Fête de la Pentecôte (8 juin 2025)

Textes bibliques (messe du jour) : Lire

Pistes pour l’homélie
Nous venons d’écouter le récit de la Pentecôte tel qu’il nous est rapporté par saint Luc dans le livre des Actes des Apôtres. Il nous parle d’abord d’un violent coup de vent. Il fallait bien ce souffle pour secouer les esprits affligés et délier les langues muettes. Une pluie de feu était également nécessaire pour embraser les disciples glacés par la peur. Seul l’Esprit Saint pouvait faire sortir ces hommes traqués de leur refuge.

Avec l’Esprit Saint, nous avons tout le contraire d’une Église enfermée, repliée sur elle-même. Le pape François nous le disait à sa manière : “Une Église enfermée sent le renfermé.” Nous sommes donc poussés à sortir “sur les places et sur les parvis” y chercher tous les amis de Dieu. C’est important : tous les hommes sont des amis de Dieu. Il veut que tous soient sauvés. C’est pour eux que Jésus est mort sur une croix. Notre mission n’est pas de “faire croire” mais de témoigner de cette bonne nouvelle. Beaucoup le font jusqu’au martyre.

Ce qui est merveilleux en ce jour de Pentecôte c’est de voir toute cette foule rassemblée autour des apôtres. Chacun les entend dans sa langue maternelle. L’Évangile est pour tous les peuples ; il est offert aux adolescents comme aux scientifiques, aux banlieusards, aux ouvriers et aux paysans. Il est une bonne nouvelle qui les rejoint tous dans ce qu’ils vivent. Il s’adresse à eux avec le langage de l’amour. L’Esprit de Dieu c’est l’amour personnifié. Saint Jean nous le dit souvent dans ses lettres: “Dieu est amour”. C’est de cela que nous avons à témoigner. Dieu aime passionnément ce monde et il veut le sauver. 

Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse aux chrétiens de Rome mais aussi à chacun de nous. Dans un premier temps, il évoque le sort pathétique de l’homme pécheur. Mais avec la présence de l’Esprit Saint en nous, tout est changé. Si nous nous laissons conduire par l’Esprit de Dieu, nous sommes vraiment des fils de Dieu. Ce n’est pas un Esprit qui fait de nous des esclaves et nous ramène vers la peur, mais un Esprit qui fait de nous des fils, des héritiers de Dieu, des héritiers avec le Christ. Bien sûr, il y aura des obstacles et des échecs. “Nous sommes tous esclaves de nos tendances mauvaises. Mais l’Esprit nous en libère et nous aide à pratiquer le bien. C’est ainsi que nous devenons véritablement libres.”

Dans l’Évangile de ce jour, nous avons entendu les paroles de Jésus au soir du Jeudi Saint. Il annonce à ses disciples qu’il ne les laissera pas orphelins. Il leur enverra l’Esprit Saint. Mais avant toute chose, il leur demande de l’aimer et de garder ses commandements. Quand il parle de “commandements”, il ne s’agit pas de contraintes mais de paroles qui sont celles “de la vie éternelle”. L’Évangile de saint Jean distingue deux étapes de la révélation chrétienne : le temps de Jésus et le temps de l’Esprit Saint.

L’Esprit Saint envoyé par le Père au nom de Jésus va tenir son rôle auprès de ceux qui l’aiment. Son rôle c’est “d’enseigner” toute chose. Il vient nous rappeler tout ce que le Christ a dit et fait. Mais ce n’est pas seulement un “aide-mémoire”. Le plus important c’est de prendre conscience de la portée des paroles et des gestes de Jésus pour notre monde d’aujourd’hui.

C’est important pour nous qui sommes envoyés pour annoncer l’Évangile. Il n’est pas question de répéter un message appris par cœur. Nous vivons dans un monde qui a beaucoup changé. L’Esprit Saint est la pour nous tous inviter à le rejoindre dans ce qu’il vit. Il vient nous rappeler que ce qui est premier ce n’est pas la recherche du confort, ni l’argent mais la personne. Dans un monde de meurtri par les guerres et les violences, il vient faire de nous des artisans de paix, de réconciliation et de communion fraternelle. 

