26ème dimanche du temps ordinaire

Malheureux, êtes-vous les riches !

« L’Eucharistie n’est pas seulement une expression de communion dans la vie de l’Église ; elle est aussi un projet de solidarité pour l’humanité tout entière. Dans la célébration eucharistique, l’Église renouvelle continuellement sa conscience d’être « signe et moyen » non seulement de l’union intime avec Dieu, mais aussi de l’unité de tout le genre humain (LG 1). (…) Le chrétien qui participe à l’Eucharistie apprend par elle à se faire artisan de communion, de paix, de solidarité, dans toutes les circonstances de la vie » Jean-Paul II

Accueil
Bonjour et bienvenue à tous. En nous rassemblant ici dans cette église, nous avons répondu à l’invitation du Seigneur. En ce dimanche, il nous invite à être attentif à ceux et celles qui sont en situation de souffrance. Demandons-lui de convertir nos cœurs à l’amour des autres et de lui.

Litanie pénitentielle
Seigneur Jésus,
tu nous appelles à la conversion,
prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, tu nous appelles à la charité,
prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, tu nous appelles
à tendre la main aux nécessiteux,
prends pitié de nous.

1ère lecture – Amos 6, 1a.4-7
Amos dénonce le luxe insolent de certains dirigeants du pays, qui, se vautrant sur leurs divans, deviennent aveugles devant les personnes qui souffrent de la pauvreté.

Psaume 145

2ème lecture – 1 Tm 6, 11-16 : Seule l’écoute de la Parole peut mener au salut.

Évangile : Luc 16, 19-31

Homélie
Textes bibliques : Lire
La liturgie de ce dimanche nous fait entendre la voix du prophète Amos. Le prophète c’est quelqu’un qui parle de la part de Dieu. Sa mission n’est pas d’enfoncer le pécheur dans son mal mais de l’appeler à se convertir. Amos se montre implacable envers la société corrompue de son temps. Il critique d’une manière virulente l’exploitation des pauvres par les riches et les puissants. Quand le droit et la justice sont bafoués, le pays court à sa perte.

Ces paroles très dures sont pourtant celles d’un amour qui ne veut que le bonheur de son peuple. Mais quand on aime, on se met parfois en colère. Dieu ne supporte pas qu’une petite minorité s’enrichisse au détriment des plus pauvres. Si Amos revenait, il dénoncerait tout ce gaspillage qui est une gifle tous ceux et celles qui n’ont pas de quoi survivre. Dans son encyclique “Laudato si”, le pape François nous invite tous à une véritable conversion.

C’est aussi l’appel que nous retrouvons dans l’Évangile de ce dimanche : il nous montre un homme riche qui fait bombance tous les jours. Cet homme ignore le pauvre Lazare qui reste couché devant son portail. Dieu ne peut pas tolérer cette situation dramatique. Il a créé le monde pour que tous les hommes y vivent ensemble en frères. Il nous invite à partager les biens qu’il a créés en abondance. Il ne supporte pas qu’une infime minorité possède plus de la moitié des richesses globales.

Entendons-nous bien : la richesse n’est pas nécessairement mauvaise. Mais elle peut nous entrainer au péché quand elle nous rend sourds et aveugles. Les nouveaux pauvres sont de plus en plus nombreux dans nos villes mais aussi dans nos campagnes. Ils ont besoin d’une aide matérielle, oui, bien sûr. Mais ils attendent surtout que nous les regardions et que nous leur parlions.

Le péché du riche c’est qu’il n’a pas vu. Ses richesses lui ont fermé les yeux, bouché les oreilles et fermé le cœur. C’est absolument dramatique parce que c’est son avenir éternel qui est en jeu : il n’y aura pas de séance de rattrapage ; il verra plus clair parce que la mort lui aura enlevé toutes les richesses qui l’aveuglaient ; ce jour-là, il ne pourra plus repartir à zéro. L’Évangile nous parle d’un grand abîme entre lui et Lazare ; cet abîme infranchissable, c’est lui, le riche, qui l’a creusé. Cette solitude dans laquelle il se trouve, c’est lui qui l’a organisée. Il s’y est complètement enfermé. Maintenant, personne ne peut rien pour lui.

