14ème dimanche du temps ordinaire

Avec le Christ ressuscité,
témoins de la joie de l’Évangile

Témoignage
Une dame cancéreuse, en phase finale, était hospitalisée à domicile. Son mari me fait savoir qu’elle désire le sacrement des malades.
Je trouve cette dame véritablement « défaite » par la maladie ; et j’exprime sans doute que le mystère de sa souffrance me dépasse. De plus, je vois l’extraordinaire dévouement de son mari.
Nous célébrons le sacrement : lecture de la Parole, imposition des mains, onction, communion… Au terme de cela, la dame dit à son mari : « Va me chercher une croix ». Le mari revient, donne à son épouse une croix d’une dizaine de centimètres de hauteur.
La dame plaque la croix contre sa poitrine et dit : « Jésus, toi, tu me comprends ».
Est-ce que la malade sous-entendait que même son mari ne la comprenait pas vraiment ? De même, les autres soignants ?
Je pense plutôt qu’elle disait au Christ qu’il la rejoignait réellement dans sa difficulté à vivre, parce qu’il est le Crucifié. Elle n’aurait sans doute pas affirmé que Jésus la comprenait s’il avait été représenté assis tranquillement à une table ou lisant la Bible. Parce qu’il était représenté dans ses tortures, le Christ a donné à cette dame « la joie » de se sentir comprise. N’est-ce pas là une vraie joie ?

Louis GROSLAMBERT


POUR LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE
Accueil
Frères et sœurs, ce dimanche nous invite à la joie. Ce n’est pas la joie de vacances festives, c’est une bonne nouvelle qui s’est répandue à travers le monde et qui nous apporte la paix du cœur : le règne de Dieu s’est fait proche de nous. Que la grâce et la paix de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus, le Christ, soient toujours avec vous.

1ère lecture Is 66, 10-14c : Le grand rêve d’un Dieu qui nous aime mieux qu’une mère : rassembler tous ses enfants dans la paix de son amour…

Psaume Ps 65, 1-7a. 16.20 :
Terre entière, acclame Dieu, chante le Seigneur !

2ème lecture Ga 6, 14-18 :
Quand on contemple la croix, la paix de Dieu vient nous visiter.

Acclamation : Alléluia. Alléluia . Sur toute la terre est proclamée la Parole, et la Bonne Nouvelle aux limites du monde. Alléluia !

Évangile Luc 10, 1-12.17-20 : Quand Dieu nous envoie, il nous habite et nous fait porteur de sa Paix…

Homélie
Textes bibliques : Lire
“Réjouissez-vous avec Jérusalem ! Exultez en elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous tous qui la pleuriez !” Ce sont là les paroles du prophète Isaïe que nous avons entendues au début de la première lecture. Il s’agit d’une invitation à une joie donnée par Dieu. Rendons-nous compte : il crée “des cieux nouveaux, une terre nouvelle, une Jérusalem nouvelle.”

Nous sommes invités à la joie parce que cette Jérusalem est une mère pour nous. Isaïe nous dit que nous serons nourris et rassasiés du lait de ses consolations. Ce lait consolateur dont il est question, c’est “le lait non frelaté de la parole” (2 P. 2. 2). Isaïe nous parle également de la paix “qui déborde comme un torrent”. Cette paix, ce n’est pas seulement l’absence de conflits ; c’est surtout la plénitude de la présence de Dieu, la gloire des nations converties au Seigneur.

Cette Jérusalem dont il est question n’est pas vraiment la Jérusalem terrestre qui est très belle. Ce texte d’Isaïe est une prophétie qui n’est pas encore réalisée. Nous chrétiens, nous comprenons qu’il s’agit de l’Église. Elle est vraiment une mère pour nous : elle nous enfante à travers le baptême, elle nous nourrit de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie ; elle nous annonce quelque chose de la Jérusalem céleste. C’est vers cette joie éternelle que nous marchons. Nous en avons un avant-goût sur cette terre ; elle nous sera donnée en plénitude dans la Jérusalem céleste. “Notre cité se trouve dans les cieux” (Phil 3. 20). St Cyrille d’Alexandrie nous le dit : “Dans l’Église du Christ, pas de place pour la tristesse ; l’Église est riche de l’espérance de la vie sans fin et de la gloire sans déclin”

Cette “joie de l’Évangile” doit être annoncée à tous. Saint Luc nous raconte l’envoi des 72. Ce chiffre symbolise l’ensemble des nations connues à l’époque de Jésus. C’est une manière de dire que la Bonne Nouvelle doit proclamée dans le monde entier. Elle est pour tous, pour les chrétiens qui ne vont plus à l’Église, pour les adolescents en pleine crise, pour ceux qui tournent en dérision la foi des chrétiens. Tous les hommes du monde entier doivent pouvoir entendre et accueillir cette bonne nouvelle.