La Pentecôte nous invite à nous ouvrir à cet Esprit qui nous fait devenir des témoins et des messagers du Christ et de son message d’unité et de paix. C’est ce que nous dit la séquence de la fête d’aujourd’hui : « viens, Esprit Saint en nos cœurs… Assoupli ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid. Rends droit ce qui est faussé. »

Sources : Revue liturgique Feu Nouveau – Lectures bibliques des dimanches Année C (Albert Vanhoye) – Missel des dimanches et fêtes des trois années (Bayard) – Célébrons dimanche (Éditions du Signe) – Cursillos (Internet).

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Samedi de la 7ème semaine de Pâques (7 juin 2025)

« Suis-moi ! »
 
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 21, 20-25
En ce temps-là,
Jésus venait de dire à Pierre : « Suis-moi. »
S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait.
C’est lui qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus
pour lui dire : « Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? »
Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus :
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Jésus lui répond :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ?
Toi, suis-moi. »
Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait
pas.
Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas,
mais : « Si je veux qu’il demeure
jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ? »
C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites,
et nous savons que son témoignage est vrai.
Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ;
et s’il fallait écrire chacune d’elles,
je pense que le monde entier ne suffirait pas
pour contenir les livres que l’on écrirait. (AELF)

 

Méditation
 » Pierre a entendu l’appel de Jésus à le suivre. Il a répondu à cet appel ; mais quand il se retourne, il aperçoit Jean qui les suit. Alors, il pose la question : « Et lui, que lui arrivera-t-il ? » Mais Jésus ne répond pas clairement ; à vrai dire la réponse importe peu. Ce qui compte, c’est que Jean l’ait entendue et puisse la rapporter. Nous sommes invités à faire confiance au témoin.
 
Jean insiste sur cette fiabilité du témoin : « Nous savons que son témoignage est vrai. » Notre foi repose sur le témoignage des apôtres. La foi des apôtres repose sur le témoignage de Jésus. Il a donné sa vie en signe de fidélité à la vérité dont il témoigne.
 
Pour les apôtres, ce témoignage est allé jusqu’au martyre. Il en est de même pour de nombreux chrétiens d’aujourd’hui. Mais le Seigneur veille sur chacun de nous, surtout quand nous nous sentons perdus à cause des événements qui nous arrivent. Quand nous n’arrivons pas à avancer, c’est lui qui nous porte.
 
O Seigneur, envoie ton Esprit ! Qu’il fasse de nous des vrais témoins de ton amour dans le monde où tu nous envoies.

Vendredi de la 7ème semaine de Pâques (6 juin 2025)

« Pierre, m’aimes-tu ? »
    Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 21,15-19
Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »
 
 
Méditation
Nous avons   entendu   la triple   question   de Jésus à Pierre : « Pierre, m’aimes-tu ? » Sur la  réponse  affirmative  de  celui-ci,  Jésus  lui confie  la  charge  de  ses  brebis.  Pierre  qui  a renié Jésus trois fois doit faire une triple profession de foi.
 
Mais il y a plus, par ce triple mandat, Jésus confie officiellement à celui qui l’a renié la charge pastorale de l’Église ; et si Pierre fait cette réponse, c’est à cause de l’amour particulier qu’il  voue à son Maître. C’est un amour qui ira jusqu’au martyre  du  chef  des  apôtres  sur  la  colline  du  Vatican.  Ce  jour-là, Pierre répondra sans hésitation à l’appel de son Seigneur.
 
« Pierre, m’aimes-tu  ?  » Chacun  de  nous  est  invité  à  mettre  son  nom  à  la place  de « Pierre ».  Aussitôt, nous  entendons  Jésus  nous  confier une responsabilité  envers  les  personnes  dont  nous  avons  la  charge dans notre famille, notre métier, nos relations. Il s’agit pour nous de rendre compte de l’espérance qui nous anime.
 