Il nous faut recevoir cet Évangile comme un appel pressant à nous convertir. Le Seigneur compte sur nous pour que nous ouvrions nos yeux, nos oreilles et surtout notre cœur à tous ceux et celles qui souffrent de la précarité, du mépris et de l’exclusion. Nous ne devons pas attendre qu’une apparition vienne nous dire qui est Lazare et où le trouver : il est à notre porte, même s’il habite au bout du monde. Si nous ne le voyons pas, c’est que nous sommes aveuglés. Il devient urgent de combler les ravins d’indifférence, de raboter les montagnes de préjugés et d’abattre les murs d’égoïsme.

La grande priorité c’est de construire des ponts, de tracer des routes et d’aller à la rencontre des autres. Le Christ est là pour nous accompagner car il sait bien que c’est au-dessus de nos forces personnelles. Sa grande mission a été de réconcilier les hommes avec le Père mais aussi entre eux. Il nous veut unis à lui et entre nous. C’est le grand commandement qu’il nous laisse : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés” (autant que je vous ai aimés). Nous n’aurons jamais fini de nous ajuster à son regard d’amour sur les personnes qui nous entourent. C’est pour tous que le Christ a livré son corps et versé son sang.

Dans la seconde lecture, saint Paul nous dit que nous serons jugés sur nos actes. À travers son disciple Timothée, c’est aussi à chacun de nous qu’il s’adresse. Il nous invite à garder le commandement du Seigneur. Il s’agit pour nous de vivre “dans la foi et dans l’amour, la persévérance et la douceur”. Les disciples sont appelés à mener “le bon combat” et à “s’emparer de la Vie Éternelle”. Le Royaume divin à venir est déjà dans ce combat.

L’Eucharistie qui nous rassemble nous annonce un monde où il n’y aura plus de pauvres. Dans ce monde nouveau, tous, riches et pauvres se retrouveront à la même table ; ils partageront ce qu’ils possèdent. Personne n’y manquera du nécessaire. Tous auront assez pour entrer dans la fête. Le monde que l’Eucharistie annonce c’est celui-là même que le Christ est venu instaurer. Rendons-lui grâce et ÉCOUTONS-LE.

Télécharger : 26ème-dimanche-du-Temps-ordinaire

Sources : Revue Feu Nouveau – Célébrons dimanche (Assemblée de la Parole année C) – Paroles pour la route (Jean Yves Garneau) – Heureuse faiblesse (André Louf) – Dossiers personnel.

Prière universelle
Invitation
Le monde a besoin de témoins de l’amour et de la justice du Père. Tournons-nous vers lui en le priant de nous donner la force de manifester sa présence autour de nous.

Intentions
– Prions pour que les pasteurs, les agents s de pastorale et les catéchistes témoignent toujours du lien indéfectible entre la foi, l’amour et la justice.

– Prions pour que les hommes et les femmes qui exercent des responsabilités économiques gèrent les biens et services en cherchant toujours à réduire les inégalités.

– Prions pour que les personnes marginalisées, appauvries et exclues trouvent toujours sur leur route une main tendue.

– Prions pour que les pays et les groupes qui se font actuellement la guerre arrivent à trouver un chemin de paix.

– Prions pour que nos communautés, formées de gens aux richesses variées et complémentaires, parviennent à susciter l’accueil, le partage et l’entraide.

Conclusion
Dieu, Père des pauvres et des puissants, daigne répondre favorablement à notre prière. Nous te le demandons par Jésus, prophète de justice, qui règne en notre monde avec la puissance de l’Esprit Saint, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.