrir à la confiance en Dieu, à son amour, quelles que soient les circonstances, pour continuer de répondre « moi aussi » au « je t’aime » de Dieu. C’est cela la foi, une confiance absolue et radicale. Cela est bien différent d’une confiance « naïve » où la raison est absente.

Textes pour célébrer
Monition d’ouverture
Chaque dimanche, nous prenons la route pour nous retrouver en notre église et célébrer le Seigneur. Faisons mémoire de son écoute, de sa fidélité, de sa Parole adressée à chacun. Elle porte le message d’une bonne nouvelle dont notre foi se nourrit pour grandir.

Litanie pénitentielle
Seigneur Jésus,
des épreuves jonchent nos chemins de vie,
sauve-nous.
Prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, le découragement nous guette,
sauve-nous.
Prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, l’endurcissement
des cœurs nous paralyse,
sauve-nous.
Prends pitié de nous.

LITURGIE DE LA PAROLE
1ère lecture – Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4
La violence est à nos portes, comme le souligne le prophète Habacuc. Mais ne nous décourageons pas : l’espérance d’un monde réconcilié viendra en son temps.

Psaume 94

2ème lecture – 2 Tm 1, 6-8.13-14
C’est un Esprit de force, d’amour et de pondération que Dieu nous donne pour annoncer l’Évangile.

Évangile : Luc 17, 5-10

Homélie
Textes bibliques : lire

Les lectures bibliques de ce dimanche sont un appel à la foi et à la confiance. Le prophète Habacuc (1ère lecture) lance vers le Seigneur un cri de révolte : “Combien de temps vais-je t’appeler au secours et tu n’entends pas, crier contre la violence et tu ne réponds pas ?” la violence qu’il dénonce c’est celle de l’ennemi du moment, c’est celle des chaldéens, c’est l’Ukraine d’aujourd’hui, c’est celle de tous les pays en guerre. Depuis que le monde est monde, les mêmes horreurs se répètent. Alors Habacuc demande des comptes à Dieu : Pourquoi permet-il le triomphe de la force injuste ? A quoi bon appeler au secours face à tous les crimes et toutes les violences qui nous accablent ?

Mais Habacuc ne perd pas confiance. Il se met en attitude de guetteur “de ce que dira le Seigneur”. Il est assuré que l’aube viendra. En même temps, il comprend que son intervention est un peu osée : ayant demandé des comptes à Dieu, il s’attend à être rappelé à l’ordre. Mais Habacuc ne se fait pas rappeler à l’ordre. Dieu ne lui fait aucun reproche. Il l’invite (et il nous invite) à la patience et à la confiance. Les heures de victoire de l’ennemi ne dureront pas toujours. Le mal n’aura pas le dernier mot. Le juste sortira vainqueur s’il se cramponne fidèlement au Seigneur.

C’est important pour nous aujourd’hui. Ce cri d’Habacuc est celui de millions de chrétiens qui sont persécutés à cause de leur foi. Les violences, les pillages, les vexations en tous genres sont toujours d’actualité. Dans certains pays, par exemple en Corée du Nord, mais aussi ailleurs, il est interdit d’être chrétien. Si on en trouve, ils sont exécutés ou envoyés en captivité. Mais cela ne les empêche pas de faire preuve d’une foi et d’un courage extraordinaire.

C’est précisément ce qui se passe pour l’apôtre Paul ; quand il écrit sa lettre au jeune Timothée (2ème lecture), il est en prison à Rome. C’est peu de temps avant son exécution. Il dit lui-même qu’il est enchaîné comme un malfaiteur. Et il demande à Timothée de ne pas rougir de lui comme d’autres l’ont fait. Il sait très bien qu’il n’en a plus pour très longtemps. Timothée va devoir prendre la relève et Paul lui fait des recommandations : “Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, dit-il, mais un esprit de force, d’amour et de raison”. Timothée doit “réveiller en lui le don de Dieu”. Cela nous rappelle que des dons peuvent dormir en nous. C’est chaque jour que nous devons raviver et ranimer la flamme.

Ce n’est pas en nous qu’il faut chercher la force dont nous avons besoin. C’est auprès de Dieu que nous la puisons. Cette force qu’il met en chacun de ses disciples lui permet de tenir ferme en période de persécution. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons penser à tous ceux et celles qui sont persécutés à cause de leur foi au Christ. Ils ont compris qu’ils ne doivent pas avoir honte de rendre témoignage au Seigneur. La honte affecte ceux dont la foi est faible. Ceux qui sont solidement enracinés en elle sont remplis de courage pour rendre témoignage au Seigneur Jésus. Ces martyrs comptent sur nous pour sortir de notre passivité. La foi doit se réveiller et pénétrer toute notre vie.

L’Évangile nous rapporte la demande des apôtres à Jésus : “Augmente notre foi !” Cette prière est aussi la nôtre quand nous prenons conscience de notre faiblesse et de notre impuissance. Nous croyons parfois que si nous étions plus riches en foi, nous serions plus efficaces. Mais Jésus nous fait comprendre qu’il ne s’agit pas d’évaluer notre foi. Le plus important c’est de compter sur la puissance de Dieu. C’est lui qui agit, ce n’est pas notre foi, petite ou grande. L’image de la petite graine est très parlante. Il n’est pas besoin d’avoir une grande foi. Rien qu’une toute petite graine suffit pour réaliser pour réaliser des choses apparemment impossibles. Car il faut bien comprendre que rien n’est impossible à Dieu. Nous ne devons jamais oublier qu’impossible “n’est pas chrétien”. Rien ne doit nous décourager.

De plus, Jésus nous rappelle une chose importante : il nous dit que nous ne sommes “que des serviteurs”. Cela signifie que nous sommes au service d’une mission qui nous dépasse ; nous ne sommes que des subalternes. C’est heureux car nous n’avons pas les reins assez solides pour porter la responsabilité du Royaume de Dieu ; cette responsabilité ne repose pas sur nous mais sur l’Esprit Saint qui nous précède dans le cœur de ceux qu’il met sur notre route.

Accueillons cet enseignement qui nous vient de la Parole de Dieu : Oui, donne-nous, Seigneur, de vivre et de progresser dans la foi et l’humilité. Donne-nous amplement “l’Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et qui achève toute sanctification” (Prière Eucharistique 4). Amen

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Sources : Revues Feu Nouveau et Fiches dominicales – Pour célébrer l’Eucharistie (Feder et Gorius) – Semainier chrétien – Missel communautaire – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – L’intelligence des Ecritures (Marie-Noëlle Thabut)

Prière universelle
Introduction
Notre Dieu est un Dieu fidèle,
à nos côtés, à l’écoute.
Présentons-lui nos demandes
pour nos frères et sœurs.

Intentions
Pour l’Église du Christ que nous formons,
afin qu’elle soit fidèle à Celui qui l’appelle
à vivre et à aimer, prions le Seigneur.

Pour les personnes qui gouvernent nos sociétés,
afin que leur pouvoir de gouvernance
soit un véritable service de tous, prions le Seigneur.

Pour toutes les personnes engagées dans l’Église
et dans nos communautés chrétiennes,
qu’elles n’oublient jamais le don reçu
au service de tous, prions le Seigneur.

Pour notre communauté chrétienne
appelée à bâtir un monde plus humain,
qu’elle demeure créative dans le témoignage humble
de la Bonne Nouvelle, prions le Seigneur.

Conclusion
Seigneur Jésus, nous avons confiance en toi.
Tu écoutes nos supplications.
Daigne nous accorder ta paix
dans la réalisation de ce que nous te demandons.
Toi qui vis et règnes avec le Père
dans l’unité du Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.