Nous demandons au Seigneur de nous aider à l’aimer toujours plus pour que  nous  croyions  davantage  ne  lui.  Ainsi,  nous  serons  plus  forts  pour  la mission qu’il nous confie.

Jeudi de la 7ème semaine de Pâques (5 juin 2025)

  « Qu’ils soient un… »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17, 20-26.
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
 
 

Méditation
Cette insistance de Jésus sur l’unité entre les hommes qu’il aime est très importante pour nous aujourd’hui. C’est un appel à faire grandir la fraternité, le partage, la solidarité. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Toute atteinte à la communion blesse ce salut qui nous a offert. Ceux qui ne partagent pas notre foi nous regardent vivre. Comment témoigner d’un Dieu amour s’il n’y a pas cet amour dans notre vie ? Nos divisions entre chrétiens nous apparaissent encore plus intolérables lorsque nous entendons cette parole du Christ.

Tout au long de ces derniers jours qui nous préparent à la Pentecôte, l’heure est donc à la prière. Le Christ nous veut tous avec lui. Il compte sur nous pour adhérer à son désir qui est aussi celui du Père. Viens Seigneur Jésus ! Envoie-nous ton Esprit Saint ! Qu’il vienne affermir notre foi notre espérance et notre charité. Qu’il vienne nous faire vivre de l’amour du Père.

 

Mercredi de la 7ème semaine de Pâques (4 juin 2025)

Des disciples unis
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 11b-19
 
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
 
Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
© AELF
 
 
Méditation
Dans cet Évangile, nous avons entendu la grande prière de Jésus au moment de passer de ce monde à son Père. Sa grande préoccupation n’est pas de savoir comment l’Église sera organisée ni comment les sacrements seront célébrés. Il sait que ce qu’ils vont mettre en place ne sera pas parfait, mais ce n’est pas cela qui le préoccupe le plus. Son grand souci, c’est qu’ils restent unis : « Qu’ils soient un comme nous-mêmes. » Comprenons bien, la grande mission des disciples du Christ, notre mission de chrétiens, c’est d’être les témoins authentiques de Dieu parmi les hommes.
 
Nous sommes envoyés par Jésus pour communiquer au monde l’amour qui est en Dieu. Sa grande priorité, c’est les petits, les pauvres, les exclus, tous ceux et celles qui sont rejetés à cause de leur passé. À travers nous, c’est Dieu qui est là pour leur annoncer la bonne nouvelle et leur redonner joie et espérance. Comme Jésus, nous aurons à pardonner et à témoigner de l’amour de Dieu pour le monde. Cette mission ne pourra être accomplie que par des chrétiens unis.
 
Pour parvenir à cette unité, il n’est pas question de chercher des compromis entre les idées des uns et des autres. Ce qui nous est demandé c’est de nous rassembler autour du Christ et de nous unir à sa prière. N’attendons pas d’être parfaits pour nous tourner vers lui. Lui-même nous invite à nous associer à sa prière pour l’unité de ses disciples. Nous connaissons bien nos fragilités, notre péché. Nous vivons dans un monde qui nous regarde vivre et qui ne pardonne pas les scandales dans l’Église. Alors, plus que jamais, nous nous unissons à la prière pour l’unité et la fidélité des siens. Nous accueillons l’amour qui est en Dieu pour qu’il transforme toute notre vie. Lui-même a prié pour que nous devenions l’amour.
 
Cet appel nous rejoint aujourd’hui dans un monde qui souffre de la violence. Des hommes, des femmes et des enfants y sont persécutés et massacrés à cause de leur foi au Christ. Quand ils vont à la messe, le dimanche, ils ne savent pas s’ils reviendront vivants. Mais rien ne peut les séparer de cet amour qui est en Dieu.
 
En ce jour, nous te prions Seigneur pour la réconciliation des peuples, la progression de la justice. Donne-nous force et courage pour travailler à la construction d’un monde plus juste, plus fraternel, un monde rempli de l’amour qui est en toi.