Voilà donc une vaste mission qui dépasse nos possibilités humaines. Mais il y a une chose que nous ne devons jamais oublier : Jésus envoie des soixante-douze “dans toutes les villes et localités où lui-même devait se rendre”. La mission n’est pas leur affaire mais celle du Seigneur. Le principal travail c’est lui qui le fait dans le cœur des hommes, des femmes et des enfants qu’il met sur notre route. Bernadette de Lourdes disait : “Je ne suis pas chargée de vous faire croire mais de vous dire”. En dehors du Seigneur, rien n’est possible.

Au moment où il rédige son Évangile, saint Luc pense à ceux qui sont les missionnaires des communautés. C’est bien le Seigneur ressuscité qui les désigne et les envoie pour porter la bonne nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Cette mission est un défi extraordinaire. Aujourd’hui, encore plus qu’autrefois, les chrétiens sont affrontés aux persécutions. Beaucoup sont assassinés simplement parce qu’ils annoncent l’Évangile aux hommes. Mais rien ne pourra arrêter la Parole de Dieu ni l’empêcher de produire du fruit. C’est précisément en voyant le courage des chrétiens persécutés que des hommes et des femmes se convertissent au Christ. Nous en avons de nombreux témoignages dans le monde d’aujourd’hui.

L’apôtre Paul (2ème lecture) nous montre la réalisation de la prophétie d’Isaïe. Avec Jésus mort et ressuscité, le salut est offert à tous. Il n’est pas le résultat d’une accumulation de bonnes actions ou de mérites. C’est un don gratuit de Dieu. La seule fierté de Paul, c’est la croix du Christ : Elle est la clef qui introduit dans la création nouvelle ; elle nous arrache à toutes les pesanteurs du péché. Au jour de notre baptême, nous sommes devenus enfants de Dieu.

En nous rassemblant ici dans cette église, nous nous nourrissons de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie. Puis comme les 72, nous sommes envoyés pour annoncer : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” Dans un monde où beaucoup de choses vont mal, Dieu vient nous remplir de sa présence et de sa gloire. L’Évangile insiste sur l’urgence de cette mission. Comme le Christ et comme les prophètes, nous serons affrontés au rejet ou à l’indifférence. Mais rien ne peut arrêter l’arrivée du règne de Dieu. Si nous rencontrons la méchanceté, nous triompherons du mal par le bien.

Avec le prophète Isaïe, nous comprenons que la présence du Seigneur doit nous faire exulter de joie, même quand tout va mal. Oui, nous comptons sur toi, Seigneur : toi qui nous envoies “comme des agneaux au milieu des loups”, rends-nous forts dans les épreuves et garde-nous fidèles à la mission que tu nous confies.

Télécharger : 14ème dimanche du temps ordinaire

Sources : Commentaires de Claire Patier – Revues Fiches dominicales et Feu Nouveau – Pour la Célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius) – Saisons bibliques – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – Pensées sur l’Évangile de Luc (Schönborn) – Missel communautaire (Michonneau) – Homélies pour l’année C (Amédée Brunot)

 

Prière universelle
Introduction
Que la Parole du Seigneur, reçue dans la foi, inspire notre prière pour l’Église et pour le monde.

Intentions
Seigneur Jésus, tu sais que la moisson du règne de Dieu est abondante et les ouvriers peu nombreux : multiplie les messagers de ta Bonne Nouvelle, nous t’en prions.

Seigneur, la paix que tu veux pour le monde rencontre beaucoup d’obstacles et de refus : ouvre les esprits et les cœurs des chefs d’État et des dirigeants de l’économie, nous t’en prions.

Seigneur, tu as connu le rejet et la croix : donne-nous ton regard pour aller à la rencontre des malades et des exclus, nous t’en prions.

Seigneur, tu envoies tes disciples en toute ville et toute localité : que notre communauté soit ouverte et rayonnante de ton accueil et de ta paix,
nous t’en prions.

Conclusion
Écoute, Seigneur, la prière de tes fidèles : ils répondent à ton appel, daigne les exaucer, toi qui règnes pour les siècles des siècles.