Mardi de la 7ème semaine de Pâques (3 juin 2025)

 

Prier avec Jésus
 
 
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 1-11
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il leva les yeux au ciel et pria ainsi: «Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
«Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée. Toi, Père, glorifie-moi maintenant auprès de toi: donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde. J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé fidèlement ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données: ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé.
«Je prie pour eux; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés: ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et je trouve ma gloire en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.»
(AELF)
 
 
Méditation
L’Évangile de ce jour nous montre la prière de Jésus ; tout commence par ces paroles : « Père, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. » Cette parole risque parfois d’être mal comprise. Dans notre monde, la gloire, c’est la renommée. Beaucoup sont prêts à tout pour se mettre en valeur et obtenir des distinctions honorifiques. Dans la bible, c’est tout autre chose : la gloire c’est la valeur réelle de la personne, c’est son poids. Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est l’amour. Saint Paul nous le dit à sa manière : « Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. »
 
Cette prière de Jésus nous montre sa totale communion avec son Père. Ils sont liés l’un à l’autre par une communion éternelle. Les Évangiles nous disent que Jésus passait parfois des nuits entières à prier son Père. Cette union dépasse tout ce que nous pouvons vivre à notre niveau. Elle nous montre l’intensité de la prière de Jésus et nous en sommes éblouis. Ce qui est extraordinaire c’est qu’il veut nous associer tous à cette prière. C’est avec lui que nous découvrons le bonheur de prier. En fait, ce n’est pas nous qui prions mais le Christ qui prie en nous.
 
Avec Marie et avec toute l’Église, nous nous tournons vers le Christ. Nous nous préparons à recevoir la plénitude de l’Esprit Saint. Nous pouvons lui demander de nous transformer en communauté de prière vraiment fervente. C’est auprès de lui que nous puiserons la force et le courage dont nous avons besoin pour surmonter les épreuves. Et que Marie, la Mère de Dieu nous apprenne à vivre « pour la gloire de Dieu et le Salut du monde ». Amen

Lundi de la 7ème semaine de Pâques (2 juin 2025)

S’appuyer sur le Seigneur… 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (16, 29-33)

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il parlait à ses disciples. Ceux-ci lui disent alors: «Voici que tu parles ouvertement, sans employer de paraboles. Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et qu’il n’y a pas besoin de t’interroger: voilà pourquoi nous croyons que tu es venu de Dieu.» Jésus leur répondit: «C’est maintenant que vous croyez! L’heure vient – et même elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul; pourtant je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance: moi, je suis vainqueur du monde.»  ©AELF
 
 
Méditation
« Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. » Ce sont les paroles des disciples à Jésus. Mais il tient à les mettre en garde. L’illusion guette les croyants, surtout à l’heure de l’épreuve. Personne ne peut être sûr de sa foi. Dès que nous nous appuyons sur nos seules forces, nous risquons de tomber. Au moment de son arrestation, ils ont fini par abandonner Jésus, ils l’ont laissé seul.
 
Cet Évangile est aussi pour chacun de nous aujourd’hui : nous reconnaissons qu’il y a un décalage entre la foi que nous affirmons et notre vie. Nous avons de belles paroles mais les actes ne suivent pas. Il ne suffit pas de chanter le Credo pour se dire croyant, il faut que toute notre vie corresponde à la foi que nous affirmons.
 
Mais le Seigneur ne nous laisse pas seuls. Il est toujours là pour nous tendre la main et nous relever quand nous sommes tombés. Son amour nous est toujours offert. Il est toujours là dans les moments difficiles. Aujourd’hui comme autrefois, il nous dit : « Courage, j’ai vaincu le monde. »
 

7ème dimanche de Pâques (1er juin 2025)

Unis dans la prière

Homélie
Textes biblique : lire
Entre l’Ascension et la Pentecôte, les textes bibliques nous invitent à la prière. C’est la seule attitude qui convient à des disciples qui attendent la venue de l’Esprit Saint. L’Évangile nous montre Jésus lui-même qui va prier pour nous. Nous nous tournons vers lui en ouvrant nos mains et nos cœurs. Le but de la prière c’est de nous mettre en état de réceptivité au don que Dieu veut nous faire.

La première lecture est tirée du livre des actes des apôtres ; elle nous montre la prière d’Étienne, le premier martyr. Il a suivi Jésus jusqu’au bout sans renoncer à sa foi, même devant la menace. Il n’a pas renié le Christ glorifié. Sa prière est pour nous un modèle de confiance. Il meurt en contemplant la gloire du Christ au ciel. En écoutant ce témoignage, nous pensons aux très nombreux martyrs d’aujourd’hui. Leur vie et leur mort nous interpellent : qu’avons-nous fait de notre baptême ? Le Seigneur nous rejoint pour nous combler de son amour ; mais trop souvent, nous sommes ailleurs.

Avec la deuxième lecture, nous avons une deuxième prière. C’est celle de toute l’Église au Christ vainqueur de la mort du péché. Nous avons là un message d’espérance adressé à des chrétiens persécutés. Quoi qu’il arrive, rien ni personne ne peut empêcher le Christ de vouloir nous associer à sa victoire. Avec lui, c’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde rempli de l’amour qui est un Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle nous remplisse de joie et de confiance malgré les épreuves de la vie. Jésus est à jamais vivant. Nous le supplions : “viens”. Cette prière est déjà exaucée. Mais elle ne le sera pleinement que dans la gloire du Royaume.

Avec l’Évangile, nous avons une troisième prière. C’est une prière qui nous fait entrer dans l’intimité de Jésus avec son Père. Tout au long des Évangiles, nous voyons que le Christ a régulièrement éprouvé ce besoin de se retirer pour prier, pour être avec le Père. Il y passait de longues heures, surtout au moment des décisions les plus importantes.

Mais sa prière d’aujourd’hui à une intensité particulière. Jésus prie pour tous les hommes qu’il est venu sauver. Il est presque parvenu au terme de sa mission. Dans quelques heures il entrera dans sa Passion. Il sera arrêté, condamné et mis à mort sur une croix. Sa prière d’aujourd’hui vient ressaisir tout ce qu’il a fait pour le remettre entre les mains du Père. C’est tous les hommes du monde entier qu’il porte dans ses mains pour les offrir au Père. À travers ses paroles, on sent que Jésus veut prendre soin, encore, de l’humanité. Il veut qu’elle soit unie dans l’amour qu’il est venu inaugurer.

Jésus confie d’abord au Père ses apôtres. Sa Passion sera pour eux une difficile épreuve, un difficile combat de la fidélité. Il prie pour eux et pour ceux qui recevront leur témoignage : “qu’il soit UN en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.” Des communautés divisées sont un contre témoignage qui dit le contraire de Dieu. La prière de Jésus est une prière vraiment universelle parce qu’elle englobe tous les hommes de tous les temps. Elle est aussi universelle que sa mission de sauveur, mission qu’il a confiée à ses disciples et à nous aujourd’hui.

Cette insistance de Jésus sur l’unité entre les hommes qu’il aime est très importante pour nous aujourd’hui. C’est un appel à faire grandir la fraternité, le partage, la solidarité. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Toute atteinte à la communion blesse ce salut qui nous a offert. Ceux qui ne partagent pas notre foi nous regardent vivre. Comment témoigner d’un Dieu amour s’il n’y a pas cet amour dans notre vie ? Nos divisions entre chrétiens nous apparaissent encore plus intolérables lorsque nous entendons cette parole du Christ.

Tout au long de ces derniers jours qui nous préparent à la Pentecôte, l’heure est donc à la prière. Le Christ nous veut tous avec lui. Il compte sur nous pour adhérer à son désir qui est aussi celui du Père. Viens Seigneur Jésus ! Envoie-nous ton Esprit Saint ! Qu’il vienne affermir notre foi notre espérance et notre charité. Qu’il vienne nous faire vivre de l’amour du Père.

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Sources : Célébrons dimanche (Assemblées de la parole dimanches et jours de fêtes année C) – Revue Feu nouveau – Dossiers personnel

Visitation de la bienheureuse Vierge Marie (31 mai 2025)

 Mon âme exalte le Seigneur…

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-56 En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. © AELF  

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Méditation

L’Évangile qui nous est proposé en ce dernier jour du mois de Marie fait suite à l’Annonciation. L’ange Gabriel vient d’annoncer à Marie qu’elle serait la mère du Sauveur. Ayant appris que sa cousine Élisabeth est devenue enceinte du futur Jean Baptiste, elle se met en route. Cette rencontre entre Marie et Élisabeth donne lieu à une explosion de joie. La Visitation ce n’est pas qu’une simple rencontre familiale entre deux cousines : c’est la rencontre des deux alliances, l’ancienne avec Élisabeth et la nouvelle avec Marie. À travers ce Messie pas encore né, c’est Dieu qui vient visiter le peuple de l’ancienne alliance. Tout cela doit donner une nouvelle orientation à la manière dont nous vivons les uns avec les autres. Si nous voulons honorer Marie, il ne faut pas oublier qu’elle est notre mère à tous, y compris de ceux que nous n’arrivons pas à supporter. Comment honorer Marie si nous avons un regard et des paroles méprisantes pour telle ou telle catégories de personnes. Comment l’appeler « Reine de la Paix » si nous sommes fâchés avec un voisin ? Comme le Christ, Marie souffre de ces divisions qu’il y a dans le monde, dans nos communautés et nos familles.

Mais avec elle, il n’y a pas de situation désespérée. Quand tout va mal, quand nous sommes sur la croix, elle est là. Elle se tient debout pour nous aider à traverser l’épreuve. Quand nous sommes en manque de paix et de joie, elle est encore là. Comme aux noces de Cana, elle dit à Jésus : « Ils n’ont plus de paix et de joie. » Et Jésus nous rend la paix et la joie. Quand nous sommes tombés au plus bas, elle se baisse pour nous ramasser. Elle ne craint ni notre péché ni notre douleur. Elle qui a misé toute sa vie sur l’amour, elle nous aide à nous remettre debout pour reprendre notre route à la suite du Christ.         

La Visitation c’est quand une personne vient vers nous avec Jésus en elle. Quand l’Amour s’approche de nous, c’est extraordinaire. La visitation c’est aussi quand nous allons vers l’autre pour l’aider mais aussi pour lui porter ce Dieu Amour et le faire resplendir dans la mesure où il nous habite. Ce n’est pas nous qui aimons mais toujours lui en nous.

 
 

Vendredi de la 6ème semaine de Pâques (30 mai 2025)

 
« Votre cœur se réjouira… »
 
Évangile de jésus Christ selon
saint Jean 16-20-23
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
 
Méditation
Dans l’Évangile de ce jour, nous voyons Jésus distinguer la période qu’il est en train de vivre avec ses  disciples et celle qui sera la leur quand ils seront conduits par l’Esprit Saint. D’ici peu de temps, ils ne le verront plus ; il s’en va vers le Père. Ce départ passera par la Passion et la mort sur la croix. C’est alors que les disciples pleureront. Mais sous l’impulsion de l’Esprit Saint, leur peine de ne plus le voir se changera en joie.
 
Aujourd’hui comme autrefois, le Christ nous invite à abandonner la peur, la tristesse et la douleur. Il nous invite à les enterrer dans son tombeau, à les effacer avec la promesse de la résurrection. Il nous annonce sa victoire sur la mort et le péché. Il nous apporte une joie que personne ne pourra nous enlever.
 
Le chrétien n’est pas fait pour la tristesse. Certes, il peut rencontrer des difficultés, des souffrances, des croix. Mais il se sait appelé à la joie. Les souffrances de ce monde sont pour lui comme des douleurs d’enfantement. Elles le préparent au ciel, elles lui annoncent déjà le face-à-face. N’attendons pas le ciel pour vivre de cette joie. La joie est une conversion. Elle est une décision, un acte de foi dans le Christ. Elle est aussi un acte d’amour. Comme le disait saint François de Sales, « un saint triste est un triste saint ! ».